L’industrie automobile française doit-elle être plus offensive pour faire face aux stratégies étrangères concurrentes ?
La France est une des nations leaders dans l’industrie automobile mondiale grâce à l’action de grands groupes emblématique détenant les marques phares telles que Citroën, Peugeot, Renault etc. Toutefois, le secteur automobile français connait depuis les années 2000 un ralentissement illustré par des pertes d’emplois et une baisse de la production.
Un secteur majeur de l'économie française
Ainsi, le nombre d’emploi dans l’industrie automobile a diminué de 36% entre 2000 et 2018[i]. Depuis le début des années 2000, le poids de la production automobile française en Europe a été divisé par deux (13,1 % en 2000). En 2016, le secteur automobile français occupe la cinquième place en Europe avec 6,7% de la production alors que jusqu’en 2011 la France représentait le deuxième producteur européen. Néanmoins, le secteur automobile demeure un secteur majeur pour l’économie française. Il représente 16% des revenus du secteur industriel et cristallise près de 2,2 millions d’emplois directes et indirects soit 8% de la population active. L’industrie automobile est intégrée et sa production est mobile. Si les frais d’installation de nouvelles usines sont élevés, il est facile de délocaliser l’assemblage d’un modèle spécifique d’un site à l’autre.
Les spécialistes estiment qu’une hausse de 1% des coûts de production d’une usine, diminue de près de 8% les chances que cette usine soit choisie pour abriter la construction d’un modèle de voiture (head et al 2020). Cette spécificité rend le secteur très sensible aux délocalisations et aux aléas de la conjoncture économique internationale.
Les retombées de la crise du covid 19
La crise de la Covid-19 a entraîné des répercussions importantes sur le secteur en fragilisant notamment les tissus de production ainsi que les circuits d’approvisionnement. En dépit des politiques contracycliques déployées par le gouvernement pour favoriser la compétitivité de l’industrie française, la production française d’automobile a du mal à retrouver ses niveaux historiques. A contrario, les concurrents tels que l’Allemagne ont conforté leur position en renforçant leur production et leurs parts de marché.
Les nouvelles mesures prises par l’Union Européenne dans le cadre du paquet « Fit for 55 » risquent d’exacerber la situation en l’absence d’une réflexion stratégique sur les axes de développement de l’industrie automobile française à moyen terme.
Ainsi ces chocs exogènes et crises montrent avec acuité l’importance de mener une réflexion d’attaque pour faire un état des lieux sans ambages de l’industrie automobile française, identifier les politiques proposées par les pays concurrents dans ce contexte d’incertitudes et de turbulences.
Ces éléments de diagnostic devront servir de point de départ pour peaufiner une stratégie se fondant sur les potentiels leviers à actionner pour contre-attaquer et reprendre des parts de marché. Tel est l’objectif du présent document (à télécharger) qui sera réalisé à partir des questionnements suivants :
1/Etats des lieux post crise (exemple covid) et principales tendances de l’industrie automobile français dans un contexte mondial et européen (Quels sont les problèmes posés par la voiture électrique en France, la souveraineté en termes d’approvisionnement en composantes, décision du parlement européen d’arrêter les voitures non électriques)
2/Comment se positionne la France et les autres pays (l’Allemagne, le Japon, la Corée du sud et les Etats-Unis d’Amérique) leaders dans l’industrie automobile mondiale en termes de stratégie et choix, de politiques par rapport aux enjeux actuels (transition numérique, décarbonation, voitures électriques …)
3/Comment se positionne la France par rapport à ces stratégies concurrentes (déclaration vs réalité) ; Est ce que l’industrie auto française peut rester compétitive ? quels sont les leviers disponibles (stratégies d’attaques) pour améliorer la compétitivité de cette industrie ?
Brice Dansou, Abdou Bello, Mohamed Mbaye, Ronny Minkos,
étudiants de la 41ème promotion MSIE
[i] Voir les défis du secteur automobile : compétitivité, tensions commerciales et relocalisation, Note du Conseil d’Analyse Economique n°58 ; Head k., Martin, P. Mayer T 2020.