Dans un climat de guerre territoriale et d'affrontement idéologique, l’Ukraine capitalise sur son statut d’état agressé par une puissance expansionniste pour capter l’attention des populations et des gouvernements occidentaux, lesquels ont contribué, selon certaines estimations, à plus de 300 milliards d’euros[i] en aides financières, militaires et humanitaires depuis le début de l’invasion russe en 2022. Ce flux d’aide internationale, indispensable au maintien de l’Ukraine dans le conflit, s'accompagne toutefois de préoccupations croissantes quant à l’intégrité de son utilisation, en raison des scandales de corruption qui continuent d’ébranler le pays.
L’utilisation des fonds internationaux dans un contexte de guerre incertain
Depuis 2014, le président Volodymyr Zelensky et son prédécesseur ont cependant fait de la lutte contre la corruption l’un de leurs engagements prioritaires. Mais malgré des efforts, incluant la création d’institutions anti-corruption[ii] et la destitution de plusieurs fonctionnaires de haut rang, les résultats peinent à convaincre. En 2024, la perception de la corruption en Ukraine, classée au 104e rang sur 180 pays selon Transparency International[iii], reste un problème structurel. Ces pratiques frauduleuses touchent des figures de premier plan, notamment des responsables politiques et militaires, ainsi que des intermédiaires au sein de l’armée, souvent impliqués dans des affaires de détournements de fonds publics.
Les zones d’ombre autour de l'utilisation des fonds internationaux posent la question de leur traçabilité et de leur sécurité, en particulier dans un contexte où l’aide doit s’adapter rapidement aux nécessités du front. Le manque de transparence entourant certaines transactions alimente ainsi des soupçons, compromettant l’image d’un pays qui cherche non seulement à repousser l’invasion, mais également à convaincre la communauté internationale de sa transformation et de sa capacité de gouvernance intègre.
A cela s’ajoute un contexte politique incertain aux Etats-Unis, où l’approche des élections présidentielles de novembre 2024 fragilise la promesse de soutien financier à l’Ukraine. Alors que la campagne électorale se polarise de plus en plus, la question des aides internationales devient un point de débat, certains politiques remettant en cause l’engagement financier américain face aux priorités internes et aux doutes quant à la bonne gestion de ces fonds. Les alliances et financements pourraient alors évoluer en fonction de l’issue des urnes, mettant en suspens le soutien dont bénéficie l’Ukraine depuis le début du conflit.
Dans cette guerre d’image autant que de territoire, la persistance des affaires de corruption risque de peser lourdement sur l’Ukraine, au moment où chaque erreur peut détourner le regard de ses alliés.
Un contrôle des aides limité par la conjoncture
L’Ukraine, depuis son indépendance en 1991, est classée parmi les pays les plus corrompus d’Europe. Ce fléau touche les institutions publiques[iv], le secteur privé[v], ainsi que les forces armées[vi], et s’est aggravé depuis le début du conflit en Crimée en 2014. Le contexte de guerre a en effet renforcé la corruption, en partie parce que les ressources allouées d’urgence et les circuits de financement rapides pour la défense sont difficiles à contrôler. Les mécanismes de surveillance et de transparence sont souvent mis de côté pour faciliter les (ré)actions d’urgence.
Mais alors que des milliards d’euros et de dollars sont envoyés en Ukraine, les citoyens et gouvernements des pays donateurs commencent à se demander si ces fonds sont toujours utilisés à bon escient. Les scandales de corruption contribuent à fragiliser ce soutien, et des débats émergent sur l’efficacité de ces aides. Le problème que constitue la corruption menace le maintien du versement des dizaines de milliards de dollars que les Etats-Unis et autres pays européens ont envoyés à l’Ukraine jusqu’à présent, et menace de plus en plus la volonté d’une partie du Congrès américain de maintenir cette aide[vii].
Le contexte de guerre rend en effet les enquêtes et la surveillance plus difficiles pour les pays alliés ou les médias qui souhaitent examiner la façon dont les fonds sont utilisés, et les ressources de surveillance internationale sont souvent happés par d’autres priorités.
Selon un rapport conjoint remis au Congrès en février 2024[viii], il y a eu moins de dix fonctionnaires américains des bureaux d’inspection générale physiquement présents en Ukraine et chargés de superviser le versement des aides fin 2023[ix], bien que d’autres acteurs soient chargés de le faire à distance. Selon l’ancien responsable de l’USAID – l’US Agency for International Development - Max Primorac, cela limiterait considérablement la capacité des donateurs à vérifier que ce qu’ils envoient arrive réellement à destination.
Début 2024, l’inspecteur général du ministère de la Défense a constaté que les responsables du Pentagone n’avaient pas correctement suivi l’équivalent de 59% des équipements militaires sensibles, soit un peu plus d’un milliard de dollars d’équipements[x]. L’organisme de surveillance du Pentagone aurait cité les « limitations du personnel » comme l’un des principaux facteurs expliquant les lacunes en matière de suivi. Ces failles des processus de distribution et de suivi laissent bien sûr des portes ouvertes à la corruption.
Une corruption enracinée dans le cercle restreint du gouvernement
Cette dernière affecte donc l’effort de guerre, même si les Etats-Unis et alliés n’ont qu’une visibilité limitée sur son ampleur exacte. Mais alors que l’aide future des Etats-Unis est sans cesse remise en cause, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris des mesures agressives pour lutter contre la corruption, même s’il s’entoure de conseillers dont l’intégrité a pu être contestée (par exemple Andriy Yermak[xi], chef de cabinet de Zelensky ou encore Oleh Tatarov[xii], l’un de ses principaux conseillers).
Le ministre de la Défense, Oleksii Reznikov a notamment été remplacé par Zelensky à la suite des rumeurs de corruption généralisée au sein du ministère. Ces allégations de corruption au sein de l’armée ont par ailleurs subsisté sous le successeur de Reznikov, Rustem Umerov, dont l’intégrité personnelle reste par ailleurs intacte.
Le président ukrainien a besoin de montrer qu’il combat la corruption. Il est observé par les investisseurs étrangers, dont le pays a grandement besoin pour se reconstruire et par les dirigeants occidentaux, mais aussi par les 27 Etats de l’Union Européenne. Car s’ils viennent d’ouvrir les négociations pour son adhésion à l’Union Européenne, ils doutent encore de sa capacité à assécher la corruption. En aout 2023, Zelensky a tout de même purgé son armée de tous ses responsables régionaux de recrutement[xiii] après qu’une enquête a révélé une corruption généralisée en leur sein. Cela comprenait un système omniprésent de fonctionnaires de recrutement percevant des pots-de-vin en échange de délivrance de dérogations à des hommes valides souhaitant éviter de servir.
Pour tenter de résoudre ce problème, Zelensky a également proposé d’assimiler la corruption à une trahison dans le contexte de la guerre. Il a également accusé certains alliés étrangers d’utiliser les allégations de corruption comme une arme pour justifier la réduction de leur aide. Mais comme il a été évoqué, certains membres du cercle intime de Zelensky ont eux-mêmes été accusés de corruption, ce qui souligne à quel point le problème reste profondément enraciné.
Concernant l’utilisation des fonds internationaux, le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin a déclaré en janvier 2024 qu’il n’y avait « aucune preuve crédible[xiv] d’une mauvaise utilisation ou d’un détournement illicite d’équipements américains » fournis à l’Ukraine, mais il n’y aurait pas non plus de preuves formelles prouvant le contraire.
Le même mois, les services de sécurité ukrainiens ont annoncé avoir découvert un système de corruption de masse impliquant l'achat de 100 000 obus de mortier[xv] pour ses forces armées à l'automne 2022. Le ministère ukrainien de la Défense a payé l'arsenal de Lviv pour les munitions, mais celles-ci n'ont jamais été reçues. Au lieu de cela, une partie de ces fonds a fini par être transférée sur des comptes étrangers. En décembre, un haut responsable du ministère ukrainien de la Défense a été accusé d’avoir détourné l’équivalent de 40 millions de dollars dans une affaire impliquant un contrat pour des obus d’artillerie.
Une fois encore, aucune preuve ne peut être avancée pour affirmer que ces fonds ne proviennent pas d’aides américaines ou occidentales.
La place des oligarques ukrainiens dans ce contexte
Les oligarques ukrainiens, influents hommes d'affaires historiquement proches du pouvoir, jouent un rôle significatif dans l'économie de guerre actuelle. Ils investissent pour soutenir l'effort de guerre et mettent leurs médias au service de l'information gouvernementale[xvi]. Ce « patriotisme économique » est motivé par la crainte que, si l'Ukraine était occupée, leurs actifs soient spoliés ou détournés par des concurrents russes, comme cela s'est produit dans le Donbass depuis 2014. De plus, ce soutien patriotique leur permet de redorer leur image auprès du pouvoir, qui cherchait à les neutraliser avant la guerre.
Les oligarques font cependant aussi partie des perdants de cette guerre. Selon Forbes Ukraine, les cent personnes les plus riches du pays en 2021[xvii] tiraient la majorité de leurs revenus des secteurs de la métallurgie (17%), de l’énergie (15%) et de l’immobilier (12%), les plus durement touchés par la guerre[xviii]. En cause : la destruction des infrastructures énergétiques, industrielles et du transport, mais aussi la confiscation systématique par les autorités russes d’entreprises, d’actifs commerciaux et de produits agricoles dans les territoires occupés. Les pertes économiques ne constituent ici que l’un des facteurs expliquant la diminution de leur influence politique. L’instauration de la loi martiale aurait également privé les élites économiques de leurs relais d’influence traditionnels au sein de la classe politique, en transformant radicalement le fonctionnement des institutions.
Comme l’a déclaré Laroslav Lourtchichine, député du parti Holos, « Grâce à la pression des pays alliés, le gouvernement ukrainien a été contraint de prendre des mesures contre la corruption, quand bien même certaines étaient assez inconfortables ».
Certains se servent des fonds et de l’aide internationale pour maintenir leur influence, achetant des actions dans des entreprises stratégiques[xix], ou manipulant les ressources dans leur propre intérêt. Les oligarques ne sont dont pas totalement perdants, et parviennent à identifier les failles pour leurs propres intérêts financiers, et notamment dans le domaine agricole.
Bien que les acteurs internationaux soient du côté de la surveillance, certaines organisation ont aussi leur part de responsabilité, en raison de contrôles peu rigoureux et d’une méconnaissance des réalités locales.
Une stratégie de détournement d’intérêt du discours informationnel ukrainien
Les hauts responsables ukrainiens et autres acteurs de la corruption utilisent les campagnes d’information sur les réseaux sociaux, les témoignages et les reportages médiatiques sur les souffrances de la population pour attirer l’attention et la sympathie. Cette mobilisation suscite plus de dons et d’aide, mais une partie de ces fonds est ensuite détournée.
Certains ukrainiens ont par ailleurs témoigné préférer envoyer des dons financiers directement auprès des troupes armées[xx] plutôt que de passer par les canaux mis en place par le gouvernement, jugés moins fiables et transparents selon eux.
En tant que pays attaqué, l’Ukraine bénéficie d’un soutien international massif. Elle tombe parfois dans un discours victimaire qui permet tout de même à certains responsables de profiter d’un sentiment d’urgence qui limite les contrôles.
PRINCIPALES AFFAIRES DE CORRUPTION SURVENUE EN UKRAINE DEPUIS LE DEBUT DU CONFLIT :
Deux hauts responsables du ministère de la Défense ukrainien, en collaboration avec des dirigeants de la société Lviv Arsenal et d’une entreprise étrangère, ont détourné environ 40 millions d’euros dans le cadre d'un contrat d'armement. Cette fraude, survenue en août 2022 et révélée en janvier 2024 par le Service de sécurité ukrainien (SBU), aurait privé les forces armées de 100 000 obus de mortier qui, bien que financés par l'État, n'ont jamais été livrés.
Yevhen Borysov, chef du bureau de recrutement militaire d’Odessa, est accusé de corruption après que sa famille ait acquis des biens immobiliers de luxe et des voitures en Espagne pour environ 4,5 millions de dollars pendant la guerre, fin 2022.
En janvier 2023, quatre vice-ministres et plusieurs hauts responsables de la Défense et de la Justice étaient limogés pour avoir surfacturé les rations des soldats.
En mai 2023, le président de la Cour suprême a été arrêté et placé en détention dans une affaire portant sur le versement de pots de vins. Il aurait transféré 2,7 millions de dollars à une société d’avocats.
En aout 2023, tous les chefs régionaux du recrutement militaire étaient remerciés par Zelensky pour avoir exempté à tour de bras, moyennant pots-de-vin.
Un mois plus tard, le ministère de la Défense, Oleksii Reznikov, a été accusé d’avoir payé à des prix gonflés une commande d’uniformes à une société turque appartenant au neveu d’un député ukrainien.
Au début de l’année 2024, une affaire de surveillance illégale de journalistes et de pressions sur les médias indépendants a ébranlé l’Ukraine. La SBU a lancé une enquête après que des employés de l’organisation de journalisme Bihus.Info ont été illégalement surveillés et filmés.
Plus tard dans l’année, une affaire concernant des certificats médicaux frauduleux utilisés par des fonctionnaires pour échapper à la conscription militaire a éclaté. Cette fraude, découverte dans plusieurs régions ukrainiennes, a conduit à la démission d’Andriy Kostin, le procureur général.
La stratégie de communication de l’Ukraine, qui vise à influencer l’opinion publique et à attirer un soutien international, sert de couverture ou de prétexte à certains acteurs corrompus. Ces derniers exploiteraient cette situation pour détourner ou s’approprier une partie des aides internationales, tout en restant à l’abri des critiques grâce à l’image de défense de la nation.
Certains officiels et figures influentes ukrainiennes exploitent effectivement la guerre de l’information pour détourner l’attention de leurs propres pratiques. A contrario, ceux qui critiquent ou s’opposent à l’allocation des fonds sont alors accusés de manquer de solidarité ou de soutenir implicitement l’agresseur. Les acteurs corrompus utilisent les canaux diplomatiques pour minimiser les soupçons de corruption, jouant sur la culpabilité collective pour entretenir la motivation à envoyer de l’aide.
La stratégie mise en place consisterait à profiter du chaos de la guerre pour dissimuler les détournements de fonds, évoquant souvent des besoins urgents ou des circonstances exceptionnelles pour éviter des audits approfondis. Les oligarques et responsables corrompus utilisent leurs réseaux d’entreprises et d’alliés pour détourner les fonds. Ils montent des sociétés écran, contrôlent des sous-traitants ou des entreprises locales, et utilisent des circuits financiers complexes pour camoufler ces détournements[xxi].
En insistant sur les pertes et les destructions effectives, les acteurs corrompus jouent sur les émotions du public et des gouvernements étrangers pour obtenir des soutiens financiers. Ils emploient des stratégies de communication percutantes, ou se servent de celles mises en place par tout acteur sur les réseaux sociaux, diffusant des images chocs et des appels à l’aide. Ces publications et vidéos ne sont pas forcément rendues publiques par des acteurs malveillants, mais servent les intérêts de ceux-ci. Il s’agit d’une stratégie de détournement d’intérêt de lu discours informationnel ukrainien.
La guerre de l’information par le recours aux images chocs est par ailleurs une stratégie employée dans d'autres conflits, comme celui opposant Israël et le Hamas. En jouant sur l’émotion et en éveillant la compassion, ces images permettent de présenter certaines contre-attaques et actes violents comme des réponses légitimes de défense.
Malgré les suspicions de corruption, certains responsables accusés recourent à des communicants et mobilisent des plateformes médiatiques pour se présenter comme des défenseurs de la patrie. Cette image de « héros de guerre » contribue à atténuer les critiques et peut freiner les enquêtes en cours. En détournant les fonds, d’autres acteurs accumulent des ressources qui leur permettent de se renforcer politiquement et économiquement[xxii].
Entre reconstruction des infrastructures et restauration de la confiance
Après la fin de la guerre, l’Ukraine devra non seulement reconstruire ses infrastructures mais également restaurer la confiance de sa population dans ses institutions, gravement affaiblie par la corruption systémique au sein des sphères politique et militaire. Les réseaux de corruption sont profonds et ancrés dans l’appareil d’Etat, y compris dans des agences comme le ministère de la Défense et certaines institutions locales. Avec des figures influentes qui possèdent des liens étroits dans divers secteurs clefs, ces réseaux ont prouvé qu’ils étaient capables d’influencer les décisions et d’accéder aux fonds publics, notamment par des marchés publics arrangés ou des contrats gonflés.
La reconstruction post-guerre exigera inévitablement des financements massifs et impliquera des entreprises privées ukrainiennes comme étrangères. Cependant, l’expérience récente de l’Ukraine montre que sans une régulation rigoureuse, la privatisation de la reconstruction pourrait favoriser des groupes d’intérêts influents, ce qui pourrait mener à une certaine « oligarchisation » de secteur clefs comme l’agriculture ou l’immobilier.
L’instrumentalisation du discours de résilience et de souffrance de l’Ukraine posera des défis à long terme pour le pays. Car si ce récit a permis de mobiliser un soutien international massif et urgent, il a également ouvert la voie à des détournements de fonds, alimentant des réseaux d’acteurs corrompus qui dissimulent pour certains leurs intentions sous couvert de patriotisme. Au-delà de la guerre, l’Ukraine devra gérer l’impact de cette situation : la reconstruction nécessitera des réformes institutionnelles solides pour garantir la transparence et la bonne gestion des aides internationales, sous peine de perdre la confiance des alliés étrangers en plus de celle de la population. La capacité du pays à renforcer ses agences anti-corruption et à encadrer strictement les fonds de privatisation sera cruciale pour éviter que cette aide précieuse ne devienne un levier d’enrichissement pour une nouvelle génération d’oligarques. À terme, le défi pour l’Ukraine sera de transformer ce récit en un projet de gouvernance responsable, orienté vers l’état de droit et la modernisation institutionnelle, garantissant ainsi que les sacrifices de la guerre se traduisent en une paix durable et prospère.
Jeanne Mansanti (SIE28 de l’EGE)
Notes
[i] Breteau, P. (2024, août 20). L’Allemagne fait partie des pays qui ont le plus aidé l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/08/20/l-allemagne-fait-partie-des-pays-qui-ont-le-plus-aide-l-ukraine-depuis-le-debut-de-l-invasion-russe_6126677_4355775.html
[ii] National Anti-Corruption Bureau of Ukraine. (s. d.). https://nabu.gov.ua/. https://nabu.gov.ua/en/about-the-bureau/struktura-ta-kerivnitctvo/istoriya-stanovlennya/
[iii] Transparency International. (2019, 25 novembre). Ukraine. Transparency.org. https://www.transparency.org/en/countries/ukraine
[iv] Afp, É. P. G. W., & Afp, É. P. G. W. (2023, 16 mai). Ukraine : le chef de la Cour suprême placé en détention dans une affaire de corruption. RTBF. https://www.rtbf.be/article/ukraine-le-chef-de-la-cour-supreme-place-en-detention-dans-une-affaire-de-corruption-11198537
[v] Scandale de corruption en Ukraine un détournement de 40 millions. (s. d.). France24. https://www.france24.com/fr/europe/20240128-scandale-de-corruption-en-en-ukraine-un-d%C3%A9tournement-de-40-millions-destin%C3%A9-%C3%A0-l-achat-d-armement
[vi] Horn, A. (2023, août 30). Corruption : pourquoi Reznikov, ministre de la Défense de l’Ukraine, est-il dans la tourmente ? Libération. https://www.liberation.fr/checknews/corruption-pourquoi-reznikov-ministre-de-la-defense-de-lukraine-est-dans-la-tourmente-20230830_PLNFBESHMJBKPJTGUYYGSKEFSQ/
[vii] Brest, M., & Brest, M. (2024, 17 mai). DOD IG warns of « endemic corruption » in Ukraine - Washington Examiner. Washington Examiner - Political News And Conservative Analysis About Congress, The President, And The Federal Government. https://www.washingtonexaminer.com/policy/defense/3007408/pentagon-inspector-general-warns-ukraines-endemic-corruption/
[viii] Operation Atlantic Resolve Including US Government Activities Related to Ukraine. (s. d.). https://media.defense.gov/2024/Feb/15/2003394857/-1/-1/1/OAR_Q1_DEC2023_GOLD_508.PDF
[ix] Bedford, S., & Bedford, S. (2024, 20 février). Costs of war : Ukrainian corruption threatens past and future aid - Washington Examiner. Washington Examiner - Political News And Conservative Analysis About Congress, The President, And The Federal Government. https://www.washingtonexaminer.com/news/2863477/costs-of-war-ukrainian-corruption-threatens-past-future-aid/
[x] Department of Defense Office of Inspector General. (s. d.). Press Release : Evaluation of the DoD’s Enhanced End-Use Monitoring of Defense Articles Provided to Ukraine (DODIG-2024-043). Department Of Defense Office Of Inspector General. https://www.dodig.mil/In-the-Spotlight/Article/3642877/press-release-evaluation-of-the-dods-enhanced-end-use-monitoring-of-defense-art/
[xi] Sukhov, O. (2024, 2 avril). Case against brother of Zelensky& # x27 ; s chief of staff closed, says anti-corruption agency. The Kyiv Independent. https://kyivindependent.com/nabu-says-it-closed-corruption-case-against-brother-of-zelenskys-chief-of-staff/
[xii] Court, E. (2023, 13 décembre). Declaration of Zelensky staffer charged with bribery reveals huge earnings. The Kyiv Independent. https://kyivindependent.com/assets-declaration-tatarov/
[xiii] Horn, A. (2023a, août 14). Lutte contre la corruption en Ukraine : grosse purge dans les centres de recrutement. Libération. https://www.liberation.fr/international/europe/lutte-contre-la-corruption-en-ukraine-grosse-purge-dans-les-centres-de-recrutement-20230814_N3LAXG3F7RFMZG34SBTVFVS5F4/fin-de-vie/fin-de-vie/
[xiv] U.S. Department of Defense. (s. d.). Opening Remarks by Secretary of Defense Lloyd J. Austin III at the 18t. U.S. Department Of Defense. https://www.defense.gov/News/Speeches/Speech/Article/3652662/opening-remarks-by-secretary-of-defense-lloyd-j-austin-iii-at-the-18th-ukraine/
[xv] En Ukraine, l’Armée Rattrapée Par Les Affaires De Corruption. (s. d.). Ouest France. https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/en-ukraine-larmee-rattrapee-par-les-affaires-de-corruption-0abead3a-bdec-11ee-8a7d-fa3ec2db0626
[xvi] Le Figaro. (2021, 1 décembre). En Ukraine, les médias sous pression du pouvoir et des oligarques. https://www.lefigaro.fr/international/en-ukraine-les-medias-sous-pression-du-pouvoir-et-des-oligarques-20211201
[xvii] Ukraine, F. (2024, 1 novembre). 100 богатейших украинцев 2021. https://forbes.ua/ru/ratings/100-bogateyshikh-ukraintsev-2021-06052021-1536
[xviii] Les économies d’Europe de l’Est Face Au Choc De La Guerre En Ukraine. (s. d.). Les Echos. https://www.lesechos.fr/monde/europe/les-economies-deurope-de-lest-face-au-choc-de-la-guerre-en-ukraine-139648
[xix] War and Theft : The Takeover of Ukraine’s Agricultural Land. (s. d.). Oakland Institute. https://www.oaklandinstitute.org/war-theft-takeover-ukraine-agricultural-land
[xx] Pravda, U. (2022, 15 septembre). Ukrainians completely trust Armed Forces but don’t trust government officials, judges and political parties. Ukrainska Pravda. https://www.pravda.com.ua/eng/news/2022/09/15/7367574/
[xxi] Welle, D. (2024, 28 janvier). Ukraine updates : Russia launches new aerial attacks. dw.com. https://www.dw.com/en/ukraine-updates-russia-launches-new-aerial-attacks/live-68104744#liveblog-post-68104776
[xxii] Chiappa, C. (2023, août 25). Ukraine uncovers corruption scheme implicating top officials. POLITICO. https://www.politico.eu/article/ukraine-corruption-railway-ukrzaliznytsia-food-volodymyr-zelenskyy/