Après les GAFAM et les BATX, parlera-t-on un jour des SCNK pour désigner Samsung, Coupang, Naver et Kakao, les géants du numérique sud-coréens ? S’il est encore trop tôt pour répondre par l’affirmative, ces quatre noms illustrent la réussite d’un pays d’à peine 51,78 millions d’habitants, et qui revendique pleinement le titre de dragon asiatique. Fortement affaiblie par la Guerre de Corée, la Corée du Sud a su s’industrialiser au cours de la seconde moitié du XXème siècle et a anticipé la révolution des Nouvelles Techniques d’Information et de Communication. Selon le Japan Center for Economic Research, le PIB de la Corée du Sud devrait dépasser celui du Japon d’ici 2027.
Cette réussite tient tant à des circonstances propices comme le soutien résolu des États-Unis après-guerre, qu’à des caractéristiques propres à la nation coréenne.
La pensée néo-confucianiste a fortement inspiré l’inconscient collectif. Fondée sur une quête constante d’amélioration personnelle, un fort patriotisme, un sens aigu de l’appartenance familiale mais aussi le pragmatisme de l’individu, cette philosophie se retrouve notamment dans les Chaebol, les conglomérats familiaux coréens. Plus généralement, c’est une vaste économie de la connaissance qui est organisée dès les bancs de l’école grâce à un modèle éducatif rigoureux mais formateur de talents à l’image de l’examen du Suneung.
C’est également le voisinage immédiat des anciens occupants chinois, japonais, et surtout du frère ennemi du Nord qui impose à Séoul de lier développement numérique et sécurité nationale. En dépit de son modèle socio-politique totalitaire et de son retard économique, Pyongyang dispose d’un pouvoir de nuisance significatif avec ses armes nucléaires, ses missiles balistiques ainsi que son arsenal cyber et ne se prive pas d’en faire la promotion.
Séoul est donc contrainte de se préparer au pire en misant sur ses capacités de dissuasion, son alliance réaffirmée avec les États-Unis et sa doctrine de défense active de l’avant. C’est, à ce titre, que le pays aurait acquis des capacités de lutte informatique offensive avec le mode opératoire d’attaque Darkhotel, jugé aligné avec ses intérêts.
Se rêvant en héritier du royaume de Gojoseun, le pays du matin calme mise enfin sur des technologies de rupture comme les semi-conducteurs, la 5G, l’intelligence artificielle ou encore le metaverse pour peser dans les années à venir.
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Alexandra Cataldi, Thibaud Eymard-Lacroix, Guillaume Garaix, Mounia Khiri, Simon Le Lonquer, Cyril Ribani, Julien Vialle
Etudiants alternants de la promotion RSIC 04
Mémoire de fin d'étude effectué sous la direction d'Olivier Laurent et Vincent Barbe