L’évolution de la situation mondiale en ce début d’année 2021 implique de s’interroger sur les jeux d’alliance et leurs conséquences sur le court moyen/moyen/long terme. La guerre entre l’Irak et l’Iran a marqué les esprits par le niveau de cynisme qui a caractérisé le jeu des acteurs directs et indirects impliqués dans ce conflit. Quarante années plus tard, les différents acteurs se sont plutôt affaiblis à des degrés divers : l’Irak est un Etat en ruine, l’Iran est très affaibli par cette guerre et les mesures de rétorsion américaines qui vont suivre pour l’empêcher d’acquérir l’arme nucléaire, les Etats-Unis ont perdu une partie de leur influence au Moyen Orient.
Le cynisme pour garantir des intérêts de puissance n’est pas le moyen le plus sûr pour se renforcer durablement dans le domaine de la politique internationale. Un des évènements marquants du XXè siècle a été la signature du Pacte germano-soviétique en 1939[1]. Cet acte cynique qui est apparu dans un premier temps comme une manœuvre judicieuse d’Hitler pour pouvoir se concentrer sur sa guerre à l’Ouest. De son côté, Staline espérait grâce à ce pacte profiter d’un affaiblissement possible de ses rivaux. Les pays capitalistes européens subiraient les contrecoups de la guerre mais aussi son « allié » circonstanciel et ennemi de toujours, le régime nazi. Ce pacte a finalement nui à l’Allemagne nazie comme à la Russie soviétique parce qu’il a durablement fragilisé les liens tissés avec leurs alliés étatiques et idéologiques.
Dossier réalisé par Margot de Kerpoisson, Anne-Laure Michaux, Benoit Sentis, Sorelle Dissounga Mbussi et Nicolas Musnier, étudiants au sein de la 24ème promotion d'excellence SIE "Stratégie et Intelligence économique" de l'EGE.
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[1] Roger Moorhouse, Une histoire de l'alliance entre Hitler Staline (1939-1941), Paris, Buchet Chastel, septembre 2020.