L’intérêt de la Turquie pour la Somalie, qui s’est manifesté en 2011, n’est que la suite d’un plan plus vaste : le « Plan d’Action pour l’Afrique », dessiné en 1998. Cette politique d’ouverture sur l’Afrique a été précisée en 2005 par la déclaration « 2005 Année de l’Afrique ». Finalement le Ministre turc des Affaires Étrangères, Ahmet Davutoglu, déclara en 2011 que la Somalie « est devenue un des plus importants enjeux de la Turquie en matière de politique étrangère en raison des liens profonds entre les deux nations ». Dès lors, la Somalie fut considérée tel un marché potentiellement lucratif pour la construction, l’immobilier, l’exploitation minière et l’agriculture. Cet intérêt économique explique en partie l’influence croissante que la Turquie manifeste en Somalie. C’est aussi est le résultat d’une politique informationnelle offensive et « long-termiste ».
Un contexte historique et géopolitique
La Somalie est l'État le plus à l'extrême de la Corne de l’Afrique et dispose d’une population de 20 300 000 habitants pour 637 657 Km2. Le pays est né en 1960 à la suite de la résolution 1514 de l’ONU portant sur la décolonisation. Et par la fusion du Somaliland britannique et de la Somalie italienne. Entre 1969 et 1991 la Somalie est victime d’une captation de pouvoir par le Général Siad Barre qui instaure, à la suite d’un coup d’Etat, un régime autoritaire centralisé autour d’un parti unique.
La Somalie souffre depuis son indépendance d’un isolement sur la scène internationale et pâlit de nombreux problèmes sécuritaires et alimentaires. En effet, le pays a subi de nombreuses famines de grande ampleur durant les 30 dernières années. D’abord en 1992 en raison d’une grave sécheresse et des dévastations liées à des affrontements armés dans le sud du pays à la suite du renversement du régime militaire de Siad Barre. Cette dernière a été succédée par celles de 2011, de 2017 et de 2022 en raison des faibles précipitations et de la crise sécuritaire qui sévit encore. Par ailleurs, les nombreuses inondations alternant avec la sécheresse ne sont pas favorables aux rendements des exploitations agricoles ni aux élevages animaliers à destination de la consommation humaine.
En ce qui concerne la sécurité, le pays est en proie à la piraterie maritime, au groupe terroriste salafiste Al-Shabaab depuis 2007 qui plus est affilié à al-Qaïda depuis 2012, aux lutte éthiques et claniques ainsi qu’aux velléités indépendantistes du Somaliland et du Puntland. Par conséquent, la situation sécuritaire étant instable, la Somalie peine à se développer. En somme le pays pourrait être qualifié d’Etat failli et la Turquie souhaite se dresser tel le sauveur d’un État famélique et déstructuré en proie à de nombreuses crises sécuritaires et alimentaires.
En ce qui concerne les ressources naturelles en Somalie, il faut citer l’agriculture, l’élevage, les ressources halieutiques, le pétrole et le gaz, l’uranium, le fer, l’étain, le gypse, la bauxite, le cuivre, le sel…
Le délaissement international de la Somalie, fondement de l’amitié turco-somalienne
La Somalie a connu, depuis la chute du régime de Siad Barre, une période de grand isolement sur la scène internationale. Cette situation est liée à l’insécurité croissante dont souffre le pays mais également au désintérêt stratégique de la communauté internationale pour le pays. Le président Turque Erdogan, en 2011, fut le premier président non africain à intenter une visite présidentielle en Somalie. Cette visite s’inscrit comme le premier évènement contemporain marquant la construction de l’amitié Turco-somalienne. C’est d’ailleurs un des éléments de communication sur lesquels la Turquie s’appuie pour se présenter tel un partenaire désintéressé.
Finalement la Turquie a permis à la Somalie de bénéficier d’une ouverture sur la scène internationale, de quitter son autarcie grâce à l’ouverture de lignes aériennes par la Turkish Airlines mais également grâce à la sécurisation lacunaire des voies maritimes et terrestres.
L’appui turc à la croissance de la Somalie
Selon le ministère français de l’Economie, la Somalie dispose d’une économie favorable aux investissements et d’une croissance notable malgré sa position parmi les pays les plus pauvres du monde. Depuis la visite d’Erdogan à Mogadiscio, les deux pays entretiennent des relations diplomatiques, militaires et commerciales de plus en plus étroites. Par ailleurs, la Turquie apporte son aide et son expertise en matière de santé, d’éducation laïque, islamique et d’aide humanitaire.
En matière commerciale, Ankara est désormais le premier partenaire économique de la Somalie. La Turquie s'investit tout particulièrement dans les secteurs de la construction, des hydrocarbures et le contrôle des entrées commerciales de la Somalie. Concernant les hydrocarbures les récents accords conclus entre les deux pays ont abouti à l’envoi du navire Oruç Reis qui a pour mission de prospecter les gisements de gaz et de pétrole dans les eaux territoriales somaliennes.
Les principales portes d’entrée commerciales du pays sont désormais contrôlées par des sociétés turques. C’est le cas du port et de l’aéroport international de Mogadiscio. La Turquie commence aussi à avancer ses pions dans les domaines de la technologie et des télécommunications. En effet le pays est pour l’instant une zone quasi-vierge dans ces domaines et la Turquie a l’ambition de devenir un acteur incontournable. Finalement un récent accord de défense de la Somalie accorde à la Turquie une rétribution pécuniaire de 30% des revenus générés par les zones économiques exclusives de la Somalie. Par ces exemples d’interventions, la Turquie met en avant sa puissance économique et construit petit à petit une dépendance progressive de la Somalie à l’égard d’Ankara.
Une coopération militaire non négligeable
En matière militaire les relations entre les deux pays s’articulent autour de l’implantation de la base TURKSOM et d’un accord de défense. En ce qui concerne la base militaire TURKSOM, il s’agit de la plus grande base militaire extérieure de la Turquie. Dans celle-ci des milliers de soldats somaliens ont reçu une formation militaire afin de lutter contre la menace terroriste que fait peser le groupe Al-Shabab.
Un nouvel accord de défense d’une durée de 10 ans a été conclu le 22 février 2024. Celui-ci permettra à la Somalie de développer son armée de terre afin de lutter contre l’insécurité chronique mais également sa marine afin de pallier la piraterie et la pêche illégale. En échange de son aide, la Turquie bénéficie d’une rétribution de 30% sur les revenus somaliens générés par les zones économiques exclusives.
Outre les projets de collaboration militaire et de défense de la Somalie, la Turquie déploie également des effectifs pour des projets turco-centrés. Il y a notamment l’envoi des navires de guerre turcs pour protéger les futures exploitations pétrolières et gazières. Mais aussi la création d’une base de lancement de missiles et de fusées en Somalie, qui sera nécessairement accompagnée d’un solide dispositif de sécurité. Par cet ensemble d’actions militaires, la Turquie assoit sa puissance et sa domination face à la faiblesse de l’Etat somalien.
Une approche sociétale « désintéressée »
Outre l’aspect militaire et commercial, la Turquie s'investit également dans les domaines de l’éducation, de l’aide humanitaire, et de la santé. Grâce à ces actions humanistes, la Turquie s’impose tel un partenaire philanthropique et orienté vers le bien-être des populations. Concernant l'éducation, la Turquie envoie des enseignants en Somalie et offre aux étudiants des bourses d’étude pour intégrer les grandes universités turques. Elle enseigne également l’islam au travers des « Madrasa » dont elle finance la construction et forme des imams en Turquie.
En matière de santé et d’aide humanitaire, la Turquie se place tel un acteur majeur en construisant des hôpitaux et en déployant des organisations non gouvernementales humanitaires tel que le Croissant-Rouge Turc et l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA).
La religion au cœur d’une politique d’influence
Tout d’abord il faut mentionner que la Somalie a pris pour religion d’Etat l’islam en raison de l’influence des frères musulmans (Egypte) et des mouvements salafistes (Pays du Golfe) dans les années 60.
Il existe une véritable guerre de l’information au sein des mosquées somaliennes. L’exemple premier pouvant être les imams financés par Doha et par la Turquie afin d’installer un sentiment anti-émirati en Somalie. En effet les Emirats Arabes Unis mènent une politique informationnelle dans l’ensemble de la Corne de l’Afrique afin de sensibiliser les populations à une future pénétration économique.
La Turquie finance la construction de mosquées et forme les imams qui prêchent en Somalie. Il a notamment été inauguré en 2019 une immense mosquée qui porte le nom du sultan Ottoman Abdulhamid Khan II. En 2016 à la suite de la tentative de coup d’Etat les autorités turques ont démantelé le réseau d’éducation islamique Gülen et l’ont investi avec des imams et des enseignants alignés sur la vision religieuse de l’AKP. Ce sont désormais les 130 établissements du réseau Gülen en Afrique qui sont sous l’autorité de la fondation étatique Maarif.
Les éléments de promotion développés par la Turquie
D’abord la Turquie a orienté sa politique d’influence autour de trois axes principaux : l’aide humanitaire, la mise en avant de la Somalie sur la scène internationale et l’établissement d’un État sécurisé et institutionnalisé.
Afin de gagner les cœurs et les esprits du gouvernement somalien et de la population, la Turquie fait l’usage d’une triple approche. La première au travers de l’amitié historique entre les deux pays, la seconde par des actions positives qu’elle mène en Somalie et la dernière grâce à un encerclement cognitif flagrant qui se matérialise par son omniprésence dans le pays.
Une amitié forte
La Turquie se présente tel un acteur désintéressé qui est venu au secours d’un « pays frère » à la suite de la grave famine de 2011. Pour accentuer ce sentiment de sauveur, la Turquie met en avant le fait qu’en 2011 le Président Erdogan fut le premier Président non Africain à effectuer une visite en Somalie. Depuis lors la Turquie effectue au travers de certaines ONG tel que la TIKA et le Croissant-Rouge turque de nombreuses opérations humanitaires. Ces éléments factuels permettent de donner à la Turquie la position d’un acteur nécessaire et incontournable en Somalie. Une position qui peut même être traduite par une dépendance en aide humanitaire de la Somalie.
Outre cette première visite, afin de qualifier la relation de fraternelle, la Turquie met en avant l’existence d’une amitié remontant à l’empire ottoman. Celui-ci aurait orienté, dès le XVIème siècle, ses désirs de pouvoir vers la Corne de l’Afrique dans le but de renforcer son contrôle sur la stratégique mer rouge. Il y aurait eu une alliance entre l’empire ottoman et la Somalie par l’intermédiaire de l'Émirat de Harar.
Par la suite l’empire ottoman aurait contribué à protéger l’empire de Harar des velléités coloniales portugaises et plus tard italiennes, britanniques et françaises. C’est seulement avec la destitution du Roi Hasan d'Abyssinie en raison de ses liens avec l’empire Ottoman que la colonisation européenne aurait eu l’opportunité de se répandre dans la Corne de l’Afrique (Erythrée, Ethiopie, Djibouti, Somalie).
Finalement la Turquie met en avant que l’amitié Turco-Somalienne aurait repris dès l’indépendance du pays en 1960, date à laquelle la Turquie aurait envoyé des conseillers afin de contribuer à la construction du pays. Une amitié qui aurait malheureusement pris un terme à la suite du rapprochement de la Somalie avec l’URSS. Le renouvellement de celle-ci serait intervenu à la suite de la guerre qui opposa l’Ethiopie et la Somalie en 1977.
Par ailleurs, il est intéressant de constater que le Croissant-Rouge Turque, anciennement Croissant-Rouge, fut implanté dès 1911 en Abyssinie, actuelle Somalie, par le consul ottoman Ahmad Bek Mazhar. L’aide humanitaire apportée par la Turquie, qui se revendique héritière de l’empire Ottoman, est donc ancienne.
Des actions positives à profusion
La Turquie s’acharne à mener des actions positives en Somalie. Il est possible de subdiviser en 3 phases la percée turque en Somalie. La Turquie a d’abord commencé en 2011 à apporter de l’aide humanitaire ensuite entre 2012 et 2016 fut le temps des prémices des investissement privés turques dans les secteurs privés somaliens. Et la troisième phase fut entamée entre 2017 et 2022. Durant celle-ci les deux pays ont forgé des partenariats politiques et entamé une coopération étroite en matière de sécurité.
Selon certains chercheurs Turques, la Turquie a pour ambition de fonder son aide à la Somalie sur la définition de la puissance de l'État de Morgenthau et de l’existence de l'État au sens du droit international. Ainsi la Turquie est désireuse d’apporter à la nation somalienne un élan de solidarité et de communautarisme, un Etat fort et sécurisé avec des services publics efficaces et une protection aux frontières. En somme, la Turquie s’est donnée pour mission de reconstruire l’entièreté de l’édifice étatique de la Somalie.
Un encerclement cognitif imparable
La Turquie bénéficie de l’encerclement cognitif de la population somalienne. Sans avoir besoin d’aborder la question de la médiatisation dans la presse papier et la radio, la population somalienne est constamment confrontée à des signaux de présence turque. Qu’il s’agisse des bases militaires, des navires de guerre, des sociétés privées, des ONG d’aide humanitaire… La population somalienne fait face à l'omniprésence de la Turquie dans le pays.
Une influence par la diplomatie
La Turquie se place sur la scène diplomatique tel un relais de la Somalie. En effet, il est fréquent que la Turquie fasse la promotion du pays et sensibilise la communauté internationale à la cause somalienne. En outre, la Turquie fait également office de médiateur entre l’Ethiopie et la Somalie dans le différend qui les oppose sur la question de l’indépendance du Somaliland. Alors que le Somaliland a déclaré son indépendance dès 1991, la région aux volontés indépendantistes n’a jamais obtenu de reconnaissance sur la scène internationale. L’Ethiopie a annoncé, à la suite des accords de Berbera, devenir le premier pays à reconnaître officiellement le pays. Les délégations de la Somalie et de l’Ethiopie se sont rencontrées deux fois déjà à Ankara afin d’apaiser la situation. Des rencontres qui au demeurant n’ont pas encore porté leurs fruits.
La Turquie a également incité la Somalie à intégrer la Ligue Arabe et l’Organisation de la Conférence Islamique. L ’intégration de telles organisations permet en effet à la Somalie de bénéficier d’une écoute par la Oumma (communauté musulmane internationale).
Les critiques à l’encontre de la présence turque en Somalie sont quasiment inexistantes dans la presse internationale. Cependant l’International Crisis Group a émis une critique en 2012 quant à l’absence de prise en considération de la Turquie pour les dynamiques tribales. Mis à part cette critique, il semblerait que la Turquie n’ait aucun détracteur sérieux qui se prononce sur sa politique en Somalie. Au contraire, selon les sources turques, le pays serait l’acteur le plus efficace en Somalie.
Le résultat de la présence turque dans l’opinion
Pour faire le constat de l’approbation dont bénéficie la Turquie en Somalie, il suffit de s’intéresser aux nombreux marchés publics confiés à des entreprises turques, à la pénétration des entreprises turques sur le marché somalien ainsi que les nombreux accords conclus entre les deux gouvernements.
Pour illustration, en 2022 la Somalie a déclaré ouvrir son secteur bancaire aux acteurs étrangers. Deux banques, l’une égyptienne et l’autre turque, ont obtenu des licences bancaires. Il s’agit des premières banques étrangères dans le secteur bancaire en Somalie. Contre toute attente, le monde anglo-saxon n’a pas été convié à participer à cette opération.
L’ambassadeur somalien en Turquie a d’ailleurs affirmé que « La Turquie est désormais l'allié politique, militaire et économique le plus important de la Somalie ». Ensuite nombreuses sont les personnalités publiques somaliennes à rebondir sur le discours turc selon lequel les deux peuples partagent une histoire et des liens culturels communs. Le président somalien Mohamed Abdullahi Farmajo a déclaré à ce propos : « La Turquie est le seul pays qui nous a tendu la main. »
Au sein de la société civile, la Turquie bénéficie également d’un certain assentiment en ce que près de 100 000 somaliens seraient capables de communiquer en turc. Selon certains chercheurs somaliens, la langue turque pourrait devenir la seconde langue la plus parlée dans le pays, dépassant l’arabe.
La société civile est tellement reconnaissante envers la Turquie que le prénom féminin le plus attribué ces dernières années est « Istanbul ». Et les prénoms turcs sont apparemment en vogue dans le pays bien qu’aucune statistique ne soit mise à disposition.
Les autorités politiques de Mogadiscio ont même installé des drapeaux rouges frappés du croissant et de l’étoile le long des routes goudronnées. En outre, un certain nombre de bâtiments publics portent désormais des noms turcs. C’est le cas du principal établissement médical de la capitale qui se nomme « Hôpital Recep Tayyip Erdogan ».
Une politique d’influence dirigée sur l’ensemble de la corne de l’Afrique
Pour la Turquie l’influence et la pénétration réalisée durant les 15 dernières années en Somalie n’est qu’un prélude. En effet la Turquie a pour dessein de gagner en influence dans toute l’Afrique et tout particulièrement dans la corne de l’Afrique. Les efforts menés en Somalie portent leurs fruits car la stratégie turque en Afrique progresse rapidement. Elle a d’ailleurs gagné en influence au Kenya récemment. La Turquie utilise la Somalie tel un tremplin pour s’implanter dans l’intégralité de la région.
Les éléments de langage les plus utilisés par la Turquie sont la promotion du « Turkey Aid Model » qui a porté ses fruits en Somalie ces dernières années. Mais aussi la mise en avant des efforts effectués dans la lutte contre le terrorisme en Libye et en Somalie. Finalement la Turquie se présente tel un partenaire qui rompt avec les anciennes nations colonisatrices en proposant des collaborations sur le modèle du « donnant-donnant ».
C’est sûrement grâce à cette politique informationnelle et comportementale que les ventes d’armes turques en Afrique ont nettement augmenté ces dernières années.
La Turquie est en passe de gagner définitivement son opération d’influence informationnelle en Somalie. Cette victoire se fonde sur un partenariat « gagnant-gagnant » proposé par la Turquie et le fait qu’Ankara, qui caresse encore l’idée de reconstituer l’empire ottoman, se présente tel un acteur en contradiction avec les anciens empires coloniaux...
Abat César (SIE28 de l’EGE)
Sources
https://www.aa.com.tr/fr/afrique/la-turkiye-va-rechercher-du-gaz-naturel-et-du-p%C3%A9trole-en-mer-de-somalie-/3278912
https://www.aa.com.tr/tr/analiz/turkiye-somali-iliskilerinde-enerji-isbirligi-mta-oruc-reis-afrika-sularinda/3282079
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse/3621
https://www.aa.com.tr/tr/analiz/ankara-sureci-afrika-boynuzuna-barisi-getirecek-mi/3304257
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse/3621
https://segments.noblogs.org/somalies-2/
19/07/2024 - Somalie : des études sismiques avec la Turquie annoncées pour fin septembre
25/04/2024 - La Turquie mènera des activités de recherche d’hydrocarbures en Somalie en 2025
https://www.mfa.gov.tr/turkiye-somali-siyasi-iliskileri.tr.mfa
https://www.bbc.com/turkce/haberler-dunya-54868233
https://www.caasimada.net/kenya-oo-4-qof-oo-muhiim-ah-u-gacan-gelisay-turkiga/
https://www.la-croix.com/Religion/En-Afrique-Turquie-joue-carte-islam-2021-09-20-1201176335
https://segments.noblogs.org/somalies-2/