Depuis plus de quarante ans, des pays étrangers (le Qatar, la Turquie, l’Algérie ...) ont initié une stratégie offensive en Europe en soutenant des mouvements islamistes-radicaux pour tenter de déstabiliser les démocraties et procéder à une déconstruction des valeurs occidentales.
L’année 1989 marque le début d’un processus socioculturel et politique aux termes duquel les pratiques, les valeurs et les normes de l'Islam deviennent de plus en plus visibles et influentes dans les sociétés européennes.
Le 14 février 1989, l'Ayatollah Khomeiny lance une fatwa destinée à faire exécuter l'écrivain britannique Salman Rushdie accusé de ridiculiser le Coran et le prophète Mahomet dans son roman « les versets sataniques ». La loi sacrée (la charia) peut être appliquée à un citoyen britannique sur le sol Anglais.
En octobre 1989, on assiste à la première offensive en France pour que le Hijab soit autorisé à l’école publique : trois collégiennes ont refusé de retirer leur voile dans un collège à Creil.
Le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin a entrainé celle du bloc communiste ce qui laisse un vide idéologique dans lequel vont s’engouffrer les mouvements islamistes radicaux dont l’objectif est de promouvoir la loi islamiste (la charia) dans toute l’Europe.
Les mouvements islamistes ont alors mis en place une véritable stratégie de déconstruction insidieuse des valeurs prônées par les démocraties occidentales en les utilisant à leur profit s’appuyant notamment sur les principes fondamentaux érigés notamment par l’article 14 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales. Pour faire prévaloir leur propre conception sociétale, la stratégie légaliste des mouvements islamistes radicaux a été soutenue et relayée par de nombreux acteurs de la société civile et de nombreux militants appartenant à des associations et des organisations non gouvernementales et des mouvements néo-féministes et wokistes.
Les mouvements islamistes ont parfaitement compris que la guerre informationnelle devait être menée par les femmes pour défendre les droits des femmes. C’est ainsi, que dès les années 2010, on a assisté à une guerre informationnelle fondée sur une rhétorique féministe tournée vers l’émancipation des femmes qui s’est intensifiée dans le cadre du développement du « sport pour toutes. Face à cette guerre informationnelle menée sur tous les fronts, la contre-offensive menée par certains acteurs de la société civile n’a pas eu les résultats escomptés.
Rhétorique féministe et tournée vers l’émancipation des femmes
Dans les années 1970-1980, le mouvement de libération pour les femmes (MLF) est un mouvement féministe qui revendiquait la libre disposition du corps des femmes et luttait contre toute société patriarcale. En cela, les féministes combattaient le port du voile considérant qu’il s’agit d’une atteinte à la dignité des femmes.
Pour autant, dès 2010, les mouvements féministes se sont divisés sur la question du port du voile. En juin 2010, à l’occasion d’une conférence organisée par l'association « Ni putes ni soumises », une vingtaine de femmes, dont certaines étaient voilées, ont fait irruption lors de cette conférence pour revendiquer le droit de défendre les femmes musulmanes voilées face aux discriminations. Les défenseurs du niqab ont ainsi trouvé un soutien auprès de ces nouvelles militantes féministes.
Le voile, symbole de soumission en 1970, est devenu celui de l’émancipation des femmes à partir des années 2010.
La stratégie légaliste et militante des mouvements islamistes, en particulier à travers les associations de femmes musulmanes, s’est orientée vers la défense de l’égalité de traitement, l’inclusion et l’émancipation des femmes, en s’appuyant notamment sur la promotion du « sport pour toutes ».
L’exploitation du slogan « le sport pour toutes »
Les mouvements islamistes ont profité de la politique du développement du sport féminin mis en place notamment par les institutions européennes pour s’intégrer dès 2014 dans les projets avec un volet spécifique « Sport » du programme Erasmus+. Ce programme est basé sur la promotion des projets permettant l’égalité d’accès au sport pour toutes les femmes en Europe, l'inclusion, la diversité, et la lutte contre les discriminations. La porte d’entrée des mouvements islamistes a été de porter un combat sur « le sport pour toutes femmes ».
Les associations de femmes musulmanes se sont réfugiées derrière le « sport pour toutes » pour diffuser leur propagande qui consiste à affirmer que toutes les femmes, indépendamment de leur origine, de leur religion ou de leur choix vestimentaire doivent bénéficier d’un accès égal aux activités sportives.
Depuis 2018, on assiste à une véritable bataille informationnelle à travers de multiples relais associatifs essaimés en Europe et en France dont la vocation est de lutter pour l’inclusion et contre les discriminations que peuvent subir les femmes musulmanes.
Un combat informationnel légaliste relayé par les militantes pour le port du burkini
Pour atteindre leur objectif, les associations se sont engagées sur une voie légaliste utilisant la liberté religieuse prévue à l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et le droit au respect des libertés individuelles.
En 2018, l’Alliance citoyenne des femmes voilées et libres de l’agglomération grenobloise à Grenoble (créée le 4 décembre 2012) fonde « le syndicat des femmes musulmanes » dont la vocation est de combattre « les injustices et les discriminations ». Au nom des atteintes aux discriminations, les femmes qui portent un hidjab doivent pouvoir elles aussi accéder aux piscines, aux salles et aux clubs de sport.
Ce combat a été gagné en juin 2018, la municipalité de Rennes ayant autorisé « le maillot couvrant » dans les piscines municipales.
Créé en mai 2020 au sein de l’association l’Alliance Citoyenne, le collectif les « Hijabeuses » a pour objet de défendre le droit des joueuses de football de porter le voile lors des matchs officiels en France.
En juillet 2020, l’Alliance citoyenne des femmes voilées du Grand Lyon est également parvenue à ses fins : les femmes voilées ont été autorisées à pratiquer du sport dans les salles de sport lyonnaises.
Le déploiement d’un véritable plan de communication à partir de 2021
Ainsi, le 3 avril 2021, Hana Khali, (Présidente de FEMYSO France) a lancé une pétition sur change.org intitulée « Pas touche à mon hijab ! Pour laisser les femmes françaises de confession musulmane en paix et ne plus les priver de leur droit de se vêtir tel qu'elles le souhaitent » qui a fait l’objet de 73.000 signatures.
On voit clairement l’offensive de Hana KHALI qui, à l’appui de sa pétition, n’hésite à poser la question de savoir comment le port du burkini constituerait une atteinte à l’ordre public : « quelle est l'atteinte à l'ordre public qu'une femme peut causer en portant un Burkini à la plage similaire à une simple combinaison ? Il n'en existe aucun hormis le souhait d'empêcher une catégorie de femmes de venir profiter d’une plage ». En somme, ne pas autoriser le burkini revient à interdire aux femmes d’aller à la plage et donc de les priver d’un droit (ii). Le discours des Hidjabeuses a donc été légitimé par les messages diffusés dans la pétition.
Certains médias ont également soutenu ce mouvement : le 31 août 2021, « Film ton quartier » (France 3 soutenue par la SCAM) a décerné le grand prix à Agathe breton pour Sorore. Dans ce documentaire, on découvre deux jeunes femmes musulmanes voilées qui évoquent « (…) il peut s’agir de trouver sa place dans un monde qui bascule ou alors composer un avenir meilleur pour le monde et les femmes de demain. Mais surtout pour toutes, il s’agira de faire entendre nos voix encore et pour toujours » (iii). L’avenir des femmes se traduit par la possibilité de porter un voile librement.
En octobre 2021, le syndicat des Femmes musulmanes lance une pétition avec les hashtags : « #MoncorpsMonchoixMon Maillot » (iv).
En novembre 2021, le Conseil de l’Europe a mené une campagne de communication sur la liberté de porter un hidjab et a financé la publication de vidéos et d’affiches « mon voile mon choix » ou « la liberté dans le voile islamique » ou « la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans l’Hidjab ». Cette campagne a été largement critiquée par la France. Le 27 avril 2022, le syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance citoyenne a organisé à Grenoble une action « porteur de paroles » en invitant les passants à réagir à une banderole « Aujourd’hui, nos libertés sont menacées par … ». Face aux pressions, le 16 mai 2022, le conseil municipal de Grenoble a adopté une délibération le 16 mai 2022 visant à modifier le règlement intérieur des piscines et autoriser le port du burkini. Les mouvements islamistes ont finalement réussi à imposer leur vision sociétale sur les lois de la République.
Durant l’été 2022, des dizaines de femmes se baignaient en burkini en 2022 sur les îles de loisirs en Ile de France malgré la charte de la Laïcité adoptée par le Conseil régional d’île de France (vii).
L’intensification de la guerre informationnelle sur le droit de porter un Hidjab dans les compétitions sportives
Le concept du « sport pour toutes » permet aux «Hidjabeuses», au nom de l'inclusion, du respect de la diversité religieuse et culturelle, et du droit des femmes musulmanes à participer librement à la société, de faire adapter les politiques publiques pour que toutes les femmes y compris celles qui portent le hijab puissent participer librement à des compétitions sportives et ainsi mettre fin notamment au caractère discriminatoire de l’article 1er de la Fédération Française de Football qui interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale » dans les infrastructures sportives.
Le combat pour le droit de porter un hidjab dans les compétitions sportives de football a fait l’objet d’une stratégie informationnelle intense.
Le 19 janvier 2022, au cours de l’examen de la loi sur la démocratisation du sport en France, le sénat a adopté un amendement visant à interdire tout « signe religieux ostentatoire » lors des compétitions sportives (viii).
Quelques jours après, le 26 janvier 2022, l’alliance citoyenne des Hidjabeuses a mené une contre-offensive à cette initiative politique en mobilisant massivement les militantes en organisant un match de football devant le Sénat et en utilisant la presse écrite et les réseaux sociaux. Le Parisien titrait leur reportage « Pour le droit pour toutes de jouer au football » dans les compétitions sportives avec un #LaissezNousJouer ! : match improvisé devant le Sénat ».
Le 29 janvier 2022, ce collectif a lancé une pétition sur change.org : « Aidez-nous à supprimer l’amendement qui interdit le port du voile en compétition sportive » qui a recueilli pas moins de 73.171 signatures.
Sur leur instagram, les Hidjabeuses ont utilisé un #SportPourToutes pour la « campagne des joueuses de foot portant le voile ». Ce compte très suivi comporte 34,7k abonnés.
De nombreuses vidéos ont été postées sur You tube et notamment celle de Founé Diawara, défendant « le droit de porter le voile » dans les compétitions de football.
La guerre informationnelle s’est nouveau intensifiée lorsque, en 2023, les Hidjabeuses ont saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’article 1er du règlement de la Fédération française de football au nom du principe de non-discrimination à raison des croyances religieuses garanti par l’article 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (xiii).
Cette guerre informationnelle a largement été relayée dans la presse télévisuelle et sur les réseaux sociaux. Interviewée sur Cnews, Founé Diawara a défendu le port de l’Hidjab dans les compétitions sportives tentant d’influencer le Conseil d’État : « Il y a des femmes qui sont encore exclues des terrains puisqu’elles portent un voile (…) on nous met dans des carcans, on nous dit vous êtes des femmes, vous êtes soumises mais en fait c’est une question des droits des femmes et de justice. Aujourd’hui on empêche les femmes de disposer de leur corps et de disposer d’elles-mêmes et c’est ça le problème ».
En janvier 2023, Salimata Sylla, joueuse du club de Basket d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en Nationale 3 a donné une interview dans le Parisien dans laquelle elle affirmait que « porter un hidjab l’empêchait d’évoluer en compétition ». L’interdiction de porter un Hidjab est décrit comme étant une atteinte à une liberté individuelle.
Le droit de pouvoir de disposer librement de son corps et le droit de participer comme les autres femmes à participer aux compétitions sportives tout en portant un Hidjab est devenu le symbole de la liberté des femmes. Autrefois, symbole de soumission, l’Hidjab est devenu ainsi le symbole de la liberté !
Là encore, en 2023, au moment de la discussion de la loi sur le « séparatisme » Founé Diawara, Présidente des Hidjabeuses, a mis sur son compte Facebook, une vidéo « ne touche pas à mon hidjab », suivi par 6,5 millions de personnes. Cette vidéo a fait l’objet de 427.0000 vues permettant d’affirmer que le discours des Hidjabeuses, auparavant inacceptable, est devenu acceptable.
D’ailleurs, il y un mois, sur Instagram, une femme avec un joli voile rose évoquait le sujet « Parlons voile et Féminité ». Cette vidéo a été visionnée 50.000 fois.
L’Hidjab est devenu un véritable vêtement de sport comme un autre
Des marques notoirement connues ont commercialisé « l’Hidjab de sport ». En 2018, la marque américaine NIKE a proposé le « NikePro Hidjab ». Nike a même fait la promotion des actions de Founé DIAWARA. Sur son site, on peut lire que cette dernière : « a poursuivi son combat pour cette cause en devenant coprésidente des Hijabeuses, une communauté de football où les femmes sont libres de porter leur hijab. Entre deux entraînements, Founé étudie les droits de l'Homme à l'université. Elle œuvre en faveur d'un avenir où les femmes n'auront jamais à sacrifier une partie de leur identité pour faire ce qu'elles aiment. L’Hidjab devient le symbole de l’affirmation de l’identité des femmes ! Sur le site internet de la marque allemande Adidas sont proposés à la vente plusieurs articles : un « Hidjab de natation 3 bandes » un « haut de maillot de bain manches longues 3 bandes ».
En 2019, la commercialisation par Decathlon d’un « un hidjab de course à pied » a été plus compliquée contrainte de suspendre la vente de « son hidjab de sport » devant le déferlement de critiques sur les réseaux sociaux (xvi). Pour autant, il semblerait que, depuis 2022, la société Decathlon soit revenue discrètement sur la commercialisation du hijab de sport devenu un « bandeau multifonctions » (xx). En définitive, cette banalisation de l’Hidjab dans les sociétés européennes constitue une victoire des mouvements islamistes radicaux.
Une contre-attaque informationnelle sociétale en demi-teinte
La contre-attaque informationnelle sur le burkini, le voile, ou l’Hidjab n’a pas été menée par une multitude d’acteurs et sur tous les fronts. Aucune véritable campagne de communication a été mise en œuvre même si certaines féministes, collectifs, élus se sont interposés à ce processus d’islamisation.
En 1989, Gisèle Halimi, célèbre avocate féministe, n’hésitait pas à affirmer que « Le tchador, ce n’est pas seulement religieux, c’est politique, ne nous y trompons guère, et c’est surtout le symbole de la soumission et de l’infériorisation de la femme ».
Le port du voile constituait encore une atteinte à la dignité des femmes.
Dans les années 2010, certaines féministes musulmanes ont lutté contre le port du voile refusant de se soumettre au patriarcat. En 2013, le collectif des « Femmes sans voile » a été co-fondé par trois féministes d’Aubervilliers et décidé d’organiser le 10 juillet de chaque année (la première fois le 10 juillet 2014) la « journée mondiale des femmes sans voile » qualifiée « d’occasion pour ces militantes féministes et laïques de dénoncer ce qu’elles considèrent comme une domination patriarcale et sexiste ». Depuis lors, est organisé chaque année la journée mondiale des femmes sans voile sans précisément connaître le nombre de participantes.
Le 25 novembre 2014, ce même collectif a publié une lettre ouverte adressée au Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) dans laquelle il a fait part de son inquiétude en invoquant les éléments suivants :
« Dans sa Convention citoyenne des musulmans pour le vivre-ensemble de juin 2014, le Conseil français du culte musulman y va fort : il installe carrément la règle du voile pour les Françaises musulmanes alors que la « prescription coranique » ne mentionne nulle part l'obligation de se couvrir les cheveux. En ajoutant : « Votre prise de position représente une régression qui banalise les répressions que subissent les femmes non voilées, s'insurge le collectif dans sa lettre au CFCM. Nous nous inquiétons de votre affirmation qui sacralise le port du voile et par là même cautionne l'action des fondamentalistes, source, dans notre pays, de troubles à l'ordre public. (…).
Elles faisaient alors référence à certains États qui pratiquent la charia. En 2018, une nouvelle offensive du présentateur de l’émission « Enquête Exclusive », Bernard de la Villardière, qui s’inquiète de la banalisation du voile sur certaines chaînes de télévision. Selon Bernard de la Villardière, « le voile est un symbole de l'islamisation de notre société et nous devons dénoncer ces dangereux animateurs sans valeurs".
Il avait en effet partagé un tweet dans lequel il s’indignait de voir une femme voilée invitée pour participer à un jeu dans une émission animée par Cyril Hanouna sur TPMP.
À la suite de cette émission, l'écrivain Whaleed Al-Husseini avait dénoncé dans un tweet « les tentatives de la banalisation du voile dans l'espace public par les médias, en publiant une photo de cette femme aux côtés de l'animateur de C8 ». Ce tweet avait fait l’objet de 1,2 k de likes et de 1,2 retweets.
En 2019, c’est l’essayiste Lydia Guirous qui réagissait sur twitter en s’opposant à l’Hidjab de sport commercialisé par la marque Decathlon.
La mobilisation du politique
Par ailleurs, plusieurs élus se sont élevés, à titre personnel, à la bataille informationnelle menée par les mouvements islamistes mais toujours de façon ponctuelle.
Le 18 janvier 2020, Gilbert Collard, dans un tweet, s’indignait à propos du « Voile à l’Assemblée » : « Hijab » ça veut dire « écran », « rideau » Il n’est pas admissible que (…) que l’on se fait de la dignité de la femme de tolérer un vêtement qui est la traduction de la soumission corporelle et mentale de la femme ». Ce tweet a été retwitté 374 fois et a été liké 852 fois.
Face à la guerre informationnelle menée par les Hidjabeuses dans les institutions européennes, Bruno Retailleau, a, dans un tweet publié le 8 janvier 2022 considéré : « en choisissant une femme voilée comme égérie de la conférence sur l’avenir de l’Europe, L’UE montre à nouveau sa déconnexion des peuples mais aussi sa complaisance envers ce symbole d’asservissement des femmes ».
En réaction à l'intensification des campagnes d'information menées par les Hidjabeuses, et plus particulièrement aux vidéos publiées sur YouTube par leur présidente visant à influencer le Conseil d'État pour autoriser le port du hijab lors des compétitions de football, Florence Bergeaud-Blacker, anthropologue au CNRS et auteure d’un ouvrage sur les Fréristes, a dénoncé cette démarche dans un tweet du 27 septembre 2023. Accompagné d’une photo de plusieurs jeunes femmes voilées, elle y critique l'instrumentalisation possible du Conseil d'État en déclarant : « Founé Diawara, une simple jeune musulmane ? Pas vraiment. Elle est une sœur musulmane active dans les cercles fréristes ».
Le 24 septembre 2023, lors de l'émission "Dimanche en politique" (xxviii), diffusée sur France 3, la chaîne a relayé sur Twitter les propos de la ministre des Sports, Oudéa-Castéra : « aucune athlète ne pourra porter le voile durant les compétitions ». Ce tweet a été visionné 17,6K fois. Cinq jours plus tard, dans une interview accordée à Ouest France, la ministre a réaffirmé l'engagement de la France à maintenir un « régime de laïcité strict », interdisant ainsi le port du voile pour les membres de la délégation française aux Jeux Olympiques de Paris 2024 (xxix).
Dans son post sur twitter, Razika Adnani rappelait le 11 juillet 2024 que « le 10 juillet est la journée mondiale « des femmes sans voile », « aujourd’hui encore, les hommes musulmans sont les premiers à réagir dès lors que le voile est évoqué pour le défendre » tout en rappelant que « l’on ne peut pas être féministe et défendre le port du voile ». Ce post a eu peu de retombées (90 retweets).
Sur son compte Facebook, Nicolas BAY affirmait en 2024 « il faut interdire le voile dans l’espace public car c’est l’affirmation d’un islam politique qui n’est compatible ni avec la République, ni avec la France. La France est le pays des libertés ».
Dans un tweet publié le 6 septembre 2024, l’Association Femme Azadi, s’est indignée dans un tweet sur la comparaison du Hidjab à un rouge à lèvres : « les victimes iraniennes sont ravies d’apprendre que le voile est un accessoire de mode au même titre qu’un rouge à lèvres … dire que pendant des années, en Iran, les mollahs nous ont ... Heureusement que monsieur Arnaud est là pour nous ouvrir les yeux sur la signification du voile et merci pour son aide précieuse pour banaliser un outil majeur de l’asservissement de la femme... ». Ce tweet a été retwetté 974 fois! Le Hidjab est bien un accessoire de mode.
La stratégie des mouvements islamistes au travers notamment des associations de femmes musulmanes va probablement s’intensifier ces prochaines années autour des questions de droits fondamentaux, d’inclusion et de lutte contre les discriminations.
L'évolution des mouvements comme les « Hidjabeuses » pourrait prendre davantage d’importance car ce collectif s'inscrit désormais dans un contexte sociopolitique où les questions de lutte pour la justice sociale, contre le racisme, prennent une importance croissante en Europe compte tenu des récentes manifestations de 2024 à Londres qui ont dénoncé les inégalités raciales et l'islamophobie.
Le port de l’Hidjab est devenu un élément central dans les mouvements pour la reconnaissance des identités culturelles et contre le racisme systémique renforçant ainsi la position des mouvements islamistes dans la guerre informationnelle sur l’Hidjab en Europe. Rappelons qu’en novembre 2020, un sondage de l’IFOP qui avait révélé que 57% des jeunes musulmans considèrent que la charia est plus importante que les lois de la République (xxxiii).
Manon Sieraczek-Laporte (MSIE45 de l’EGE)
Sources
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-burkini-deferle-sur-les-bases-de-loisirs-franciliennes-20220619
https://www.senat.fr/leg/ppl23668.htmlhttps://www.senat.fr/amendements/commissions/2023-2024/376/Amdt_COM-2.html
https://www.leparisien.fr/video/video-les-hijabeuses-jouent-au-foot-devant-le-senat-contre-linterdiction-du-port-du-voile-en-competition-26-01-2022-G5O6TVXYQ5BSXL4GCIUZHUYVDI.php
https://alliancecitoyenne.org/hijabeuses/
ihttps://www.instagram.com/leshijabeuses/?hl=en
https://www.dailymotion.com/video/x8m2639
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000047772138
https://www.dailymotion.com/video/x8m266x
https://www.leparisien.fr/sports/video-cest-une-injustice-basketteuse-depuis-10-ans- salimata-a-ete-exclue-du-terrain-a-cause-de-son-voile-26-01-2023- DAXR7DRWHFCH5DXJJ2CTTMKNYY.php
https://m.facebook.com/konbinifr/videos/loi-s%C3%A9paratisme-touche-pas-%C3%A0-mon-hijab-le-speech-de-foun%C3%A9-diawara/794137871209644/
https://youtu.be/p9XuRrwuO5c?si=TGnBzN6zzuyWFLSD
https://www.al-kanz.org/2022/06/02/decathlon-hijab-sport-adidas/
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/26/decathlon-propose-un-hijab-de-course-puis-renonce-face-a-l-ire-de-politiques_5428624_3224.html
https://www.lefigaro.fr/societes/2019/02/25/20005-20190225ARTFIG00131-attaque-sur-son-hijab-de-course-decathlon-se-defend.php
https://fresques.ina.fr/elles-centrepompidou/fiche-media/ArtFem00115/gisele-halimi-sur-le-port-du-voile-a-l-ecole.html
https://www.marianne.net/societe/les-femmes-sans-voile-accusent-0
http://www.ldif.asso.fr/pdf/laicite/LettreOuverteCFCM25112014.pdf
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://www.huffingtonpost.fr/medias/article/bernard-de-la-villardiere-explique-pourquoi-il-a-partage-ce-tweet-contre-le-voile-a-la-tele_115726.html&ved=2ahUKEwjClJ70hMqIAxXrV6QEHdggB4EQFnoECBUQAQ&usg=AOvVaw1__FETTSc954TmCI8Lsmnb
https://www.tf1info.fr/politique/hijab-de-running-de-decathlon-lydia-guirous-lr-s-en-prend-a-marlene-schiappa-qui-invite-a-prendre-de-la-hauteur-2114116.html
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://mobile.twitter.com/gilbertcollard/status/1306928837385744384&ved=2ahUKEwjG36K9h8qIAxXQfKQEHcj4KKgQFnoECBMQAQ&usg=AOvVaw13CZRUHPCRRkPRoGmRfdXi
https://twitter.com/BrunoRetailleau/status/1491511730052153345
https://twitter.com/FBBlackler/status/1673585813383266306
https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/jo-2024-la-ministre-des-sports-annonce-linterdiction-du-port-du-voile-pour-la-delegation-francaise-ebe1ffda-5b07-11ee-bfa3-55d0c0a38439
https://x.com/RazikaAdnani/status/1811489875360907558
https://www.facebook.com/NicolasBayFN/videos/il-faut-interdire-le-voile-dans-lespace-public-car-cest-laffirmation-dun-islam-p/1211253919890117/
https://twitter.com/femmeazadi/status/1832055621908095473
https://www.lepoint.fr/politique/pour-57-des-jeunes-musulmans-la-charia-plus-importante-que-la-republique-05-11-2020-2399511_20.php