Au sein de l'arène géopolitique où se confrontent Tokyo, Pyongyang et Séoul, la communauté Zainichi se trouve prise dans le tourbillon d'une lutte informationnelle sans trêve. Véritable baromètre des relations diplomatiques entre ces états, le traitement réservé à ces Japonais d'origine Coréenne est caractéristique d’un affrontement cognitif entre puissances : confrontation des mémoires historiques, manœuvres d'influence politico-ethniques, stratégies d'infiltration au sein de l'échiquier social nippon ou encore encerclement intellectuel orchestré via la manipulation des médias régionaux et internationaux.
Bien que les frictions diplomatiques, héritages des contentieux historiques entre la Corée et le Japon, aient été largement exposées — on songe entre autres à la question épineuse des "femmes de réconfort"[i] ou à celle, plus vaste, du travail forcé durant l'ère coloniale[ii] —, le sort des Zainichi est souvent relégué au second plan, rarement scruté à travers ce même prisme analytique. Les rares publications occidentales existantes se concentrent principalement sur les discriminations endurées par ces individus, alors qu’il serait nécessaire de dépasser cette approche victimaire pour examiner en profondeur la complexité des dynamiques d'affrontements cognitifs élaborées par les acteurs impliqués.
Origine des Zainichi - Naissance du Chongryon
De 1875 à 1945, l’Empire du Japon a élargi sa sphère d'influence à travers l'Asie, atteignant une étendue territoriale de 675 000 km² au zénith de sa puissance en 1942.Face à un besoin exponentiel de main-d'œuvre et pour suppléer à la mobilisation de ses troupes, l'empire instaure une politique d'immigration coercitive ciblant majoritairement les travailleurs coréens. Cette ère de mouvements démographiques forcés s'achève avec l'abdication impériale en 1945. À ce moment historique, sur les 2,4 millions de Coréens présents sur l'archipel, une grande majorité, soit 1,8 million, regagnent leur terre natale[iii]. Les 600 000 âmes qui choisissent de rester sont dès lors confrontées à une existence marginale, traitées en résidents de second rang bien qu'elles détiennent, pour nombre d'entre elles, la nationalité japonaise. Ces individus prennent alors le nom de Zainichi, terme signifiant "résidents permanents étrangers", soulignant leur situation singulière et souvent précaire.
Avec la fin de l’occupation américaine et la signature du traité de paix de San Francisco en 1952, le Japon renonce officiellement à toute revendication territoriale sur la péninsule coréenne. Cette renonciation entraîne une révocation collective de la citoyenneté japonaise pour la communauté Zainichi. La scission de la Corée en deux entités souveraines se répercute sur cette diaspora, qui voit alors émerger sur le territoire nippon deux principales organisations, chacune affiliée à l'une ou l'autre des Corées. D’un côté le Mindan (Union des Coréens Résidents au Japon), créé en 1946 et favorable au régime de Syngman Rhee, fait face au Choren (Ligue des Coréens au Japon) qui bénéficie d’un large soutien financier nord-coréen et promeut activement une idéologie socialiste.
La Corée du Sud, empreinte d’une certaine indifférence pour le sort des Zainichi et ne percevant pas les intérêts diplomatiques que représentent ces populations, laisse le champ libre à l’expansion de l’organe d’influence nord-coréen : le Choren progresse et devient rapidement la principale institution Zainichi, comptant près de 500 000 membres à son apogée[iv]. Proscrit en 1952, cet organe persiste néanmoins et se réorganise en 1955 sous le nom de Chongryon. Cible d’attaques à répétition dans la presse japonaise, le Chongryon ne comptait en 2016 plus que 70 000 membres selon l’agence japonaise publique de Sécurité Intérieure[v]. Bien que réduite en influence, cette institution continue de jouer un rôle non négligeable en tant que vecteur d'influence nord-coréen, assumant même les fonctions d'ambassade de facto pour Pyongyang.
La présence sur l'archipel japonais de ces 600 000 Coréens, qui n'ont pas embrassé la nationalité japonaise, et en particulier ceux liés au Chongryon, constitue de nos jours un axe majeur de la bataille informationnelle qui se joue entre la Corée du Nord, la Corée du Sud et le Japon. Du côté de Tokyo et Séoul, les accusations fusent : les Zainichi seraient des criminels, des anarchistes socialistes ou encore des espions à la solde de Pyongyang. A l’inverse, le Chongryon continue de légitimer son existence en exploitant les discriminations dont sont victimes les diasporas coréennes tout en masquant habilement ses activités d’influence.
Les narratives défendues par ces deux factions antagonistes se basent, dans une certaine mesure, sur des fragments de réalité, fragments qui seront effleurés dans le cadre de cette étude. Mais l’objectif de ce travail n’est pas tant de distinguer l'authentique de l'illusoire au sein des propos avancés – tâche que nous confions aux historiens et aux experts de la région– mais de décortiquer avec rigueur les stratégies de guerre informationnelle déployées par Pyongyang, Tokyo et Séoul.
La discrimination Zainichi et son exploitation par le Chongryon
Il est indéniable que la diaspora Zainichi est confrontée à une discrimination profonde au sein de la société japonaise. Depuis que ces derniers ont perdu leur citoyenneté japonaise en 1952, les Zainichi sont relégués au statut de citoyen de seconde classe et font l'objet d'agressions récurrentes, émanant principalement de factions ultranationalistes nippones, parmi lesquelles le Zaitokukai se distingue[vi]. Les enfants de cette communauté ne sont pas épargnés, et leurs lieux de vie sont souvent ciblés par des actes violents[vii]. Les établissements scolaires rattachés au Chongryon ont été, à de nombreuses reprises, les cibles d'activistes japonais qui les accusent, non sans fondement, de favoriser l'isolement communautaire au détriment de l'intégration dans le tissu sociétal nippon et de représenter une menace politique.
Néanmoins, il est impératif de dépasser cette simple vision victimaire qui portraitise les Zainichi uniquement comme des martyrs de la discrimination japonaise et le Chongryon comme un organe apolitique de défense des opprimés. En vérité, cette organisation déploie avec sagacité des opérations d’influence sur le sol nippon et a su habilement tirer parti des stigmatisations subies pour asseoir sa légitimité et poursuivre ses objectifs stratégiques.
Non seulement l’organisme exploite les discriminations existantes, mais il semble également œuvrer de manière indirecte pour leur renforcement. Une exploration du site officiel du Chongryon révèle rapidement que l'entité alimente délibérément les clivages intercommunautaires en diffusant un discours accablant les Japonais, capitalisant sur le passé colonial de l'Empire et ses violences infligées aux Coréens[viii]. En outre, le Chongryon encourage avec vigueur les coréens à ne pas s’intégrer à la société japonaise : il décourage le mariage avec des citoyens japonais, met en place une véritable économie parallèle avec banques, réseaux professionnels et prestations sociales propres, s’oppose au droit de vote des Zainichi aux élections japonaises[ix]… Une justification de ces politiques pourrait se trouver dans l’application de l’idéologie nord-coréenne et une volonté de protéger ses membres de l’exposition aux vices des sociétés capitalistes. Toutefois il est incontestable que ces politiques exacerbent la fracture entre Zainichi et citoyens japonais. Il est plausible de conjecturer que ces stratégies sont en partie conçues dans le but de perpétuer cette division, puisque la légitimité du Chongryon repose très largement sur cette tension interethnique.
L’exploitation de l’isolement subi Zainichi va plus loin encore, et il semblerait que le Chongryon ait réussi à attirer l’attention de la presse internationale. Il est particulièrement remarquable de constater l’appétence qu’ont les médias occidentaux et chinois pour les incidents d'attaques contre les établissements scolaires du Chongryon et d’agressions de ses élèves. Le web regorge de reportages traitant de ces sujets, et il est stupéfiant de constater que les violences endurées par les étudiants sont souvent le centre de ces productions et que les activités d’influence nord-coréenne de ces structures sont régulièrement omises [x]. Même lorsque la proximité avec le régime de Kim Jong Un est évoquée, elle l’est quasi systématiquement sous l’angle du “folklore” : les journalistes s’amusent de la forte empreinte idéologique des cours dispensés et observent avec un sourire malicieux la présence de portrait des dirigeants nord-coréens dans les salles de classes. Dans cette optique, le Chongryon et ses écoles se muent en objet de curiosité plutôt qu'en sujet de préoccupation, et le potentiel danger qu'ils pourraient constituer pour la société japonaise est souvent minimisé, voire négligé.
La question de la discrimination subie par les Zainichi a transcendé les frontières pour atteindre les sphères de l'influence mondiale, mobilisant les médias internationaux mais aussi les géants de l'industrie. C’est notamment le cas de l’entreprise Nike, qui dans une courte vidéo publicitaire publiée en 2020, a abordé la question de la discrimination des étudiants coréens au Japon en mettant en scène trois jeunes femmes, dont l’une fréquentait un établissement rattaché au Chongryon[xi]. Elle est cependant présentée dans la publicité comme une simple élève d’origine coréenne, victime de préjudices raciaux dans un collège japonais classique. Si les informations concernant l’identité réelle de cette jeune femme ne font aucun doute, les liens potentiels entre le Chongryon et Nike sont plus opaques. Seul le quotidien Donga Ilbo prétend avoir échangé avec un responsable de l’institution qui lui aurait expliqué que « Nike a demandé une publicité pour lutter contre la discrimination, alors un étudiant y est apparu. »[xii]. Mais la question de la collusion ou non entre la multinationale de la mode et l’organisme politique nord-coréen est secondaire. Que le Chongryon l’ait orchestré directement ou non, l’opinion internationale s’est emparée de la cause Zainichi et désormais, organes de presse et grandes entreprises se saisissent du sujet.
Les failles de la stigmatisation japonaise
Cette focalisation des esprits sur les stigmatisations que subissent les Zainichi semble servir les activités du Chongryon, lui permettant de continuer ses activités d’influence et d’espionnage de la société japonaise. Face à cela, le Japon semble encerclé, limité dans ses capacités de riposte. Plusieurs facteurs contribuent à expliquer la faiblesse du gouvernement japonais :
. Les attaques récurrentes contre les Zainichi, qui altèrent l'image internationale du Japon et renforcent le récit d'une société discriminatoire[xiii].
. Les accusations d'espionnage qui, lorsqu'elles sont réfutées, renforcent l'image d'une persécution injustifiée des Zainichi[xiv].
. Le programme controversé "Return to Paradise", qui a encouragé les Zainichi à retourner en Corée du Nord, est perçu comme une tentative de déportation masquée de la part du gouvernement Japonais[xv].
Dans ce contexte, la moindre initiative du gouvernement japonais visant les Zainichi peut être rapidement condamnée comme xénophobe, que ce soit par les Zainichi eux-mêmes, par Pyongyang, par l'antenne de ce dernier à Tokyo, ou par les médias internationaux.
Il est important de reconnaître que les préjugés subis par la communauté Zainichi, bien qu'ils ne puissent être justifiés, s'enracinent dans des réalités concrètes. La communauté Zainichi, effectivement, mène son existence en marge de la société nipponne, constituant son propre microcosme avec des établissements d'enseignement — soixante-six recensés, certains experts évoquent le double[xvi]— ainsi que des réseaux d'entreprises propres à elle-même. Il semblerait d’ailleurs que la survie du Chongryon soit aujourd’hui plus due aux liens économiques complexes qui se sont tissés entre ses membres qu’à des facteurs idéologiques. Qui plus est, il convient de noter la participation significative de ressortissants japonais d'ascendance coréenne dans les secteurs de la mafia, dont le contrôle prépondérant — évalué à quatre-vingts pour cent — des salles de Pachinko illustre leur influence[xvii].
De manière plus préoccupante, le Chongryon serait une antenne d’espionnage pour le gouvernement de Pyongyang. S’il est parfois difficile de déterminer la part de “véritables” affaires d’espionnage parmi les innombrables accusations du gouvernement japonais, il semble irréfutable que l’organisme ait réussi à pénétrer les hautes sphères de la société japonaise. Une illustration particulièrement alarmante de ce phénomène peut se trouver dans l’affaire de la vente des quartiers généraux du Chongryon à Tokyo. Cette dernière étant alors confrontée à d’importantes difficultés financières, la justice japonaise avait ordonné la saisie de actifs de l’organisation, dont le siège à Tokyo, valorisé à trente millions d'euros, était particulièrement visé.
L’immeuble abritant ses quartiers généraux à Tokyo, estimés à 30 millions d’euros, était l’un des principaux enjeux de cette décision. En 2007, une offre de rachat émanant d'un trust japonais a été avancée, mais des investigations ont dévoilé que l'entité était présidée par un ex-directeur du service de renseignement intérieur du Japon[xviii]. Shigetake Ogata a été appréhendé pour fraude et conspiration avec la Corée du Nord. Il expliquera avoir voulu éviter la saisie par les créanciers, redoutant des représailles de Pyongyang. Par ailleurs, des soupçons d’espionnage nucléaire[xix] et militaire[xx] viennent alourdir ce tableau déjà sombre. Un ferry appartenant au Chongryon et assurant une liaison hebdomadaire entre la Corée du Nord et le port de Niigata aurait notamment permis l’acheminement de pièces de missile[xxi]…
Malgré toutes ces menaces, le gouvernement Japonais semble paralysé et ne peut répondre efficacement aux risques que représentent les actions Zainichi et du Chongryon sur son territoire. Chaque tentative d'enquête ou d'intervention menée par les autorités nippones à l'encontre de cette organisation nord-coréenne se heurte à une mise en branle de tactiques accusant le Japon de discriminations à différentes échelles. Les membres du Chongryon manifestent parfois avec véhémence ; les dignitaires de la Corée du Nord s'indignent des exactions japonaises, et la presse internationale se fait l'écho du traitement réservé à cette minorité, allant jusqu'à taxer le gouvernement japonais de xénophobie.
Cela donne parfois lieu à des situations ubuesques ou des officiels Nords Coréens, dans une volte-face audacieuse, condamnent les mesures politiques répressives supposées de Tokyo à l'égard des Zainichi[xxii]. S'ensuivent des manifestations de Nord-Coréens résidents japonais qui réclament une meilleure protection de leurs droits[xxiii]. La lecture du site officiel du Chongryon pourrait même les laisser passer pour une ONG de défense des droits de l’homme : « Le Chongryon [...] s'oppose à toute discrimination, mépris et persécution ethnique et soutient tous les groupes ethniques démocratiques »[xxiv]. La communauté internationale, pour sa part, semble ne pas mesurer pleinement l’aspect quasi grotesque de cette situation, où une institution sous l'influence d'un régime autoritaire se présente en défenseur des droits de l'homme, tout en faisant l'objet de graves allégations d'espionnage et d'atteinte à la sécurité d'un pays souverain.
L'impasse informationnelle dans laquelle se trouve le gouvernement japonais est accentuée par un double blocus diplomatique et économique. Cet encerclement cognitif se retrouve doublé d’un encerclement, diplomatique et économique. Le Chongryon, en dépit d'une diminution de son nombre d'adhérents, continue de fonctionner comme l'unique canal diplomatique entre le Japon et la Corée du Nord. Les relations tendues actuelles n'éclipsent pas la nécessité pour le Japon de maintenir une forme de communication avec Pyongyang. La pénétration des Zainichi dans les affaires économiques du pays complexifie d’autant plus la stratégie de Tokyo, qui doit ménager ces 600 000 personnes pour éviter d'éventuelles frictions. Cette diaspora représente un véritable groupe de pression ethnique : Tokyo ne peut prendre le risque de froisser 600 000 individus. Malgré les apparences d'une relation bilatérale en raidissement, il ne faut pas oublier que jusqu’en 2020, certaines stratégies de rapprochement économiques entre les deux pays avaient commencé à se mettre en place. Retenons par exemple la création de la zone économique spéciale de Wonsan en Corée, censée attirer les investisseurs japonais[xxv]. Cette initiative, bien que retardée par la pandémie, reposait largement sur la participation des hommes d’affaires membres du Chongryon comme intermédiaires entre Tokyo et Pyongyang. Reste à savoir si cet ambitieux projet reverra le jour : quelles perspectives pour ce projet d'entente économique après les perturbations subies ?
Les leçons à tirer de cet affrontement cognitif
Pyongyang semble avoir conscience que le Chongryon était en perte de vitesse et reposait désormais davantage sur le tissu économique qu’il a construit que sur des fondements idéologiques. En témoigne une lettre officielle de Kim Jong Un, destinée à ces membres en 2015[xxvi]. Il y suggère une unification des Coréens vivant au Japon, et donc un rapprochement du Mindan et du Chongryon. Ce dernier peut en ce sens être perçu comme une miniature du régime de Pyongyang, tiraillé entre son existence pratique et ses fondements idéologiques. En outre, certains mouvements coréens de remise en question du Chongryon naissent au Japon[xxvii]. Cependant, malgré les remous idéologiques et les critiques croissantes au sein de la communauté coréenne au Japon, l'organisation semble loin de se dissoudre. Son empreinte économique, fortement ancrée sur le territoire japonais, laisse présager une certaine résilience, peut-être même une évolution vers une entité où les intérêts économiques l'emportent progressivement sur les motivations politiques originelles.
L’affrontement informationnel entre Corée et Japon résultant du traitement de la problématique Zainichi met en évidence un cas d’encerclement cognitif du Japon mené par Pyongyang. Le régime de Kim Jong Un a su identifier un potentiel stratégique dans les discriminations que subissent les populations Zainichi, et construire la légitimité de son organe d’influence politique sur ces mêmes stigmatisations, tout en contribuant habilement à les renforcer. La stratégie de lutte informationnelle nord-coréenne est complétée par l’activation des leviers discriminatoires dans la presse occidentale, particulièrement friande de ces problématiques. Ainsi, Pyongyang est pour l’instant clairement le vainqueur de cet affrontement cognitif : le Japon s’expose à des accusations de xénophobie et aux critiques internationales s’il entame la moindre procédure d'enquête sur les activités d’espionnage et de fraude du Chongryon. Malgré l'efficacité apparente de cette guerre de l'information orchestrée par la Corée du Nord, l'impact réel de cette victoire reste à nuancer, car si elle porte ses fruits sur le plan informationnel, elle pourrait être contrebalancée par d'autres dynamiques géopolitiques et économiques à l'œuvre dans la région.
Au demeurant, cet exemple doit servir d’avertissement et les enseignements à en tirer sont multiples. Il illustre parfaitement comment une nation peut subtilement exploiter les préjugés subis par sa diaspora. La manière dont la Corée du Nord, un État souvent décrié pour ses manquements en matière de libertés, parvient à se draper des atours d'un défenseur des droits humains, interpelle et doit inciter à la vigilance.
Cette situation sert de cas d'école, notamment pour la France, où l'attention doit être accrue vis-à-vis des entités affirmant représenter et défendre les intérêts des communautés étrangères. L'efficacité de l'approche nord-coréenne incite à s'interroger sur les implications potentielles si une telle stratégie était adoptée par un pays jouissant d'une réputation plus favorable en matière de démocratie. Le traitement médiatique et la surveillance des organismes de représentation communautaire en France deviennent ainsi des enjeux cruciaux, afin de prévenir toute manipulation des perceptions et des narratifs similaires à celles orchestrées par Pyongyang.
Paul CHATELIN
étudiant de la 27ème promotion Stratégie et Intelligence Economique - SIE
Notes
[i] Bunce, E. (2020, Octobre 23). How the issue of comfort women affects Japanese and Korean relations today — FOREIGN AFFAIRS REVIEW. Lien.
[ii] Kyodo (2019, Mars 26). Lawyers seize Nachi-Fujikoshi assets in South Korea over wartime labor case. The Japan Times. Lien.
[iii] Ryang, Sonia (2000). Koreans in Japan: Critical Voices from the Margin Taylor & Francis.
[v] News TV Asashi (2016, Février 17) Chongryon compte environ 70 000 membres annoncés lors de la réunion du parti libéral-démocrate. L
[vi] Wormser, C. (2014, Septembre 30). Le Japon face à ses problèmes de racisme anti-coréen. Franceinfo. Lien
[vii] McCurry, J. (2017, September 5). Japan’s Korean schools being squeezed by rising tensions with Pyongyang. The Guardian. Lien.
[x] Al Jazeera English. (2017, November 4). Korean schools in Japan receive bomb threats [Video]. YouTube. Lien South China Morning Post. (2023, August 26). Why nearly 100,000 people left Japan to move to North Korea
Video]. Lien
[xi] Park Hyeong-Jun (2020, Décembre 1). La publicité de Nike qui « discrimine les Coréens vivant au Japon » devient un sujet brulant…Quelle est la réaction des internautes japonais ?. Donga Ilbo. Lien
[xii] Ibid.
[xiii] Tomoaki M. (2019) The Colonial History Goes Cyber: The Rise of Anti-Zainichi Korean Sentiments in Twenty-First Century Japanese Society. Review of Asian and Pacific Studies No. 44. Lien
[xiv]Takeda, H. (2022, Février 15) Family wins fight to clear name of accused Korean spy | The Asahi Shimbun Asia & Japan Watch. (n.d.). The Asahi Shimbun. Lien.
Takao, T. (2021, December 5) After 13 yrs on death row, Zainichi Korean ex-political prisoner savors democracy (Pt.1).. The Mainichi. Lien.
[xv] Morris-Suzuki, T. (2005). Japan's Hidden Role in the 'Return' of Zainichi Koreans to North Korea. The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, 2005, 7. Lien.
[xvi] Yoreeh Ko (2010, Novembre 29). Standoff Amplifies Angst Over Pro-Pyongyang Schools in Japan. Wall Street Journal. Lien.
[xvii] Chun Su-Jin (2021, April 15) “Pachinko” author reflects on pandemic, grief and hope for the future. Korea Joongang Daily.Lien.
[xix] Fitsanakis, J. (2016, Décembre 23. North Koreans are studying nuclear physics in Japan, say human rights activist. intelNews.org. Lien.
[xx] Kang Hyun-Kyung. (2020, Janvier 30). Doomed fate of 'undesirable Korean' in Japan. Koreatimes. Lien.
[xxiii] Tabuchi, H. (2007, March 3). North Koreans rally in Japan over alleged human rights abuses. The Globe and
Mail. Lien.
[xxvi] Kim Jong-un (2015, 25 Mai) Inaugurons un nouvel apogée du mouvement coréen au Japon conformément à la volonté du grand camarade Kim Jong- il. Lien.
[xxvii] Ae-Ran L. (2017, May 27). Qu’ont-ils fait pour les Coréens vivant au Japon en 1961, lorsque la Corée a été unifiée ? Lien.
Bibliographie
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Chapman, David (2008). Zainichi Korean Identity and Ethnicity Taylor & Francis.
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