Sous la IVè République, le pouvoir exécutif, pourtant très fragile, a été obligé de définir des axes stratégiques de guerre de l’information lors des guerres coloniales ainsi que lors de l’opération de Suez. Les résultats ont abouti à trois échecs mais il faut reconnaître la prise de risque que des gouvernements ont assumé à cette époque chaotique de l’Histoire de France contemporaine. Le contexte de la France a évolué. Il ne s’agit plus de défendre un empire mais de ne pas subir la pression extérieure et intérieure de forces nuisibles qui risquent de conduire notre pays à une voie sans issue, autant en termes de relations internationales que de sa propre résilience à la guerre économique.
Sous la Vè République, aucun des Présidents qui ont exercé leur mandant à l’ère d’Internet n’a su aborder correctement la problématique de la guerre de l’information par le contenu. La brusque accélération des tensions tous azimuts (affrontement entre les Etats-Unis et la Chine, crise politique intérieure aux Etats-Unis, retombées géo économiques de la crise résultant du covid-19, effets collatéraux dans les rapports de force dans les zones de tension comme la Lybie) relance la question sans qu’un début de réponse n’ait été trouvé. Une telle fragilité est dangereuse pour la France.
La question essentielle aujourd’hui pour un pays comme la France est de savoir si nous sommes prêts à nous hisser au bon niveau du problème.
Christian Harbulot