La guerre des lobbies autour du règlement européen sur l’émission de CO2 par l’industrie automobile
Dans un rapport intitulé « Droit dans le mur : l’industrie automobile, moteur de dérèglement climatique », publié le 10 septembre 2019, l’ONG Greenpeace, en s’intéressant plus particulièrement à l’impact climatique des 12 premiers constructeurs automobiles mondiaux affirmait : « Les voitures vendues par l’industrie automobile en 2018 uniquement vont émettre, au cours de leur cycle de vie, 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 – plus que les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’Union européenne (4,1 gigatonnes d’équivalent CO2) ». Il faut dire que ce rapport faisait suite à une infographie de l’AIE de 2017 qui montrait qu’en Europe les transports étaient responsables d’environ 28 % des émissions de carbone, dont près du tiers étaient imputables aux voitures de tourisme. Fait particulièrement frappant, cette proportion est équivalente à celle des émissions des centrales au charbon, qui sont progressivement fermées dans de nombreux pays pour des raisons écologiques.
La préoccupation du public au sujet du changement climatique augmente. Les entreprises, les régulateurs ou les investisseurs ne peuvent plus l’ignorer. L’histoire mouvementée de l’industrie automobile ces dernières années fait de celle-ci une cible de choix. Il est essentiel que cette industrie emprunte une voie plus durable, tant pour l’avenir de la planète que pour les entreprises elles-mêmes.
Hilaire Finyom