Les stratégies de suprématie informationnelle : le cas du Royaume Uni
Afin de s’imposer sur l’échiquier international, le Royaume-Uni s’est doté d’outils de puissance qui participent à façonner sa suprématie informationnelle :
- Un héritage solide en matière d’influence et de soft power ;
- Un support de diffusion qu’aucune autre puissance ne dispose – le Commonwealth - ;
- La capacité à élaborer une propagande efficace et acceptée pendant les conflits armés, via un ministère de l’Information puissant et mué en un système de lutte contre l’ingérence informationnelle étrangère via le Government Communications Headquarters (GCHQ) ;
- Une diplomatie publique efficiente à travers leurs médias et une capacité hors du commun à privatiser les relations internationales, permettant ainsi de ne pas divulguer les leviers d’influence britannique dans le monde.
Cette domination invisible a tendance à se mouvoir en guerre de l’information ouverte, visible, et donc instantanément critiquée. Il semblerait que les Britanniques, conscients de cette perte d’influence, mettent d’ores-et-déjà en œuvre des correctifs, tels que le renforcement des pouvoirs du GCHQ en matière de sécurité de l’information ainsi que la lutte contre les fake news et autres ingérences informationnelles étrangères. Enfin, le déploiement d’une stratégie de privatisation du renseignement, grâce à des entreprises de threat intelligence dénonçant publiquement les tentatives d’ingérence étrangères dans l’espace informationnel britannique et celui de leurs alliés, constitue un dernier indice permettant d’affirmer que si le Royaume-Uni est toujours exemplaire en matière d’influence informationnelle, il reste conscient que sa suprématie tantôt internationale, tantôt régionale est constamment menacée.
L’étude proposée ci-dessous retrace l’évolution de la puissance douce du Royaume Uni (du soft power à la suprématie informationnelle) en replaçant cette évolution dans un contexte international hautement conflictuel.
Mihad Essediqi et Sarah Bruneau
Pour la RSIC 01
Lire le PDF : La stratégiebritanniquederecherchedesuprématieinformationnelle