La polémique sur la souveraineté à propos du système d’exploitation Android et de Google



« 742, c’est le nombre de fois que l’application « MAPS » (qui est installé par défaut sur tous les smartphones opérant sous le sytème Android de Google) a relevé ma position en tâche de fond sur une période de 365 jours, soit plus de deux fois par jour, alors que l’autorisation de géolocalisation était refusée. » 

Le smartphone est un outil révolutionnaire, tant pour l’utilisateur que pour le fournisseur. Il est très rapidement devenu l’appareil le plus utilisé et surtout le plus envahissant de tous. Apple a été pionnier sur le développement du téléphone portable simple d’utilisation. Celui-ci pouvait procurer un service personnalisé hors norme face aux autres acteurs du marché, comme Blackberry par exemple, dont l’utilisation était plus rudimentaire avec une prise en mains complexe. Puis Apple a été très vite faite rattrapée par Google qui de son côté était déjà en situation de quasi-monopole dans le domaine des moteurs de recherche avec Google Search. La firme ne tarda pas à développer le système d’exploitation « Android ». Il est devenu immédiatement la racine de tous les smartphones non-Apple (mis à part Blackberry jusqu’en 2017). 

Le système du petit robot vert représente aujourd’hui plus de 80% des parts de marché mondial des OS mobiles et prévoit 1,5 milliards de livraisons d’ici 2021. Pour être « smart », nous avons besoin d’avoir accès à de l’information et de l’emmagasiner. Il en va de même pour les « smartphones ». Plus la personnalisation est précise, plus le système d’exploitation a récolté de données sur les habitudes de l’utilisateur, et sur ses préférences via les méta-données. À ce jour, l’entreprise Californienne est plus puissante que l’État, grâce aux données qu’elle récolte et à la dépendance des utilisateurs Android Tout le monde, ou presque, utilise les services de Google et est plus ou moins conscient que les recherches sont surveillées, que les voix sont enregistrées et que les localisations sont stockées, sans parler des consultations des e-mails du service Gmail

La polémique sur l'engagement de Google sur le respect de la vie privée


Google communique massivement à travers différents biais, qui peuvent être des communications officielles, des tribunes ou encore des actions marketing, sur le fait qu’ils s’engagent à respecter la vie privée des utilisateurs. Les messages transmis laissent à penser que la firme se résigne à surveiller les milliards de terminaux en circulation, alors que la CNIL Irlandaise a ouvert une enquête sur les agissement du géant américain sur le contournement du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). D’un coté, il faut être conscient du faux engagement de Google en matière de confidentialité. De plus, la RGPD ne concerne que les pays d’Europe et est assez simple à contourner, lorsque l’on est une entreprise américaine d’une envergure tel que Google. À savoir que la législation américaine est claire sur le sujet : les données personnelles sont la propriété de la personne qui les détiennent. Et, où sont stockées les données de compte Android ? - Dans les serveurs de Google aux États-Unis. 

Malgré le fait qu’ils mettent en avant du stockage en Europe, le back-up est très souvent stocké sur le territoire américain. Les fournisseurs essayent de faire diversion en présentant des systèmes de messageries crypté de bout-en-bout comme « Hangouts », qui au final, servent éventuellement à se protéger des pirates informatiques, mais pas des propriétaires de serveurs qui stockent les conversations. Tout comme, crypté son téléphone entier vous protège des attaques externes, mais pas des récoltes d’informations d’utilisation des fournisseurs qui sont assoiffés de métadonnées. Très souvent peu protégées, les métadonnées ne mentent jamais et en disent beaucoup sur les habitudes, ainsi que les faits et gestes des utilisateurs. 

Tandis que BRAVE (un substitut du navigateur Chrome) dénonçait le modèle adopter par Google pour contourner les lois européennes sur le traitement des données, nous pensions que ce dernier était prêt à renoncer à ce qui constitue 85% des revenues d’Alphabet, (Société-mère de Google) et ce grâce à la récolte de données. Au milieu de cette guerre de l’information par le contenu, s’inscrit une entreprise qui, aujourd’hui, malgré ce que l’on en dit ou pense, est en position de monopole. 

Peut-on éviter la fuite de données


Par principe, il serait simple de conclure que refuser toutes les autorisations que les services Google proposent est une solution pour limiter la fuite de données ou penser que l’on en a le contrôle. Malgré cela, l’entreprise continue de récolter des informations à l’insu des utilisateurs. Il est vrai que certaines désactivations permettent de se protéger un minimum, ou de croire que l’on ne l’est, néanmoins, la meilleure façon de se protéger de cela demeure la surveillance du contrôle d’activité du compte et/ou la désactivation totale de l’application (pour cela, il faut accepter le fait de ne plus avoir recours aux services de celle-ci). 

D’un autre côté, il est compliqué de s’opposer à tous les services de Google. Bannir une de ses applications implique le fait qu’il faille rechercher, télécharger et tester un service de substitution qui peut être pire. Par exemple, l’utilisation de Waze (Google), MapQuest (AOL) ou Bing (Microsoft) s’avère être une alternative intéressante à MAPS, mais là encore où vont les informations d’utilisation et autres données rattachées au téléphone ? - Pour Waze, nous arrivons à nous faire une idée assez précise. A ce jour, l’administration française a opté pour le moteur de recherche français Qwant qui a pour mot d’ordre le respect de la vie privée. Tandis que Google a lancé de nouvelles promesses de respect des droits de la confidentialité des utilisateurs sous forme d’un panel d’options paramétrables pour plus de 500 millions de personnes lors du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. 

Du système Android aux outils Google qui vantent les engagements d’un respect exemplaire des droits à la vie privé alors que la récolte et l’analyse donnée (afin de cibler de la publicité personnalisée) demeure la source de revenu principale du géant, la question suivante se pose : combien de temps faudra-t-il pour qu’une nouvelle dénonciation de violation des droits de la confidentialité atteigne un taux de crédibilité pertinent ? 

 

Kevin Sclacmeuld