Les enjeux de puissance autour du contrôle des zones de pêche

 

  

Les espaces maritimes ont toujours fait l’objet de convoitise. Les Anglais ont, dès le XVIIème siècle, misé sur le contrôle des voies maritimes à des fins militaires et commerciales pour s’imposer comme puissance internationale. Le droit international a défini et encadré la souveraineté des états sur leurs espaces maritimes : ces derniers sont les seules pouvoir y exploiter les richesses disponibles. Néanmoins, des rapports de forces ont lieu entre des acteurs privés et publics pour exploiter à leurs fins propres les ressources maritimes présentent dans les ZEE et en haute mer. 

On observe un phénomène nouveau dans les zones de pêches : la privatisation d’espaces maritimes par des ONG, des entreprises privées et trust caritatifs. En instituant des Aires Marines Protégées (ci-après « AMP »), ces derniers deviennent détentrices du contrôle de zone pêche, régulant les échanges et expulsant les populations locales. En usant de techniques d’influence et d’encerclement cognitif, la privatisation d’une zone de pêche paraît alors comme légitime aux yeux du monde. Ce fut le cas, par exemple, aux Seychelles, aux îles Chagos mais le phénomène tend à inclure également la haute mer. Ces manœuvres traduisent l’émergence d’un capitalisme environnemental. 

La science et les normes environnementales sont utilisées pour favoriser un acteur au détriment de ses concurrents à travers le cas du saumon naturelle vis à vis du saumon d’élevage. Cette question est corrélée à la relation entre la surexploitation des ressources halieutiques, que nous étudierons à travers le cas de la Somalie, et l’impact sur le mode de vie des populations locales notamment poussant à l’émergence de la piraterie dans cette zone au début des années 2000. 

Derrière les affrontements relatifs aux zones de pêche se profilent plusieurs enjeux  : 
 

  • Les gains économiques liés à l’exploitation des richesses sous-marines,
  • Le contrôle de vaste territoire,
  • L'importance de la position géostratégique, en termes de point d'appui, de surveillance et de contrôle.


La création d’intelligence basée sur la science, les campagnes d’influence à grande échelle, la mise en avant de tendances sociétales (environnement, autonomisation économique), la pression diplomatique et la participation à la création du droit international sont autant d’outils mis en œuvre pour gagner dans les affrontements autour du contrôle des zones de pêche, qui participent à la redéfinition de la puissance.

Chris Behanzin, Elie Bittar, Aladin El Yassini, Mohamed El Amine Souef, Ali Jabber; Timothé Lopez (coordinateur).


  

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