Face à l’intensification des rapports de force internationaux, les Etats élaborent constamment des stratégies, autant offensives que défensives, dans un contexte de guerre économique global. Plus que jamais avec le développement d’Internet, le secteur de l’information est devenu un terrain de confrontation entre les puissances .
Pour un acteur, détenir la suprématie informationnelle consiste à en dominer un autre par la maîtrise de l’information dans différents domaines (culturels, financiers, l’édition scientifique, éducatifs, etc.). Il s’agit de prendre le dessus au niveau informationnel et de la connaissance, de manière invisible, via une stratégie d’influence cachée dans lequel le message perçu ou la vision imposée permet d’installer une domination. L’objectif est de positionner l’adversaire en situation de dépendance grâce à un assujettissement cognitif. Cette dominance suppose un certain nombre d’outils physiques et virtuels propres à cette stratégie permettant de recueillir, stocker, traiter, produire et diffuser des informations utiles. Les opinions et les marchés peuvent être orientés par des logiques d’influence visibles ou invisibles. La puissance hégémonique sur le plan informationnel ne se caractérise pas seulement par ses moyens, mais par sa fin : placer d’autres puissances en position de dépendance.
Dans cette approche, la question de la souveraineté de la donnée reste encore une problématique émergente qui est en train de devenir un enjeu majeur.
Christian Harbulot
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