Les nouveaux moyens de paiement : outils et enjeux pour la Suisse

 

  

L’ère numérique, le « big data » et la mondialisation ont créé un nouvel environnement économique où l’or noir n’est plus l’historique pétrole mais bien la donnée personnelle. Cette nouvelle richesse numérique est prisée de tous les acteurs, aussi bien anciens que nouveaux. La donnée personnelle représente toute information identifiant directement ou indirectement une personne physique. Soit, son nom, son numéro d’immatriculation, son numéro de téléphone, une photographie, sa date ou son lieu de naissance, sa commune de résidence, son empreinte digitale etc… 

A l’heure de la déréglementation bancaire, de l’essor de la « fintech », le progrès constant des technologies numériques mais plus encore le développement d’internet et les besoins qu’il suscite alimentent à un rythme élevé un flux de nouvelles solutions de paiement. Longtemps considéré comme l'apanage des banques, le secteur du paiement est désormais pris d'assaut par de nouveaux acteurs avides de fidéliser la clientèle et d'en capter les données pour cartographier son « profil de consommation consommateur » Le volume des données bancaires mis en circulation par les acteurs économiques devient exponentiel. La maîtrise de ces « datas » devient pour les acteurs financiers et les Etats qui les accompagnent un véritable enjeu d’indépendance et donc de puissance. 

Un mouvement stratégique initié par des acteurs animés par des logiques de domination, pourrait à terme mener à l'assujettissement des secteurs bancaires nationaux et placer les états en position de dépendance. Cette soumission a pour risque de mettre à disposition les données bancaires des citoyens et entreprises d’un pays à des « marchants » rendant compte à une puissance étrangère et in fine en faire un véritable outil de domination économique. Ainsi, la véritable vulnérabilité réside dans la « dépendance invisible » vis-à-vis d’acteurs non nationaux dont les activités peuvent être altérées par des « juridictions extraterritoriales » allant provoquer dans le pire des cas « un dysfonctionnement des paiements entre contreparties ». 

Comment la Suisse, nation bancaire historique, se positionne-t-elle vis-à-vis de ce mouvement stratégique hostile ? Quelles sont les signaux permettant de révéler un risque de perte de l’indépendance bancaire helvétique ? Par quels moyens défensifs et offensifs le secteur bancaire suisse a-t-il organisé sa riposte ? 

  

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Rapport rédigé par 

Célia Kahouadji, Lionel Bolley, Jonathan Chaste, Pauline Flury, Cédric Morelet.