Au lendemain des mouvements du printemps arabe de 2011, les risques d‘un combat cognitif ne doivent plus être négligés. Ce type de guerre de l'information par le contenu n'a pas disparu. Les récents événements qui ont marqué le Royaume du Maroc pourraient laisser croire à l’existence d’une réelle guerre de l’information et d’un rapport de force entre Etat - Entreprise - Citoyens.
Le boycott est la description situationnelle d’un rapport de force et d’une pression déclenchée sur l’infosphère. Cette conséquence de la guerre informationnelle s’inscrit dans une logique d’influence par action collective faisant effet boule de neige. Si le consommateur détient ce levier lui accordant un renforcement de pouvoir, ceci est en grande partie dû au développement du Web 2.0. Cette plateforme assurant gratuité, anonymat, grand public et vitesse de partage devient une arme à double tranchant à la fois pour les entreprises, pour les gouvernements… voire même pour les citoyens (consommateurs).
La partie visible de l’iceberg peut laisser croire à l’existence de liens directs et visibles entre le boycotteur et le boycotté. Seulement, un autre élément entre en jeu : le Web. Ce dernier, nouvel instrument prépondérant dans la guerre de l’information, vient complexifier la situation. En effet, la récolte des données Web et leur analyse, laisserait dans certains cas, apparaitre des liens extrinsèques au boycott. Des liens dont l’action du boycott pourrait n’être qu’une stratégie et les principaux acteurs que des pions. Une traduction de l’absence de coalition, et de l’existence de conflit d’intérêt entre les intérêts respectifs du secteur privé et du secteur public.
Que cela soit pour le compte du privé ou du public, l’analyse socio-économique et géopolitique du théâtre marocain met en exergue l’état de susceptibilité des citoyens. Un sentiment de ‘’ras-le-bol’’, de volonté de changement et de révolte prend de l’ampleur au fil du temps. (Citons à titre d’exemple les protestations du Rif, de Zagora et de Jerrada1 ou encore les polémique à l’encontre du ministère de la santé2 à la suite d’une vidéo posté sur le Web). Et pour cause, l’état de soumission et d’injustice ressentis par les Marocains à cause (entre autres) de l’inégalité territoriale. Ce climat de tension ayant trouvé comme porte-parole le Web et comme arme l’esprit d’équipe et de collectivité, épuise sa force dans sa détermination à bâtir un Maroc meilleur.
Le cas de la déstabilisation de Danone au Maroc abordé en juin et juillet dernier dans deux articles d'infoguerre nous permet de revenir sur la nécessité d'élaborer une grille de lecture de ces manœuvres informationnelles. C'est l'objet du PDF ci dessous.
Manar Belfqih
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