Étudier la puissance maritime du Danemark, revient donc à analyser les différents éléments caractéristiques et constitutifs, au travers de ces différents prismes ; sur quels déterminants originels s’est bâtie la puissance de ce petit Royaume entouré de fjords et de mystères aux portes de l’Union Européenne ? Quels phénomènes culturels en ont été le substrat ? Quelles stratégies ont catalysé tous ces facteurs en l’émergence de cette « potentialité » danoise ? Par-delà la compréhension de l’origine de cette puissance maritime du Danemark, il convient de s’interroger sur le modèle : quels en sont les acteurs (humains et institutionnels) ? On peut en effet considérer la puissance d’une nation comme « la puissance économique, sociale et politique d’une unité géographique » (P. Baumard). Comment ne pas intégrer tout naturellement la notion de flux, d’échanges, d’interdépendance, quand on connaît les fondements historiques de MAERSK ? Quelle est son efficacité ? Comment évaluer sa force, son évolution depuis les années de son émergence, et sa pérennité. Enfin, on peut s’interroger : le modèle danois est-il transposable à d’autres nations maritimes ? Pourquoi les voisins du Danemark n’ont-ils pas connu une dynamique analogue dans leur développement ? Comment expliquer cette exception danoise ?
La puissance maritime danoise se structure alors que le marché du transport maritime est en crise dans les années 80, particulièrement dans les nations maritimes traditionnelles. A cette époque, les pavillons ouverts appelés également pavillons de complaisance permettent d’immatriculer de nombreux navires permettant de soumettre les équipages aux règles des pays qui les hébergent tels que Panama ou le Libéria, un véritable avantage en terme de coût principalement.
Sur les bases de l’éclairage qu’apportent les grandes étapes de l’histoire proche du commerce maritime, ce document analyse comment l’ensemble des acteurs danois ont apporté une réponse négociée au problème, puis une organisation s’est mise en place pour conforter le leadership danois sur le secteur avec la volonté d’attirer les acteurs internationaux et de produire des normes à la fois réglementaires et techniques ou technologiques.
Etude réalisée par Vanessa Karlikowski, Catherine Le Moal, Emmanuel François, Mohamed Jihed Hamdani, Yohan Defrocourt
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