Le 4 septembre 2017, la banque centrale chinoise à transmis un ordre de fermeture à plusieurs plateformes de changes de crypto-monnaie du pays dont celles gérant les bitcoins, aux motifs que ces monnaies virtuelles sont « l’instrument d’activités criminelles » dont le trafic « de drogues et le blanchiment d’argent » (NIFA : Association Nationale de Finance Internet, une antenne de la Banque Centrale chinoise). Cet ordre de fermeture de plateformes avait pris effet entre le 25 et 30 septembre 2017. Cette annonce a fait chuter le cours du Bitcoin. Depuis sa création en 2009, le système Bitcoin (à ne pas confondre avec la monnaie en elle même « le bitcoin ») a fait couler beaucoup d’encre et a marqué l’avènement des crypto-monnaies, avènement engagé par le développement des NTIC (Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication) et l’essor d’internet. Cette nouvelle forme monnaie pose de nombreuses problématiques dans le domaine de la finance et dans la gestion monétaire étatique.
Les raisons invoquées par la Banque Centrale Chinoise
Le bitcoin et les crypto-monnaie en général, ne sont pas soumis à la régulation monétaire des pays ou d’organisation extra-étatique (telle que la Banque Centrale européenne pour l’Union Européenne). De nombreux Etats, dont la France, avaient d’ores et déjà exprimé leurs inquiétudes concernant cette nouvelle forme de monnaie permettent une totale anonymisation des transactions financières. De ce fait, cette anonymisation des transactions financières permettrait à de nombreuses organisations criminelles de pratiquer leurs activités illicites sans laisser de traces comptables, de blanchir leur argent sale, voir même de pratiquer l’évasion fiscale. Mais ce n’est pas le seul risque de ce genre de monnaie. Le marché des bitcoins et des crypto-monnaie de manière générale, est d’une très grande instabilité en raison de son fonctionnement. En effet, l’agrégat monétaire (mesure de la quantité de monnaie dans un pays ou dans une zone économique) d’une monnaie virtuelle n’est pas conçu pour s’adapter à la production de richesse de sa zone géographique. La valeur du bitcoin est déterminée grâce aux utilisations économiques qui en sont fait et par le jeu de l’offre et de la demande du bitcoin, ce qui en fait une monnaie extrêmement volatile. Ainsi, l’enjeu principal du Bitcoin et des monnaies virtuelles face aux Etats et aux organisations institutionnelles financière est l’influence dans le système financier que ces derniers sont entrain de perdre. En effet, le système des monnaies virtuelles remet en cause l’autorité des banques centrales. Cet effet s’explique par le fait que le bitcoin est une monnaie exclusivement virtuelle, qui s’échange uniquement en « peer to peer ». Ce système en fait une monnaie totalement libre donc non soumise aux politiques monétaires étatiques. C’est en se basant sur ces motifs que la Banque Centrale chinoise à décider d’interdire l’échange de bitcoins sur son territoire. Néanmoins, il serait intéressant d’observer la politique monétaire chinoise concernant la fuite des capitaux.
La politique financière chinoise face aux crypto-monnaies
Les politiques étatiques concernant les crypto-monnaies varient d’un pays à un autre. Aucune harmonisation entre les pays n’existe, surement du fait de l’extraterritorialité de cette monnaie et de son mode de fonctionnement décentralisé.
Pour en revenir à la Chine, cette dernière a ordonnée la fermeture des plus grandes plateformes de change de crypto-monnaie « BTCC » et « VIABTC » qui est intervenue le 30 septembre 2017.
Outre la volonté de freiner l’expansion des monnaies virtuelles qui comporte de nombreux risques comme évoqués précédemment, la Chine a un autre objectif. La fermeture des différentes plateformes de change des monnaies virtuelles intervient dans une volonté d’enrayer la fuite des capitaux chinois voulue par la banque centrale chinoise (PBOC), et de ce fait, mieux contrôler sa politique monétaire et celle en matière d’investissement.
Après avoir subi un krach boursier en été 2015, qui a fait chuté le cours du yuan, les investisseurs chinois ont misé notamment sur le Bitcoin, qui représentait un investissement à haut rendement. Mais par la suite, la Chine a cherché à enrayer la fuite des capitaux et dégonfler les bulles d’actifs liées à cette monnaie. En interdisant les transactions en monnaie virtuelle sur son territoire, la Chine s’assure qu’aucun citoyen chinois n’investit sur ces monnaies, et ainsi, s’assure qu’ils investissent en Chine sachant que les produits d’épargne chinois sont nettement moins intéressants, Néanmoins, d’après un communiqué de la société BTCC, le pool minage et le Cloud mining de VIABTC resteront opérationnels.
La survie du marché du minage du Bitcoin chinois malgré la fermeture des plateformes d’échange de crypto-monnaie
Le minage du bitcoin est une opération qui consiste à vérifier que la transaction d’actifs, en l’espèce, le bitcoin, soit bel et bien effectuée. Sans cette opération de minage, le système « blockchain » du Bitcoin n’existerait pas. La blockchain est une technologie très sécurisée et infalsifiable qui s’étend à d’autres secteurs que celui des crypto-monnaie tels que la sécurité alimentaire, le fret maritime etc. C’est un livre de compte à double entrée, ouvert et public contenant tous les blocs (qui regroupent les transactions signés cryptographiquement). Ces blocs sont minés (validés) sur la base d’un consensus des nœuds du réseau décentralisé, consensus garanti par des algorithmes mathématiques. Cette opération de vérification est rémunérée et constitue un véritable secteur économique, notamment pour la Chine. Comme le système de Bitcoin est un système « blockchain », plus il existe de transaction, plus la chaine de bloc s’agrandit, et les besoins en stockage aussi. Plus les besoins de stockage des transactions s’agrandissent, plus la consommation en énergie augmente également. C’est dans ce contexte que la Chine est devenue le leader mondial dans le secteur de minage de bitcoin et de crypto-monnaie car elle consacre une grande partie de son excédent énergétique à l’alimentation et refroidissement des « pool de minage », nécessaires au fonctionnement du système des crypto-monnaies.
En d’autres termes, la Chine décide de fermer ses plateformes de changes de crypto monnaie pour éviter la fuite de capitaux chinois et diminuer les risques vis-à-vis de cette monnaie mais souhaite tout de même garder les avantages quelle peut en tirer. De son côté, Vladimir Poutine, tente de reprendre des parts de marché à la Chine dans ce secteur. En effet, ayant lui aussi un excédent énergétique important, ce dernier tente de pénétrer le marché du « pool minage » et de concurrencer la Chine, même si la Chine reste largement dominante dans ce secteur.
Théodore Soudat
Les raisons invoquées par la Banque Centrale Chinoise
Le bitcoin et les crypto-monnaie en général, ne sont pas soumis à la régulation monétaire des pays ou d’organisation extra-étatique (telle que la Banque Centrale européenne pour l’Union Européenne). De nombreux Etats, dont la France, avaient d’ores et déjà exprimé leurs inquiétudes concernant cette nouvelle forme de monnaie permettent une totale anonymisation des transactions financières. De ce fait, cette anonymisation des transactions financières permettrait à de nombreuses organisations criminelles de pratiquer leurs activités illicites sans laisser de traces comptables, de blanchir leur argent sale, voir même de pratiquer l’évasion fiscale. Mais ce n’est pas le seul risque de ce genre de monnaie. Le marché des bitcoins et des crypto-monnaie de manière générale, est d’une très grande instabilité en raison de son fonctionnement. En effet, l’agrégat monétaire (mesure de la quantité de monnaie dans un pays ou dans une zone économique) d’une monnaie virtuelle n’est pas conçu pour s’adapter à la production de richesse de sa zone géographique. La valeur du bitcoin est déterminée grâce aux utilisations économiques qui en sont fait et par le jeu de l’offre et de la demande du bitcoin, ce qui en fait une monnaie extrêmement volatile. Ainsi, l’enjeu principal du Bitcoin et des monnaies virtuelles face aux Etats et aux organisations institutionnelles financière est l’influence dans le système financier que ces derniers sont entrain de perdre. En effet, le système des monnaies virtuelles remet en cause l’autorité des banques centrales. Cet effet s’explique par le fait que le bitcoin est une monnaie exclusivement virtuelle, qui s’échange uniquement en « peer to peer ». Ce système en fait une monnaie totalement libre donc non soumise aux politiques monétaires étatiques. C’est en se basant sur ces motifs que la Banque Centrale chinoise à décider d’interdire l’échange de bitcoins sur son territoire. Néanmoins, il serait intéressant d’observer la politique monétaire chinoise concernant la fuite des capitaux.
La politique financière chinoise face aux crypto-monnaies
Les politiques étatiques concernant les crypto-monnaies varient d’un pays à un autre. Aucune harmonisation entre les pays n’existe, surement du fait de l’extraterritorialité de cette monnaie et de son mode de fonctionnement décentralisé.
Pour en revenir à la Chine, cette dernière a ordonnée la fermeture des plus grandes plateformes de change de crypto-monnaie « BTCC » et « VIABTC » qui est intervenue le 30 septembre 2017.
Outre la volonté de freiner l’expansion des monnaies virtuelles qui comporte de nombreux risques comme évoqués précédemment, la Chine a un autre objectif. La fermeture des différentes plateformes de change des monnaies virtuelles intervient dans une volonté d’enrayer la fuite des capitaux chinois voulue par la banque centrale chinoise (PBOC), et de ce fait, mieux contrôler sa politique monétaire et celle en matière d’investissement.
Après avoir subi un krach boursier en été 2015, qui a fait chuté le cours du yuan, les investisseurs chinois ont misé notamment sur le Bitcoin, qui représentait un investissement à haut rendement. Mais par la suite, la Chine a cherché à enrayer la fuite des capitaux et dégonfler les bulles d’actifs liées à cette monnaie. En interdisant les transactions en monnaie virtuelle sur son territoire, la Chine s’assure qu’aucun citoyen chinois n’investit sur ces monnaies, et ainsi, s’assure qu’ils investissent en Chine sachant que les produits d’épargne chinois sont nettement moins intéressants, Néanmoins, d’après un communiqué de la société BTCC, le pool minage et le Cloud mining de VIABTC resteront opérationnels.
La survie du marché du minage du Bitcoin chinois malgré la fermeture des plateformes d’échange de crypto-monnaie
Le minage du bitcoin est une opération qui consiste à vérifier que la transaction d’actifs, en l’espèce, le bitcoin, soit bel et bien effectuée. Sans cette opération de minage, le système « blockchain » du Bitcoin n’existerait pas. La blockchain est une technologie très sécurisée et infalsifiable qui s’étend à d’autres secteurs que celui des crypto-monnaie tels que la sécurité alimentaire, le fret maritime etc. C’est un livre de compte à double entrée, ouvert et public contenant tous les blocs (qui regroupent les transactions signés cryptographiquement). Ces blocs sont minés (validés) sur la base d’un consensus des nœuds du réseau décentralisé, consensus garanti par des algorithmes mathématiques. Cette opération de vérification est rémunérée et constitue un véritable secteur économique, notamment pour la Chine. Comme le système de Bitcoin est un système « blockchain », plus il existe de transaction, plus la chaine de bloc s’agrandit, et les besoins en stockage aussi. Plus les besoins de stockage des transactions s’agrandissent, plus la consommation en énergie augmente également. C’est dans ce contexte que la Chine est devenue le leader mondial dans le secteur de minage de bitcoin et de crypto-monnaie car elle consacre une grande partie de son excédent énergétique à l’alimentation et refroidissement des « pool de minage », nécessaires au fonctionnement du système des crypto-monnaies.
En d’autres termes, la Chine décide de fermer ses plateformes de changes de crypto monnaie pour éviter la fuite de capitaux chinois et diminuer les risques vis-à-vis de cette monnaie mais souhaite tout de même garder les avantages quelle peut en tirer. De son côté, Vladimir Poutine, tente de reprendre des parts de marché à la Chine dans ce secteur. En effet, ayant lui aussi un excédent énergétique important, ce dernier tente de pénétrer le marché du « pool minage » et de concurrencer la Chine, même si la Chine reste largement dominante dans ce secteur.
Théodore Soudat