L’affaire du « Russian Laundromat » : véritable info ou manipulation américaine ?
Le 20 Mars 2017 les médias mondiaux ont relayé un article publié dans le journal britannique The Guardian mettant au jour un vaste dispositif complexe de blanchiment de fonds en provenance de Russie à destination de pays occidentaux. Les montants en jeu de ce « lavomatique russe », sobriquet employé dans cet article, sont colossaux : entre 20 milliards et 80 milliards de dollars de fonds douteux auraient quitté les coffres des banques russes. Ces fonds auraient transité via des banques de l’ex-URSS, notamment en Moldavie et en Lettonie, employant des comptes détenus par des sociétés écrans domiciliées dans des pays aux législations propices à la garantie de l’anonymat des associés, notamment Chypre et, au grand dam des britanniques, l’Ecosse. Le timing de la publication de cet article ainsi que ses sources d’information soulèvent cependant quelques interrogations.
Fruit du hasard du calendrier ou intention calculée, la publication de cet article intervient près d’un an après l’éclatement du scandale des « Panama Papers », le 3 Avril 2016, suite à la divulgation de documents détenus par le cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca contenant les détails de 214000 sociétés offshore ainsi que les noms de leurs actionnaires. Le journaliste du Guardian à l’origine de l’article, Luke Harding, ancien correspondant du journal en Russie et auteur de plusieurs livres peu flatteurs à l’égard du pouvoir de Moscou (The Mafia State), ce qui lui a valu d’être expulsé de ce pays en 2011, ne nomme aucune source et tente manifestement de relier l’affaire à Vladimir Poutine en annonçant que le cousin de celui-ci, Igor Poutine, siège au conseil d’administration d’une des nombreuses banques impliquées – l’effet d’annonce est efficace pour un lien bien ténu.
L’article s’appuie entièrement sur un rapport rendu public en 2016 par un organisme anticorruption nommé l’OCCRP qui lui-même menait l’enquête avec le journal russe Novaia Gazeta depuis 2014. Il serait intéressant de se pencher sur cette source : l’Organized Crime and Corruption Reporting Project est une Organisation de regroupant des journalistes spécialisés en enquêtes sur les affaires de crime organisé en Europe de l’Est et la CEI basée à Sarajevo. Filiale du Journalism Development Network, basée à Washington, elle affiche clairement sur son site la liste de ses sponsors, parmi lesquels figurent l’USAID (l’agence du gouvernement américaine en charge du développement économique et humanitaire dans le monde très critiquée par de nombreux régimes dont le Vénézuela et la Russie), le Département d’Etat américain et la fondation du financier américain George Soros, le Soros Foundations Network.
Ce buzz médiatique a de nombreuses similitudes avec l’affaire « Panama Papers », en effet à l’époque les documents à l’origine du scandale avaient été fuité au Süddeutsche Zeitung qui avait collaboré avec un autre collectif de journalistes d’enquête, l’International Consortium for Investigative Journalism, également basée à Washington et dont George Soros est également mécène par le biais de deux de ses fondations. Verrait-on une stratégie d’influence de la part des Américains s’appuyant sur le triptyque lanceur d’alerte – organisation de journalistes « indépendants » - journaux d’Europe de l’Ouest ? Si cette tendance se confirme, nous devrons nous attendre à d’autres affaires similaires mettant en cause principalement les Russes et, accessoirement, d’autres Etats mais dont les Américains sont toujours étrangement absents.
Fruit du hasard du calendrier ou intention calculée, la publication de cet article intervient près d’un an après l’éclatement du scandale des « Panama Papers », le 3 Avril 2016, suite à la divulgation de documents détenus par le cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca contenant les détails de 214000 sociétés offshore ainsi que les noms de leurs actionnaires. Le journaliste du Guardian à l’origine de l’article, Luke Harding, ancien correspondant du journal en Russie et auteur de plusieurs livres peu flatteurs à l’égard du pouvoir de Moscou (The Mafia State), ce qui lui a valu d’être expulsé de ce pays en 2011, ne nomme aucune source et tente manifestement de relier l’affaire à Vladimir Poutine en annonçant que le cousin de celui-ci, Igor Poutine, siège au conseil d’administration d’une des nombreuses banques impliquées – l’effet d’annonce est efficace pour un lien bien ténu.
L’article s’appuie entièrement sur un rapport rendu public en 2016 par un organisme anticorruption nommé l’OCCRP qui lui-même menait l’enquête avec le journal russe Novaia Gazeta depuis 2014. Il serait intéressant de se pencher sur cette source : l’Organized Crime and Corruption Reporting Project est une Organisation de regroupant des journalistes spécialisés en enquêtes sur les affaires de crime organisé en Europe de l’Est et la CEI basée à Sarajevo. Filiale du Journalism Development Network, basée à Washington, elle affiche clairement sur son site la liste de ses sponsors, parmi lesquels figurent l’USAID (l’agence du gouvernement américaine en charge du développement économique et humanitaire dans le monde très critiquée par de nombreux régimes dont le Vénézuela et la Russie), le Département d’Etat américain et la fondation du financier américain George Soros, le Soros Foundations Network.
Ce buzz médiatique a de nombreuses similitudes avec l’affaire « Panama Papers », en effet à l’époque les documents à l’origine du scandale avaient été fuité au Süddeutsche Zeitung qui avait collaboré avec un autre collectif de journalistes d’enquête, l’International Consortium for Investigative Journalism, également basée à Washington et dont George Soros est également mécène par le biais de deux de ses fondations. Verrait-on une stratégie d’influence de la part des Américains s’appuyant sur le triptyque lanceur d’alerte – organisation de journalistes « indépendants » - journaux d’Europe de l’Ouest ? Si cette tendance se confirme, nous devrons nous attendre à d’autres affaires similaires mettant en cause principalement les Russes et, accessoirement, d’autres Etats mais dont les Américains sont toujours étrangement absents.