Le positionnement de la France sur les prises d’otages par AQMI en Afrique de l’ouest
AQMI (Al Qaida au Pays du Maghreb Islamique) est une organisation terroriste d’obédience islamiste découlant d’un groupe local algérien, le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat), dont le leader, Abdelmalek Droukdel a fait allégeance à Oussama Ben Laden en 2007. Ses combattants, estimés à un millier, ont pour objectif de créer un Etat islamique appliquant la Charia dans tous les pays du Maghreb unifiés. Dans cette optique, l’organisation s’en prend à tous les symboles étrangers, notamment occidentaux (attentats et prises d’otages). La France est au premier plan en raison de ses intérêts dans la région. En effet, depuis 2006, les prises d’otages de ressortissants français par AQMI se sont intensifiées et certains de ces otages ont été assassinés. La zone d’influence d’AQMI s’étend sur près de 9 millions de km² et couvre une partie des territoires algérien, marocain, tunisien, libyen au nord, et mauritanien, malien, et nigérien au sud. Cette zone compte environ 2 millions d’habitants, majoritairement des nomades, Touaregs. Quelles solutions la France peut-elle adopter pour libérer les otages pris par AQMI en Afrique de l’Ouest ? Les Britanniques refusent par principe toutes discussions avec les terroristes… La France doit-elle négocier ?
Les leçons à tirer de l’affaire Pierre Camatte
Cette préconisation s’appuie sur les cas précédemment observés. Si certaines tentatives n’ont pas abouti à un succès, l’intervention de l’armée s’avère cependant être la plus pertinente, à condition de mettre en œuvre les moyens adéquats. En effet, la prise d’otages de ressortissants français au Niger, le 7 janvier 2011, qui s’est soldée par la mort des deux otages et de terroristes, a montré les forces d’une telle intervention mais aussi ses faiblesses. La France a bien anticipé les risques : le positionnement d’un détachement à Ouagadougou a permis de neutraliser les ravisseurs en moins de 12 heures. De plus la France a déployé des moyens logistiques très efficaces (hélicoptères, forces spéciales et avions de surveillance). Les forces de police locales ont été très réactives mais ont fait preuve d’un manque de moyens criant et ont rapidement été mises en déroute. Par ailleurs, durant l’opération, il n’y a pas eu de coordination entre les forces locales et les forces françaises mais deux opérations simultanées. Pour pallier ce manque, il conviendrait de fournir des armes adaptées à nos partenaires, de mettre en place des exercices communs, et d’assurer la communication entre les troupes sur le terrain.
L’importance d’une posture offensive
A long terme, il faudra adopter une posture plus offensive : traquer les terroristes en permanence (patrouilles locales dotées de moyens logistiques français) et collecter le maximum d’informations. Dans le cadre d’une prise d’otage, les solutions écartées sont l’échange humain, le choix de non-action et le versement d’une rançon. L’option de l’échange humain est illustrée par le cas de Pierre Camatte, kidnappé le 26 novembre 2009 au Nord-Est du Mali, puis revendu aux soldats d’AQMI, qui ont posé un ultimatum à la France, avertissant que l’otage français serait exécuté si quatre des leurs retenus prisonniers au Mali (2 Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé) n’étaient pas libérés. Le Mali a accepté de libérer les 4 terroristes. Quelques jours après, Pierre Camatte était rendu à la France. Le choix d’un échange de prisonniers pour la libération d’un otage permet de minimiser les pertes humaines, chacun y voyant son intérêt. L’échange humain est également l’un des modes d’action les plus économiques, contrairement au versement d’une rançon ou à l’intervention de forces spéciales militaires. Cependant, les pays de la zone ont déploré une tension soudaine, notamment avec la Mauritanie et l’Algérie, qui ont fermement désapprouvé la libération de leurs ressortissants terroristes. Accepter la négociation avec AQMI décrédibilise la France et amoindrit sa force de dissuasion. Ce scénario expose également la France au risque d’intensification des prises d’otages, tout en servant les intérêts d’AQMI.
Des réponses étrangères à prendre en compte positivement ou négativement
La deuxième option serait le refus ferme de négocier, que ce soit contre le versement d’une rançon ou un échange de prisonnier(s). C’est la position officielle des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Ceux-ci limitent au maximum les contacts, arguant que cela irait à revers de leur politique de lutte antiterroriste. Les Britanniques suivent cette ligne depuis les années 1980 et les prises d’otages au Liban. Les résultats ont été variables. Ainsi, dans le cas du ressortissant britannique Edwyn Dyer, enlevé au Mali en janvier 2009 par des Touaregs et détenu par AQMI, une demande de libération de Abu Qatada a été adressée au gouvernement britannique, assortie d’un ultimatum. Sans réponse de Londres, une nouvelle demande a été envoyée, portant cette fois sur une somme de 10 millions d’euros. Faute de réponse, AQMI a exécuté l’otage. Cette solution semble à écarter, la non-intervention des Britanniques ayant conduit à la mort de l’otage. Cet exemple rappelle la capacité d’AQMI à mettre en exécution ses menaces. Nous retrouvons le cas des otages Roque Pascual et Albert Vilalta qui ouvre le scénario du versement d’une rançon. Membres de l'ONG catalane Accio Solidaria, les deux ressortissants espagnols ont été enlevés le 29 novembre 2009 par AQMI au Nord du Mali. Les deux otages ont été libérés 9 mois après contre une rançon estimée entre 3,8 et 10 millions d'euros. Cette solution n’est pas envisageable pour la France, pour différentes raisons : la résolution 1904 de l'ONU rend illégal tout versement de rançon pouvant être considéré comme participant au financement d'Al Qaida. Le Président de la République a déclaré que « le paiement d’une rançon pour la libération des prisonniers ne peut pas être une stratégie durable ». On constate, en outre, que le montant des rançons augmente au fur et à mesure des prises d'otages, et que d'autre part, l'opinion publique rechigne à subventionner le sauvetage d'otages ayant délibérément pris des risques, en dépit des mises en garde du MAEE.
Veille stratégique et renseignement
L'armée française est reconnue pour son expertise dans le domaine de l'enseignement militaire. Elle pourrait faire bénéficier les armées locales de son expertise, grâce au renforcement de la coopération avec les pays de la zone, mais aussi préparer leurs armées aux menaces. De son côté, l'armée française gagnerait en connaissance locale du terrain. A terme, cela permettrait aux armées des pays concernés d’agir efficacement par aide réciproque. Cela correspond à la politique actuelle de la France rappelée par le Président de la République lors d'un discours en Février 2010 : « Sur la coopération entre les armées, sur la formation des armées nationales, et aussi sur l'utilisation des dispositifs français au service des organisations régionales ». Un autre volet de notre recommandation englobe la notion de prévention par l’intensification de la veille stratégique, des patrouilles sur le terrain et des opérations de renseignement pour une meilleure connaissance du terrain, de l'ennemi et de ses modes opératoires. Cependant, l'efficacité de la veille stratégique sur ce théâtre d'opération reste entravée par la nature de l’adversaire, son nombre limité et son mode de déplacement nomade.
Renforcement des accords de défense
Afin de favoriser la rapidité et l’efficacité d’une éventuelle intervention, il serait souhaitable de proposer le renforcement des accords de défense entre la France et les Etats d’Afrique de l’Ouest. A cet égard, il serait judicieux de renforcer l’arsenal juridique, grâce à une assistance technique apportée par la France, ainsi que l’expertise en matière de formation des forces de police et militaires, de justice. Cela pourrait être proposé à nos pays partenaires. Ainsi nous aurons une meilleure coopération militaire avec l’Algérie, qui refuse jusqu’à présent l’intervention française sur son sol concernant AQMI. A l’image du projet de loi en date du 19 janvier 2011 concernant l’accord entre la France et la Centrafrique qui institue un partenariat de défense, les accords de coopération militaire technique entre la France et la Mauritanie d’une part, et la France et le Mali d’autre part, conclus dans les années 1980, méritent d’être entretenus, consolidés, et élargis. Cette proposition s’inscrit dans le souci actuel de ne pas voir la France taxée de néocolonialiste dans sa lutte contre le terrorisme en Afrique. Le Président de la République a ainsi proposé de créer une « plateforme régionale de coopération militaire ». Les positions nationales, comme vu dans les cas britanniques, français et espagnols, proposent aujourd’hui des approches différentes. Ces divergences, images des opinions publiques souveraines, constituent un frein à la dissuasion de la prise d’otages. Il convient d’œuvrer pour la mise en place d’une position claire et commune à l’échelle européenne, plus particulièrement en ciblant les pays qui partagent une approche similaire. Ce concept illustrerait l’intransigeance des Etats vis-à-vis des preneurs d’otages, en particulier AQMI.
Définition d’une communication
En termes de propositions, il faut continuer à sensibiliser les citoyens en cas de départ à destination de zones à risques, par le biais des conseils aux voyageurs, mais également par celui d’une responsabilisation accrue des acteurs privés envoyant des ressortissants français (ONG, entreprises). Il se révèlerait intéressant par exemple de faire financer par les entreprises-mêmes les éventuels frais générés par l’intervention. Cette mesure verrait sans doute la multiplication de moyens de sécurité supplémentaires de la part des protagonistes directement engagés dans des territoires à risque, et donc d’une meilleure sécurisation des personnels. Par ailleurs, pourrait être envisagée la création d’une Agence d’information des interventions militaires (AIIM, du type Agence de Presse), qui aurait pour objectif de transmettre les informations relatives aux événements particuliers que sont par exemple les prises d’otages. L’idée est de jouer sur la transparence des informations, de créer une contre-expertise des communiqués des autres agences de presses, voire de les devancer et de fournir un message officiel objectif. Dissuader, sensibiliser les ONG, les entreprises et les acteurs divers de façons directe ou indirecte me semble pertinent et répond à un besoin collectif de prévention et de lutte contre le terrorisme.
Intervention des forces militaires, préconisations
Reste l’option de l’intervention des forces spéciales pour libérer les otages. Pour la conduite de cette opération, il est capital de respecter la souveraineté de l’Etat où auront été localisés avec certitude les otages. Mais tous les moyens de la France devront être mobilisés et mis à disposition des forces locales. Les otages seront repérés par les agents locaux ainsi que par tous les moyens de renseignement à notre disposition. La conduite de l’opération sera assurée par les autorités locales avec le plus grand appui possible de la France, à commencer par les forces spéciales du COS, et ce avec une coordination maximale. Nos forces devront être prêtes à assurer le commandement de l’intervention si les autorités locales en acceptent la demande. L’expérience française peut être un gage de succès, au vu de la préparation des forces. On note toutefois que l’Algérie refuse l’intervention de la France dans ce type d’affaires, exigeant le recours à leurs seules forces armées. Il conviendra de s’assurer que les otages n’y sont pas déplacés…
Les leçons à tirer de l’affaire Pierre Camatte
Cette préconisation s’appuie sur les cas précédemment observés. Si certaines tentatives n’ont pas abouti à un succès, l’intervention de l’armée s’avère cependant être la plus pertinente, à condition de mettre en œuvre les moyens adéquats. En effet, la prise d’otages de ressortissants français au Niger, le 7 janvier 2011, qui s’est soldée par la mort des deux otages et de terroristes, a montré les forces d’une telle intervention mais aussi ses faiblesses. La France a bien anticipé les risques : le positionnement d’un détachement à Ouagadougou a permis de neutraliser les ravisseurs en moins de 12 heures. De plus la France a déployé des moyens logistiques très efficaces (hélicoptères, forces spéciales et avions de surveillance). Les forces de police locales ont été très réactives mais ont fait preuve d’un manque de moyens criant et ont rapidement été mises en déroute. Par ailleurs, durant l’opération, il n’y a pas eu de coordination entre les forces locales et les forces françaises mais deux opérations simultanées. Pour pallier ce manque, il conviendrait de fournir des armes adaptées à nos partenaires, de mettre en place des exercices communs, et d’assurer la communication entre les troupes sur le terrain.
L’importance d’une posture offensive
A long terme, il faudra adopter une posture plus offensive : traquer les terroristes en permanence (patrouilles locales dotées de moyens logistiques français) et collecter le maximum d’informations. Dans le cadre d’une prise d’otage, les solutions écartées sont l’échange humain, le choix de non-action et le versement d’une rançon. L’option de l’échange humain est illustrée par le cas de Pierre Camatte, kidnappé le 26 novembre 2009 au Nord-Est du Mali, puis revendu aux soldats d’AQMI, qui ont posé un ultimatum à la France, avertissant que l’otage français serait exécuté si quatre des leurs retenus prisonniers au Mali (2 Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé) n’étaient pas libérés. Le Mali a accepté de libérer les 4 terroristes. Quelques jours après, Pierre Camatte était rendu à la France. Le choix d’un échange de prisonniers pour la libération d’un otage permet de minimiser les pertes humaines, chacun y voyant son intérêt. L’échange humain est également l’un des modes d’action les plus économiques, contrairement au versement d’une rançon ou à l’intervention de forces spéciales militaires. Cependant, les pays de la zone ont déploré une tension soudaine, notamment avec la Mauritanie et l’Algérie, qui ont fermement désapprouvé la libération de leurs ressortissants terroristes. Accepter la négociation avec AQMI décrédibilise la France et amoindrit sa force de dissuasion. Ce scénario expose également la France au risque d’intensification des prises d’otages, tout en servant les intérêts d’AQMI.
Des réponses étrangères à prendre en compte positivement ou négativement
La deuxième option serait le refus ferme de négocier, que ce soit contre le versement d’une rançon ou un échange de prisonnier(s). C’est la position officielle des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Ceux-ci limitent au maximum les contacts, arguant que cela irait à revers de leur politique de lutte antiterroriste. Les Britanniques suivent cette ligne depuis les années 1980 et les prises d’otages au Liban. Les résultats ont été variables. Ainsi, dans le cas du ressortissant britannique Edwyn Dyer, enlevé au Mali en janvier 2009 par des Touaregs et détenu par AQMI, une demande de libération de Abu Qatada a été adressée au gouvernement britannique, assortie d’un ultimatum. Sans réponse de Londres, une nouvelle demande a été envoyée, portant cette fois sur une somme de 10 millions d’euros. Faute de réponse, AQMI a exécuté l’otage. Cette solution semble à écarter, la non-intervention des Britanniques ayant conduit à la mort de l’otage. Cet exemple rappelle la capacité d’AQMI à mettre en exécution ses menaces. Nous retrouvons le cas des otages Roque Pascual et Albert Vilalta qui ouvre le scénario du versement d’une rançon. Membres de l'ONG catalane Accio Solidaria, les deux ressortissants espagnols ont été enlevés le 29 novembre 2009 par AQMI au Nord du Mali. Les deux otages ont été libérés 9 mois après contre une rançon estimée entre 3,8 et 10 millions d'euros. Cette solution n’est pas envisageable pour la France, pour différentes raisons : la résolution 1904 de l'ONU rend illégal tout versement de rançon pouvant être considéré comme participant au financement d'Al Qaida. Le Président de la République a déclaré que « le paiement d’une rançon pour la libération des prisonniers ne peut pas être une stratégie durable ». On constate, en outre, que le montant des rançons augmente au fur et à mesure des prises d'otages, et que d'autre part, l'opinion publique rechigne à subventionner le sauvetage d'otages ayant délibérément pris des risques, en dépit des mises en garde du MAEE.
Veille stratégique et renseignement
L'armée française est reconnue pour son expertise dans le domaine de l'enseignement militaire. Elle pourrait faire bénéficier les armées locales de son expertise, grâce au renforcement de la coopération avec les pays de la zone, mais aussi préparer leurs armées aux menaces. De son côté, l'armée française gagnerait en connaissance locale du terrain. A terme, cela permettrait aux armées des pays concernés d’agir efficacement par aide réciproque. Cela correspond à la politique actuelle de la France rappelée par le Président de la République lors d'un discours en Février 2010 : « Sur la coopération entre les armées, sur la formation des armées nationales, et aussi sur l'utilisation des dispositifs français au service des organisations régionales ». Un autre volet de notre recommandation englobe la notion de prévention par l’intensification de la veille stratégique, des patrouilles sur le terrain et des opérations de renseignement pour une meilleure connaissance du terrain, de l'ennemi et de ses modes opératoires. Cependant, l'efficacité de la veille stratégique sur ce théâtre d'opération reste entravée par la nature de l’adversaire, son nombre limité et son mode de déplacement nomade.
Renforcement des accords de défense
Afin de favoriser la rapidité et l’efficacité d’une éventuelle intervention, il serait souhaitable de proposer le renforcement des accords de défense entre la France et les Etats d’Afrique de l’Ouest. A cet égard, il serait judicieux de renforcer l’arsenal juridique, grâce à une assistance technique apportée par la France, ainsi que l’expertise en matière de formation des forces de police et militaires, de justice. Cela pourrait être proposé à nos pays partenaires. Ainsi nous aurons une meilleure coopération militaire avec l’Algérie, qui refuse jusqu’à présent l’intervention française sur son sol concernant AQMI. A l’image du projet de loi en date du 19 janvier 2011 concernant l’accord entre la France et la Centrafrique qui institue un partenariat de défense, les accords de coopération militaire technique entre la France et la Mauritanie d’une part, et la France et le Mali d’autre part, conclus dans les années 1980, méritent d’être entretenus, consolidés, et élargis. Cette proposition s’inscrit dans le souci actuel de ne pas voir la France taxée de néocolonialiste dans sa lutte contre le terrorisme en Afrique. Le Président de la République a ainsi proposé de créer une « plateforme régionale de coopération militaire ». Les positions nationales, comme vu dans les cas britanniques, français et espagnols, proposent aujourd’hui des approches différentes. Ces divergences, images des opinions publiques souveraines, constituent un frein à la dissuasion de la prise d’otages. Il convient d’œuvrer pour la mise en place d’une position claire et commune à l’échelle européenne, plus particulièrement en ciblant les pays qui partagent une approche similaire. Ce concept illustrerait l’intransigeance des Etats vis-à-vis des preneurs d’otages, en particulier AQMI.
Définition d’une communication
En termes de propositions, il faut continuer à sensibiliser les citoyens en cas de départ à destination de zones à risques, par le biais des conseils aux voyageurs, mais également par celui d’une responsabilisation accrue des acteurs privés envoyant des ressortissants français (ONG, entreprises). Il se révèlerait intéressant par exemple de faire financer par les entreprises-mêmes les éventuels frais générés par l’intervention. Cette mesure verrait sans doute la multiplication de moyens de sécurité supplémentaires de la part des protagonistes directement engagés dans des territoires à risque, et donc d’une meilleure sécurisation des personnels. Par ailleurs, pourrait être envisagée la création d’une Agence d’information des interventions militaires (AIIM, du type Agence de Presse), qui aurait pour objectif de transmettre les informations relatives aux événements particuliers que sont par exemple les prises d’otages. L’idée est de jouer sur la transparence des informations, de créer une contre-expertise des communiqués des autres agences de presses, voire de les devancer et de fournir un message officiel objectif. Dissuader, sensibiliser les ONG, les entreprises et les acteurs divers de façons directe ou indirecte me semble pertinent et répond à un besoin collectif de prévention et de lutte contre le terrorisme.
Intervention des forces militaires, préconisations
Reste l’option de l’intervention des forces spéciales pour libérer les otages. Pour la conduite de cette opération, il est capital de respecter la souveraineté de l’Etat où auront été localisés avec certitude les otages. Mais tous les moyens de la France devront être mobilisés et mis à disposition des forces locales. Les otages seront repérés par les agents locaux ainsi que par tous les moyens de renseignement à notre disposition. La conduite de l’opération sera assurée par les autorités locales avec le plus grand appui possible de la France, à commencer par les forces spéciales du COS, et ce avec une coordination maximale. Nos forces devront être prêtes à assurer le commandement de l’intervention si les autorités locales en acceptent la demande. L’expérience française peut être un gage de succès, au vu de la préparation des forces. On note toutefois que l’Algérie refuse l’intervention de la France dans ce type d’affaires, exigeant le recours à leurs seules forces armées. Il conviendra de s’assurer que les otages n’y sont pas déplacés…