Au début du décembre 2016, « BDS-Israël » qui est le blog principal du mouvement de boycotts, désinvestissements et sanctions contre l’occupation israélienne de la Cisjordanie, a annoncé une victoire informationnelle contre la société de service de sécurité britannique appelé G4S. De son côté, le blog Electronic Intifada, qui est aussi de nationalité britannique, a s’est félicité du résultat. Il couronne une longue campagne protestataire dont l’objectif était de dénoncer la complicité de G4S à propos de la violation des Droits de l’Homme commis par l’Israël. Cette campagne, selon Electronic Intifada a généré des réactions négatives pour G4S, telles que les désinvestissements de la part du Bill & Melinda Gates Foundation, de la ville d’Oakland en Californie et de l’United Methodist Church des États-Unis.
La campagne menée par BDS-Israël a été bien médiatisée dans la blogosphère des militants pro-palestiniens, mais son véritable impact est difficile à mesurer. Le suivi des liens démontre que la plus grande partie de la production de connaissances provient d’une source unique, à savoir le site web d’Electronic Intifada. Il s’avère donc nécessaire de vérifier si cette campagne est à l’origine de l’affaiblissement des cibles visées par les détracteurs.
Electronic Intifada cite par exemple le journal Financial Times qui confirme la vente des actifs de G4S en Israël à une société israélienne FIMI Opportunity Funds [1]. Mais le journaliste rédacteur du Financial Times ne déduit pas pour autant que cette vente résulte de la campagne du BDS-Israël. En 2013 (au moment où débute à peine le mouvement de protestation), G4S a annoncé qu’elle allait procéder à la vente de nombreuses entreprises possédée par G4S. En 2014, huit entreprises furent vendues ou fermées. Il est prévu la vente ou la fermeture d’une vingtaine d’autres entreprises partout dans le monde.
Le cas du G4S ressemble semble davantage à une cyber manipulation qu’à la traduction dans ses faits de la puissance informationnelle du mouvement BDS-Israël qui aurait obligé une société britannique à vendre des actifs parce que son image aurait été atteinte à la suite de cette polémique entretenue sur les réseaux sociaux.
En revanche, cette cyber manipulation a marqué des points en termes de perception, y compris dans le « camp ennemi ». Malgré le manque de preuves, la publicité accordée à cette campagne de protestation par certains médias a provoqué des réactions contradictoires qui ont alimenté la thèse des attaquants. Le ministre israélien de la sécurité publique, Gilad Erdan, a accusé la société britannique de s’incliner devant les intimidations du BDS [2]. Cette déclaration et les menaces et condamnations des gouvernements sympathisants avec Israël ont exagéré la puissance du BDS-Israël. L’agitation « amplifiée » de BDS-Israël a généré un écho, semble-t-il quelque peu disproportionné. Cette affaire démontre une fois de plus le décalage entre la résonance réelle d’un campagne de protestation et l’amplification artificielle que peuvent lui donner des ricochets médiatiques qui entretiennent un fonds de commerce autour du conflit israélo-palestinien.
[1] « G4S agrees to sell Israeli unit », Financial Times. (2 décembre 2016).
[2] « G4S requested UK intervene after Israeli minister's criticism », Financial Times. (24 janvier 2017).
La campagne menée par BDS-Israël a été bien médiatisée dans la blogosphère des militants pro-palestiniens, mais son véritable impact est difficile à mesurer. Le suivi des liens démontre que la plus grande partie de la production de connaissances provient d’une source unique, à savoir le site web d’Electronic Intifada. Il s’avère donc nécessaire de vérifier si cette campagne est à l’origine de l’affaiblissement des cibles visées par les détracteurs.
Electronic Intifada cite par exemple le journal Financial Times qui confirme la vente des actifs de G4S en Israël à une société israélienne FIMI Opportunity Funds [1]. Mais le journaliste rédacteur du Financial Times ne déduit pas pour autant que cette vente résulte de la campagne du BDS-Israël. En 2013 (au moment où débute à peine le mouvement de protestation), G4S a annoncé qu’elle allait procéder à la vente de nombreuses entreprises possédée par G4S. En 2014, huit entreprises furent vendues ou fermées. Il est prévu la vente ou la fermeture d’une vingtaine d’autres entreprises partout dans le monde.
Le cas du G4S ressemble semble davantage à une cyber manipulation qu’à la traduction dans ses faits de la puissance informationnelle du mouvement BDS-Israël qui aurait obligé une société britannique à vendre des actifs parce que son image aurait été atteinte à la suite de cette polémique entretenue sur les réseaux sociaux.
En revanche, cette cyber manipulation a marqué des points en termes de perception, y compris dans le « camp ennemi ». Malgré le manque de preuves, la publicité accordée à cette campagne de protestation par certains médias a provoqué des réactions contradictoires qui ont alimenté la thèse des attaquants. Le ministre israélien de la sécurité publique, Gilad Erdan, a accusé la société britannique de s’incliner devant les intimidations du BDS [2]. Cette déclaration et les menaces et condamnations des gouvernements sympathisants avec Israël ont exagéré la puissance du BDS-Israël. L’agitation « amplifiée » de BDS-Israël a généré un écho, semble-t-il quelque peu disproportionné. Cette affaire démontre une fois de plus le décalage entre la résonance réelle d’un campagne de protestation et l’amplification artificielle que peuvent lui donner des ricochets médiatiques qui entretiennent un fonds de commerce autour du conflit israélo-palestinien.
[1] « G4S agrees to sell Israeli unit », Financial Times. (2 décembre 2016).
[2] « G4S requested UK intervene after Israeli minister's criticism », Financial Times. (24 janvier 2017).