Les coulisses de la fusion Monsanto-Bayer. Et si c’était Monsanto qui était en train de noyauter Bayer ?
Le 12 Mai 2016 Bayer offre 40 Mds d’€uro pour acheter Monsanto puis relève son offre le 23 Mai à 62 Mds d’€uro. L’acquisition sera finalisée quatre mois plus tard pour le montant de 66 Mds d’€uro, le 14 Septembre. Le prix d’achat de l’action est à 128 $ l’action alors qu’elle est cotée à 106,69$, soit une plus-value de plus de 20%. Toutefois, l’acquisition doit attendre l’approbation de 30 juridictions qui ne seront rendu que vers la fin 2017 et un analyste du Financial Times estime la probabilité d’un refus à 50 %. Dans un tel cas, Bayer paierait deux milliards de compensation au semencier américain.
Durant le mois de Mai la réaction sur les cours de bourse ne se fait pas attendre. L’action Monsanto explose. A 89,03$ le 9, elle passe à 97,92$ le 12, à 106$ le 23 pour clôturer à 112,5$ le 31. Ceci représente une hausse de 26,3 % sur la période. Les marchés exultent, l’annonce paraissant être la nouvelle de l’année pour l’action Monsanto. En est-il de même pour Bayer ? Etrangement, son cours subit une dégringolade. A 99,95€ le 9, il passe à 95,15€ le 12, à 84,42€ le 23 pour clôturer à 86,25€ le 31. Ceci représente une baisse de 13,7% avec un point culminant sur la période du 9 au 23 avec une baisse de 15,5%.
Les actionnaires de Monsanto profiteraient-ils de cette opportunité aux dépens de ceux de Bayer ? Mais qui sont-ils au juste, ces actionnaires ? Après avoir consulté les dix principaux de chaque groupe notre surprise fut de constater qu’ils étaient, pour la plupart d’entre eux… identique. Vanguard contrôlerait 6,95% de Monsanto pour 2,07% de Bayer, State Street 4,22% pour 1,06%, Massachusetts Massachusetts Financial 3,40% pour 1,84%, Capital Research Management 4,94% pour 1,58% et BlackRock 3,92% pour 2,75%.
Ainsi, en rachetant Monsanto les actionnaires de Bayer se sont-ils signés un très gros chèque dépassant toute leurs espérances ? Vanguard disposerait de 5,79%, sous forme de FCP, dans Monsanto tandis que les parts de BlackRock dans Monsanto ne serait plus que de 2,59 % au 30 Septembre 2016. Ceci signifierait-il qu’il a déjà pratiqué des cessions pour empocher de juteuses plus-values ? Ce qui est encore plus inquiétant se sont les prospectives de Monsanto. Un chiffre d’affaires en baisse de 7% en 2015 et peu encourageant pour 2016, un produit phare, le Round UP, très controversé en Europe alors qu’il représente 1,8Mds$ de CA d’un secteur des pesticides de 4,75Mds$ pour un CA total, intégrant les semences, de 15Mds$ (chiffres 2015). Si le passé récent de Monsanto est peu reluisant son avenir est encore plus inquiétant.
Tout d’abord, les principaux brevets de Monsanto sont tombés dans le domaine public. Le glyphosate (Roundup) en 2000 tout comme certains brevets sur les OGM Roundup Ready à partir de 2011-2013. Or, le business model de Monsanto est construit sur la combinaison : monoculture + RoundUP + RoundUP Ready. Ainsi, la fusion des groupes américains Dupont de Nemours et Dow Chemical pourraient facilement reprendre le contrôle de ces anciens marchés de Monsanto.
Pourtant, Bayer continue de justifier l’intérêt de son acquisition par le développement digital de Monsanto. Il a acquis pour 1Mds$ The Climate Corporation en 2013 qui cartographie tous les champs des Etats-Unis et augmente ses cartes de données sur la qualité des sols et les conditions météorologiques. Ces données sont croisées avec un GPS et les infos que possèdent Monsanto sur les semences et ses produits phytosanitaires. Cette technologie permettrait aux cultivateurs d’adapter leurs pratiques et les quantités d’intrants qu’ils répandent en temps réel par des conseils prodigués par l’application. Bulle numérique ou véritable gisement de valeur à long terme ?
Durant le mois de Mai la réaction sur les cours de bourse ne se fait pas attendre. L’action Monsanto explose. A 89,03$ le 9, elle passe à 97,92$ le 12, à 106$ le 23 pour clôturer à 112,5$ le 31. Ceci représente une hausse de 26,3 % sur la période. Les marchés exultent, l’annonce paraissant être la nouvelle de l’année pour l’action Monsanto. En est-il de même pour Bayer ? Etrangement, son cours subit une dégringolade. A 99,95€ le 9, il passe à 95,15€ le 12, à 84,42€ le 23 pour clôturer à 86,25€ le 31. Ceci représente une baisse de 13,7% avec un point culminant sur la période du 9 au 23 avec une baisse de 15,5%.
Les actionnaires de Monsanto profiteraient-ils de cette opportunité aux dépens de ceux de Bayer ? Mais qui sont-ils au juste, ces actionnaires ? Après avoir consulté les dix principaux de chaque groupe notre surprise fut de constater qu’ils étaient, pour la plupart d’entre eux… identique. Vanguard contrôlerait 6,95% de Monsanto pour 2,07% de Bayer, State Street 4,22% pour 1,06%, Massachusetts Massachusetts Financial 3,40% pour 1,84%, Capital Research Management 4,94% pour 1,58% et BlackRock 3,92% pour 2,75%.
Ainsi, en rachetant Monsanto les actionnaires de Bayer se sont-ils signés un très gros chèque dépassant toute leurs espérances ? Vanguard disposerait de 5,79%, sous forme de FCP, dans Monsanto tandis que les parts de BlackRock dans Monsanto ne serait plus que de 2,59 % au 30 Septembre 2016. Ceci signifierait-il qu’il a déjà pratiqué des cessions pour empocher de juteuses plus-values ? Ce qui est encore plus inquiétant se sont les prospectives de Monsanto. Un chiffre d’affaires en baisse de 7% en 2015 et peu encourageant pour 2016, un produit phare, le Round UP, très controversé en Europe alors qu’il représente 1,8Mds$ de CA d’un secteur des pesticides de 4,75Mds$ pour un CA total, intégrant les semences, de 15Mds$ (chiffres 2015). Si le passé récent de Monsanto est peu reluisant son avenir est encore plus inquiétant.
Tout d’abord, les principaux brevets de Monsanto sont tombés dans le domaine public. Le glyphosate (Roundup) en 2000 tout comme certains brevets sur les OGM Roundup Ready à partir de 2011-2013. Or, le business model de Monsanto est construit sur la combinaison : monoculture + RoundUP + RoundUP Ready. Ainsi, la fusion des groupes américains Dupont de Nemours et Dow Chemical pourraient facilement reprendre le contrôle de ces anciens marchés de Monsanto.
Pourtant, Bayer continue de justifier l’intérêt de son acquisition par le développement digital de Monsanto. Il a acquis pour 1Mds$ The Climate Corporation en 2013 qui cartographie tous les champs des Etats-Unis et augmente ses cartes de données sur la qualité des sols et les conditions météorologiques. Ces données sont croisées avec un GPS et les infos que possèdent Monsanto sur les semences et ses produits phytosanitaires. Cette technologie permettrait aux cultivateurs d’adapter leurs pratiques et les quantités d’intrants qu’ils répandent en temps réel par des conseils prodigués par l’application. Bulle numérique ou véritable gisement de valeur à long terme ?