Une fraude dénoncée au plus haut niveau…
Le 25 Octobre dernier, le Quotidien du Peuple (cf. Note 1) a largement relayé, y compris vers les pays étrangers, une affaire qui aurait pu rester interne : des fonctionnaires chinois de la ville de Xi’an auraient fait en sorte que les données concernant le niveau de pollution de cette ville connaisse une amélioration substantielle afin de répondre au plan mis en place par le pouvoir central pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes de Chine.
Le Parti Communiste Chinois (PCC) indique que cette information lui est parvenue grâce à des organes de presse locaux. Sans préjugé de la véracité des faits, ni de l’urgence pour trouver des solutions viables afin de résoudre ce problème crucial, il nous a semblé pertinent de nous pencher succinctement sur le mécanisme suivi par le pouvoir central afin d’utiliser cette information pour contribuer à résoudre plusieurs défis particulièrement sensibles.
Le moyen utilisé est simple et connu: un fait plausible et anodin rapporté par des médias locaux dont les noms ne sont pas indiqués, une caisse de résonance sous la forme d’un média national et enfin des relais d’influence à l’étranger soutenus par des ONGs comme Greenpeace, interdit en Chine continentale . L’affaire n’est plus contestable…
… dont les origines et conséquences ne se limitent pas à la qualité de l’air.
Xi Jinping, consacré noyau dur par le PCC fin octobre 2016, entend bien utiliser cet incident pour montrer qui dirige le pays face à des provinces qui le défient régulièrement. Il sanctionne une ville connue du monde entier en raison de son histoire et en fait un exemple. Il cible les dirigeants déjà régulièrement inquiétés dans des affaires de corruption.
Pékin montre ainsi à la population chinoise sa ferme volonté d’améliorer son quotidien en tentant d’imposer des mesures dont beaucoup sont aujourd’hui très difficiles à mettre en place pour des raisons financières, matérielles, et sociales.
Il exige des provinces la réalisation de ces projets tout en déployant des indicateurs qui sont susceptibles d’être rendus publics. Certains sont d’ailleurs publiés dès à présent sur Internet. Cette stratégie permet d’éviter de voir les fonds détournés et les mesures fragilisées car inachevées.
Il améliore son image vis-à-vis des nations étrangères auprès desquelles il s’est engagé notamment lors de la COP21 et utilise une fraude pour justifier sa lutte contre la corruption et les complots.
Il force le pays à se débarrasser de ses entreprises polluantes dont beaucoup constituent aujourd’hui des gouffres financiers. Une montée en gamme de ces centres de production soutiendra la croissance de la Chine, contrainte de se réformer à grande vitesse.
En somme, un simple morceau de coton glissé dans un instrument de mesure donne un éclairage original sur les grands enjeux auxquels est confronté le pays en ce début de XXIème siècle.
Note 1 :
Le «Renmin Ribao» (le Quotidien du Peuple) est l'organe du Comité central du Parti communiste chinois (PCC). "Doyen" de la presse écrite nationale, il est aujourd'hui le premier quotidien du pays. Avec son tirage de trois millions d'exemplaires, le journal chinois est classé par l'Unesco parmi les dix plus grands du monde.
Le 25 Octobre dernier, le Quotidien du Peuple (cf. Note 1) a largement relayé, y compris vers les pays étrangers, une affaire qui aurait pu rester interne : des fonctionnaires chinois de la ville de Xi’an auraient fait en sorte que les données concernant le niveau de pollution de cette ville connaisse une amélioration substantielle afin de répondre au plan mis en place par le pouvoir central pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes de Chine.
Le Parti Communiste Chinois (PCC) indique que cette information lui est parvenue grâce à des organes de presse locaux. Sans préjugé de la véracité des faits, ni de l’urgence pour trouver des solutions viables afin de résoudre ce problème crucial, il nous a semblé pertinent de nous pencher succinctement sur le mécanisme suivi par le pouvoir central afin d’utiliser cette information pour contribuer à résoudre plusieurs défis particulièrement sensibles.
Le moyen utilisé est simple et connu: un fait plausible et anodin rapporté par des médias locaux dont les noms ne sont pas indiqués, une caisse de résonance sous la forme d’un média national et enfin des relais d’influence à l’étranger soutenus par des ONGs comme Greenpeace, interdit en Chine continentale . L’affaire n’est plus contestable…
… dont les origines et conséquences ne se limitent pas à la qualité de l’air.
Xi Jinping, consacré noyau dur par le PCC fin octobre 2016, entend bien utiliser cet incident pour montrer qui dirige le pays face à des provinces qui le défient régulièrement. Il sanctionne une ville connue du monde entier en raison de son histoire et en fait un exemple. Il cible les dirigeants déjà régulièrement inquiétés dans des affaires de corruption.
Pékin montre ainsi à la population chinoise sa ferme volonté d’améliorer son quotidien en tentant d’imposer des mesures dont beaucoup sont aujourd’hui très difficiles à mettre en place pour des raisons financières, matérielles, et sociales.
Il exige des provinces la réalisation de ces projets tout en déployant des indicateurs qui sont susceptibles d’être rendus publics. Certains sont d’ailleurs publiés dès à présent sur Internet. Cette stratégie permet d’éviter de voir les fonds détournés et les mesures fragilisées car inachevées.
Il améliore son image vis-à-vis des nations étrangères auprès desquelles il s’est engagé notamment lors de la COP21 et utilise une fraude pour justifier sa lutte contre la corruption et les complots.
Il force le pays à se débarrasser de ses entreprises polluantes dont beaucoup constituent aujourd’hui des gouffres financiers. Une montée en gamme de ces centres de production soutiendra la croissance de la Chine, contrainte de se réformer à grande vitesse.
En somme, un simple morceau de coton glissé dans un instrument de mesure donne un éclairage original sur les grands enjeux auxquels est confronté le pays en ce début de XXIème siècle.
Note 1 :
Le «Renmin Ribao» (le Quotidien du Peuple) est l'organe du Comité central du Parti communiste chinois (PCC). "Doyen" de la presse écrite nationale, il est aujourd'hui le premier quotidien du pays. Avec son tirage de trois millions d'exemplaires, le journal chinois est classé par l'Unesco parmi les dix plus grands du monde.