Si le marché de l’aviation est, par nature, décidé au niveau politique, il est caractérisé par une visibilité telle que la société civile a une influence non négligeable à son encontre. Des décisions politiques majeures à ce niveau peuvent être remises en question à cause de polémiques (F-35 au Canada, Gripen en Suisse), ce qui implique des stratégies de communication de la part des grands fournisseurs pour convaincre des populations de façon différente que pour les décideurs.
Ce processus de concurrence économique et médiatique s’exerce différemment suivant le statut du fabricant. Au cours des deux dernières décennies, l’approche du leader mondial de l’armement, Lockheed-Martin, pour imposer sa domination, a redéfini le marché complètement, en cherchant non plus à vendre un produit mais à imposer une vérité fondée sur trois points décisifs :
- La communication à outrance, utilisant les moyens financiers des forces armées des États-Unis pour réaliser des exercices mettant en valeur ses produits, à une échelle inimaginable pour la concurrence européenne, russe ou chinoise.
- Le refus du Congrès des Etats-Unis de vendre un avion (F-22) même aux plus proches alliés, d’après le raisonnement qu’il est trop performant pour sortir du territoire.
- La redéfinition du vocabulaire. Telle une novlangue de Orwell, le vocabulaire utilisé par la presse généraliste et spécialisée et par la concurrence de Lockheed-Martin, a été créé de toutes pièces par ce dernier et met automatiquement ses produits sur un piédestal médiatique. En faisant adopter le vocable de ‘’générations‘’, le conglomérat a réussi à faire en sorte que les communications de EADS, Chengdu, Boeing et Sukhoi deviennent inconsciemment une acceptation de la domination technologique de L-M, EADS allant jusqu’à décrire son Typhoon comme ‘’Second Best‘’.
La situation médiatique sur ce marché est celle d’un leader inconsciemment reconnu par presque tous ses concurrents comme proposant des produits supérieurs et imposant des normes en termes de technologie et de communication, avec des résultats stratégiques reflétant cette pensée (dans le domaine militaire) :
- neutralisation/absorption à terme des concurrents alliés acceptant le statut de suiveur (EADS qui a changé de sigle pour Airbus). Notons au passage que le nouveau directeur de la recherche du groupe Airbus est un citoyen américain qui a demandé à pouvoir continuer à résider une partie de l’année aux Etats-Unis.
- épuisement financier des concurrents ennemis acceptant le statut de suiveur (Sukhoi),
- refus d’admettre l’existence des concurrents refusant le modèle, tentatives de neutralisation parallèle politique (Dassault).
On notera les outsiders dans cette structure : Dassault, dont la communication diverge avec le standard imposé, et Chengdu, travaillant à l’extérieur de ce besoin de communication en bénéficiant du système politique chinois et en pratiquant l’espionnage industriel en vue d’éviter le piège du programme SDI d’une course ruineuse vers des technologies annoncées médiatiquement mais peu démontrées.
Il demeure que la combinaison d’une domination économique associée à une domination dialectique permet au fort d’imposer aux faibles de jouer une partie où les dés sont pipés.
Ce processus de concurrence économique et médiatique s’exerce différemment suivant le statut du fabricant. Au cours des deux dernières décennies, l’approche du leader mondial de l’armement, Lockheed-Martin, pour imposer sa domination, a redéfini le marché complètement, en cherchant non plus à vendre un produit mais à imposer une vérité fondée sur trois points décisifs :
- La communication à outrance, utilisant les moyens financiers des forces armées des États-Unis pour réaliser des exercices mettant en valeur ses produits, à une échelle inimaginable pour la concurrence européenne, russe ou chinoise.
- Le refus du Congrès des Etats-Unis de vendre un avion (F-22) même aux plus proches alliés, d’après le raisonnement qu’il est trop performant pour sortir du territoire.
- La redéfinition du vocabulaire. Telle une novlangue de Orwell, le vocabulaire utilisé par la presse généraliste et spécialisée et par la concurrence de Lockheed-Martin, a été créé de toutes pièces par ce dernier et met automatiquement ses produits sur un piédestal médiatique. En faisant adopter le vocable de ‘’générations‘’, le conglomérat a réussi à faire en sorte que les communications de EADS, Chengdu, Boeing et Sukhoi deviennent inconsciemment une acceptation de la domination technologique de L-M, EADS allant jusqu’à décrire son Typhoon comme ‘’Second Best‘’.
La situation médiatique sur ce marché est celle d’un leader inconsciemment reconnu par presque tous ses concurrents comme proposant des produits supérieurs et imposant des normes en termes de technologie et de communication, avec des résultats stratégiques reflétant cette pensée (dans le domaine militaire) :
- neutralisation/absorption à terme des concurrents alliés acceptant le statut de suiveur (EADS qui a changé de sigle pour Airbus). Notons au passage que le nouveau directeur de la recherche du groupe Airbus est un citoyen américain qui a demandé à pouvoir continuer à résider une partie de l’année aux Etats-Unis.
- épuisement financier des concurrents ennemis acceptant le statut de suiveur (Sukhoi),
- refus d’admettre l’existence des concurrents refusant le modèle, tentatives de neutralisation parallèle politique (Dassault).
On notera les outsiders dans cette structure : Dassault, dont la communication diverge avec le standard imposé, et Chengdu, travaillant à l’extérieur de ce besoin de communication en bénéficiant du système politique chinois et en pratiquant l’espionnage industriel en vue d’éviter le piège du programme SDI d’une course ruineuse vers des technologies annoncées médiatiquement mais peu démontrées.
Il demeure que la combinaison d’une domination économique associée à une domination dialectique permet au fort d’imposer aux faibles de jouer une partie où les dés sont pipés.