La guerre de l’information inévitable pour lutter contre l’islamisme radical

Le monde immatériel est au cœur de la dynamique terroriste. Il facilite la résonance de cette dynamique sur les réseaux sociaux et permet la conservation de la mémoire des « exploits » jihadistes, notamment à partir des fronts afghan, irakien, syrien.
Les initiatives actuelles du type stopjihadisme sont insuffisantes pour contrer les effets de ce type de propagande. Il est nécessaire de tenter une démarche complémentaire qui relève de la guerre de l’information.

La menace informationnelle extérieure

Elle est de plusieurs niveaux :
- La propagande subversive pour créer un clivage au sein de la population française.
- La politique de recrutement pour le jihad.
- La promotion de la terreur artisanale et individuelle.

La menace informationnelle intérieure
Elle n’est pas seulement de nature terroriste mais aussi de nature sociologique. L’affaire du Burkini est un des révélateurs de l’usage rampant de l’information comme « arme offensive ». La question de la légitimité est au cœur de cette nouvelle forme de guerre de l’information. Les mouvances islamistes radicales revendiquent la liberté de se comporter selon des principes religieux et présente les règles restrictives de la laïcité comme une atteinte aux droits de l’homme. Les mouvances de l’islamisme radical ont compris l’intérêt d’exploiter systématiquement cette brèche partout où c’est possible (écoles, piscines, hôpitaux, lieux de travail, plages…).
Les actes ultra minoritaires revendiqués au nom de la cause islamique ne font qu’aggraver une fracture dont la dimension est désormais sociétale. De nouvelles frappes aveugles assimilées à du terrorisme de masse ne peuvent qu’accentuer les clivages actuels au sein d’une partie croissante de la population qui considère désormais la religion musulmane comme une menace pour sa sécurité et comme un facteur permanent et croissant de déstabilisation des fondements de la société.

Cette double logique de menace informationnelle implique une réflexion approfondie sur les deux terrains, extérieur et intérieur.

La fin du mandat de François Hollande gèle toute initiative dans ce domaine. Mais le prochain Président de la République risque de ne pas avoir le choix. La sédimentation islamique qui se développe dans certaines zones du territoire est devenue un problème majeur. Les tentatives d’imposer des règles de vie dans des quartiers ou des cités « sous contrôle » par des minorités agissantes salafistes ou sous l’influence des Frères musulmans constitue une menace qui n’est plus de nature terroriste mais est devenue sociologique. La personnalité qui va succéder à François Hollande aura à prendre en compte ce phénomène de société. L’omission ou la dissimulation du problème sera une faute politique majeure qui aura des conséquences ravageuses sur le plan de la politique intérieure. On oubliera alors très vite les pantalonnades des petits groupuscules islamo-gauchistes dont la résonance est gonflée artificiellement par les médias. La crise de rejet telle qu’elle est apparue furtivement en Corse lors des évènements de Sisco de cet été n’est pas circonscrite à la Corse. Elle est latente dans l’hexagone. Les dérapages à venir de nature non plus terroriste mais sociologique risquent d’entraîner la rupture de digue tellement crainte pas la majorité du monde politique. Sur ce sujet les plus sensibilisés à la lutte contre le terrorisme islamique à l’image du juge Trevidic ont malheureusement une guerre de retard.