Les limites informationnelles du monde politique

La société de l’information ne se résume pas aux métiers de la communication et à l’analyse des sondages d’opinion. Cette évidence est encore mal comprise du monde politique. Le Brexit britannique n’a pas été anticipé par le système politico-médiatique anglais. Contrairement à la tonalité des reportages des médias locaux, le débat sur l’Europe a été supplanté par la question de l’immigration et de sa place dans la société britannique. La Grande Bretagne avait la réputation d’être un pays très ouvert et plutôt conciliant. L’étude des résultats du dernier référendum démontrent que les circonscriptions qui ont voté massivement pour le retrait de l’Union Européenne sont celles qui sont touchées par les dérives comportementales de certains immigrés, notamment le viol et la prostitution forcée de plusieurs centaines de jeunes filles issues de milieux modestes dans le nord du pays.
La permissivité de la société britannique est devenue aujourd’hui un sujet récurrent dans la vie politique. Le gouvernement est obligé de changer sa politique de sécurité en s’attaquant notamment au problème de l’islamisation dans les prisons. Mais les failles se révèlent de jour en jour plus importantes comme l’atteste le comportement de certaines universités britanniques dans le débat sur la question islamiste.
En France, l’élection présidentielle pourrait servir de révélateur à ce que d’aucuns considèrent comme les faits annonciateurs de la tension « sociologique » qui affecte certains secteurs de la société française. L’activité support front office de la salle des marchés d’une grande banque française située à Colombes est touchée par les revendications de nature religieuse d’une partie du personnel qui réclame une salle de prière et le droit de pouvoir prier plusieurs fois par jour durant leur temps de travail. Il s’agit d’un exemple caractéristique de la montée en puissance des revendications de nature islamiste. L’affaire du burkini de cet été n’est qu’un épisode parmi beaucoup d’autres où il est question de tentatives de transgression des pratiques en usage dans la société française. Le problème n’est plus la question de l’identité mais la manière dont les Français vont réagir par rapport à ces actes du quotidien qui génèrent un début de rejet de la part d’une partie croissante de la population. Le non dit et la pratique d’autocensure des médias britanniques n’a pas empêché le Brexit. Les médias et le monde politique français évitent soigneusement d’aborder ce type de question. Cette pratique de l’omerta risque de réserver certaines surprises au premier tour de l’élection 2017.