Kim Jong-Un, dictateur de la Corée du Nord, affirme sa puissance grâce aux nouvelles technologies de l’information
La dernière dictature stalinienne au monde
Depuis la fondation de la République populaire de Corée du Nord en 1948, son histoire se confond avec celle de la famille Kim. Dans ce pays de 25 millions d’habitants, ultra-militarisé et totalement fermé, les médias traditionnels nationaux (presse, télévision radio) ont toujours été muselés et entièrement contrôlés par l’Etat, ne proposant chacun qu’un seul canal qui rediffuse à l’infini les mêmes reportages à la gloire du régime.
La prise de contrôle d’Internet et des réseaux sociaux
Kim Jong-Un, 33 ans, petit-fils du fondateur de la dynastie, éduqué en Suisse, a très vite compris les avantages de la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication dont l’usage s’est généralisé dans les années 2000.
Le web, distribué via un unique câble par l’intermédiaire du puissant voisin chinois est donc réservé à certains officiels de haut rang ou aux services de l'Etat, mais interdit d’accès à la population pour la préserver des dangers du capitalisme et du pluralisme. Il se limite à Kwangmyong, une sorte d’intranet censuré et expurgé, accessible sur permission à quelques étudiants ou rares détenteurs d’un ordinateur. Ce sous-équipement de la population contraste avec une armée sur-connectée et forte de 1800 à 6000 hackers formés au sein même des universités du pays. La Corée du Nord serait ainsi la 3ème cyber-armée la plus puissante au monde derrière la Russie et les Etats-Unis et est soupçonnée d’être à l’origine de nombreuses attaques massives ou piratages ciblés . Kim Jong-Un sait que la guerre ne se gagne pas uniquement sur le terrain.
Depuis 2013, le dictateur nord-coréen autorise les ressortissants étrangers (1) à partager des données sur Internet en passant par son réseau mobile 3 G. Il est aussi présent et actif sur Facebook, Twitter et Instagram (2) qui lui offrent une tribune mondiale pour diffuser sa propagande et ses menaces d’attaques nucléaires contre «l’ennemi» américain ou sud-coréen via des sites labellisés à sa seule effigie et ne relayant que des reportages illustrés par l’agence officielle KCNA. On y voit toujours le jeune dirigeant souriant, entouré de proches fidèles et adoré de son peuple ou des clichés de gigantesques défilés militaires. Qu’importe de susciter les railleries des bloggeurs par son aspect caricatural et suranné, la Corée du Nord se sert des outils de communication les plus modernes et a la maîtrise de son image au niveau national et mondial, ceci malgré son isolement sur la scène internationale, et c’est tout ce qui lui importe.
Notes
(1) L’ouverture fait suite à la visite d’Eric Schmidt, ancien directeur de Google et actuel Président du conseil d’administration de la firme américaine, en Corée du Nord le 7 janvier 2012.
(2) Twitter : @uriminzok (17500 tweets et 18000 abonnés)
Intagram : https://www.instagram.com/supremeleadz/?hl=fr
Depuis la fondation de la République populaire de Corée du Nord en 1948, son histoire se confond avec celle de la famille Kim. Dans ce pays de 25 millions d’habitants, ultra-militarisé et totalement fermé, les médias traditionnels nationaux (presse, télévision radio) ont toujours été muselés et entièrement contrôlés par l’Etat, ne proposant chacun qu’un seul canal qui rediffuse à l’infini les mêmes reportages à la gloire du régime.
La prise de contrôle d’Internet et des réseaux sociaux
Kim Jong-Un, 33 ans, petit-fils du fondateur de la dynastie, éduqué en Suisse, a très vite compris les avantages de la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication dont l’usage s’est généralisé dans les années 2000.
Le web, distribué via un unique câble par l’intermédiaire du puissant voisin chinois est donc réservé à certains officiels de haut rang ou aux services de l'Etat, mais interdit d’accès à la population pour la préserver des dangers du capitalisme et du pluralisme. Il se limite à Kwangmyong, une sorte d’intranet censuré et expurgé, accessible sur permission à quelques étudiants ou rares détenteurs d’un ordinateur. Ce sous-équipement de la population contraste avec une armée sur-connectée et forte de 1800 à 6000 hackers formés au sein même des universités du pays. La Corée du Nord serait ainsi la 3ème cyber-armée la plus puissante au monde derrière la Russie et les Etats-Unis et est soupçonnée d’être à l’origine de nombreuses attaques massives ou piratages ciblés . Kim Jong-Un sait que la guerre ne se gagne pas uniquement sur le terrain.
Depuis 2013, le dictateur nord-coréen autorise les ressortissants étrangers (1) à partager des données sur Internet en passant par son réseau mobile 3 G. Il est aussi présent et actif sur Facebook, Twitter et Instagram (2) qui lui offrent une tribune mondiale pour diffuser sa propagande et ses menaces d’attaques nucléaires contre «l’ennemi» américain ou sud-coréen via des sites labellisés à sa seule effigie et ne relayant que des reportages illustrés par l’agence officielle KCNA. On y voit toujours le jeune dirigeant souriant, entouré de proches fidèles et adoré de son peuple ou des clichés de gigantesques défilés militaires. Qu’importe de susciter les railleries des bloggeurs par son aspect caricatural et suranné, la Corée du Nord se sert des outils de communication les plus modernes et a la maîtrise de son image au niveau national et mondial, ceci malgré son isolement sur la scène internationale, et c’est tout ce qui lui importe.
Notes
(1) L’ouverture fait suite à la visite d’Eric Schmidt, ancien directeur de Google et actuel Président du conseil d’administration de la firme américaine, en Corée du Nord le 7 janvier 2012.
(2) Twitter : @uriminzok (17500 tweets et 18000 abonnés)
Intagram : https://www.instagram.com/supremeleadz/?hl=fr