Afin de renforcer la sécurité des pilotes de F1, Mercedes a présenté il y a un an de cela un nouveau concept d’arceau fixé sur les côtés de la tête du pilote et devant le volant, le Halo. S’il n’y a eu sur le moment aucune réaction, les médias sont devenus depuis le 3 mars 2016 un véritable champ de bataille. Ce jour-là Ferrari faisait un essai circuit du concept ébauché par Mercedes (1).
Dès le lendemain, Lewis Hamilton, triple champion du monde et pilote Mercedes, s’exprimait sur Eurosport : « Le halo ‘pire changement esthétique de l’histoire de la Formule 1’ ». Un jour plus tard, il renchérissait : « Hors de question d’utiliser le halo ! »
Le 4 mars, un autre constructeur, Renault via son directeur technique, venait à la rescousse de Ferrari et Mercedes. La Fédération Internationale de l'Automobile devant rendre son avis d’ici la fin 2016, les différents protagonistes, pilotes ou constructeurs, s’affrontent de plus en plus fréquemment. Pour autant les raisons divergent. Le principal reproche fait au Halo est le problème lié à la visibilité. Curieusement, aucune image officielle, avant ou depuis le début de cette affaire, ne montre la route vue depuis l’intérieur du cockpit. Il faut avoir recours à des photomontages pour s’en rendre compte. En ce n’est pas un laconique « OK », lâché par le pilote des essais, Kimi Räikkönen qui va rassurer les pilotes. De plus l’objectif même de sécurité est remis en question, même si le Halo va dans le bon sens, il ne protège pas des petits débris ou des décélérations violentes comme le souligne par exemple le père de Jules Bianchi, l’ancien pilote disparu en course il y a un an.
Sans attendre l’avis de la FIA, les constructeurs font la promotion de ce système. Directement ou via de rares pilotes, comme Nico Rosberg, pilote Mercedes, via Facebook, Twitter et sa page personnelle (2) ! En effet, en plus d’améliorer la notoriété et l’image des constructeurs, ce système leur permettrait d’accroitre la surface disponible pour de la publicité et donc d’augmenter les revenus liés au sponsoring, comme Ferrari l’a fait lors des essais.
Niki Lauda, triple champion du monde, n’aime pas non plus le Halo, mais lui insiste sur le dernier point abordé par les pilotes opposés à ce système, qu’une trop grande sécurité rend la F1 moins intéressante. Ce que reprendra, de manière assez directe, Jacques Villeneuve, ancien champion du monde, qui en plus « de ne pas du tout aimer le Halo », lâchera « Si les pilotes ont peur, qu’ils roulent en voitures de tourisme ».
Notes
1) Ouest-France du 3 mars 2016, sur http://www.ouest-france.fr/sport/auto/la-formule-1-teste-le-halo-4070807
2) Respectivement sur https://fr-fr.facebook.com/nicorosbergfanclub/posts/10153981719179246, https://twitter.com/nico_rosberg/status/705369326648496128 et http://news.nicorosberg.es/nico-rosberg-backs-halo-cockpit-concept/