En situation de quasi-monopole depuis 1986, le port espagnol d’Algerisas n’a pas vu venir à temps son dauphin méditerranéen. Lancé dans son élan de modernisation et soutenu par ses voisins européens, le Maroc a décidé de se doter d’un super port pour tirer avantage de sa position. Avec une capacité de plus de 8 millions de conteneurs, une main d’œuvre bon marché et une énorme zone d’offshoring, le projet de « super port » n’a pas laissé indifférent les députés espagnols allant jusqu’à exhorter le gouvernement de Madrid à libéraliser le marché et modifier le statut des dockers.
La Grogne sociale, moyen de pression sur les sources de financement
En effet dès son statut de zone offshore acquis, Tanger Med s’est lancée dans une opération séduction auprès des multinationales installées en Andalousie provoquant le départ de celles-ci.
Le cas le plus représentatif reste celui de Delphi, qui en 2008 a fermé son usine a Cadiz pour la rouvrir à Tanger. S’en est suivie alors une vague d’indignation où établissements publics et privés se sont adjoints à la grève des salariés, une grève relayée par plusieurs journaux européens. Interpellé par une presse espagnole remontée et des parlementaires andalous qui alimentaient les rangs de la majorité, le premier ministre Zapatero s’en va alors sommer le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso de venir en aide à son pays.
La rencontre s’est soldée finalement par une enveloppe d’aide de plus de 10 millions d’Euros accordée à la région de Cadiz et surtout par une remise en cause de la priorité donnée par la Banque européenne d'investissement (BEI) au financement de projets dans des pays tiers comme peut en témoigner l’intervention du parlementaire européen Nuno Teixeira (PPE) auprès de la commission. Ce dernier, adhérent au cercle d’amitié ‘Europe / Afrique du sud’ (pays hostile au Maroc) a nommément dénoncé le financement, d'un total de 200 millions d'euros, accordé pour l'extension du port de Tanger, qui selon lui pourrait ainsi devenir le plus grand port de transbordement d'Afrique et un concurrent direct des ports européens.
La carte environnementale, dernier va-tout du gouvernement andalou
Une fois le volet financier épuisé, fallait déplacer le combat sur un autre échiquier, chose faite : en effet immédiatement après l’annonce de la création de nouvelles routes maritimes reliant Tanger au reste de la méditerranée, Green Peace s’empresse de révéler l’impact de celles-ci sur les cétacés méditerranéens.
Considérée comme zone essentielle à la survie des mammifères aquatiques, le rapport de la fondation juge préjudiciable le développement de l’industrie portuaire dans celle-ci, un jugement que s’est empressé de relayer le département espagnol de la marine marchande dans les colonnes du journal El Pais considérant à ce sujet que « la nouvelle route n’est pas nécessaire ».
L’effet boule de neige est assuré dès lors que plusieurs artistes et associations se saisirent du dossier ajoutant leur contributions. La tribune de l’artiste andalou Pérez Villalta sur El Mundo, le soutien de l’association suisse Firmm comme l’intervention du parlementaire espagnol Raül Romeva i Rueda au parlement européen se posent en soutien.
Toutefois ces attaques ont été au final d’une portée réduite, la direction de Tanger Med ayant bien anticipé ces dernières en demandant, dès 2005, l’évaluation de l’impact environnemental. Cette étude, commanditée à un bureau indépendant (Idom), d’autant plus espagnol, a en effet minimisé cet impact établissant toute une série de mesures sur lesquels la direction s’est engagée.
Soucieux de l’image de leurs partenaires lesquels craignent évidement d’associer leur nom à un pollueur, TMPA, s’est doté de nouveau d’un plan de gestion environnementale dans le cadre des travaux d’extension du complexe portuaire, une initiative largement médiatisée par la presse et dans les cercles scientifiques.
La Grogne sociale, moyen de pression sur les sources de financement
En effet dès son statut de zone offshore acquis, Tanger Med s’est lancée dans une opération séduction auprès des multinationales installées en Andalousie provoquant le départ de celles-ci.
Le cas le plus représentatif reste celui de Delphi, qui en 2008 a fermé son usine a Cadiz pour la rouvrir à Tanger. S’en est suivie alors une vague d’indignation où établissements publics et privés se sont adjoints à la grève des salariés, une grève relayée par plusieurs journaux européens. Interpellé par une presse espagnole remontée et des parlementaires andalous qui alimentaient les rangs de la majorité, le premier ministre Zapatero s’en va alors sommer le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso de venir en aide à son pays.
La rencontre s’est soldée finalement par une enveloppe d’aide de plus de 10 millions d’Euros accordée à la région de Cadiz et surtout par une remise en cause de la priorité donnée par la Banque européenne d'investissement (BEI) au financement de projets dans des pays tiers comme peut en témoigner l’intervention du parlementaire européen Nuno Teixeira (PPE) auprès de la commission. Ce dernier, adhérent au cercle d’amitié ‘Europe / Afrique du sud’ (pays hostile au Maroc) a nommément dénoncé le financement, d'un total de 200 millions d'euros, accordé pour l'extension du port de Tanger, qui selon lui pourrait ainsi devenir le plus grand port de transbordement d'Afrique et un concurrent direct des ports européens.
La carte environnementale, dernier va-tout du gouvernement andalou
Une fois le volet financier épuisé, fallait déplacer le combat sur un autre échiquier, chose faite : en effet immédiatement après l’annonce de la création de nouvelles routes maritimes reliant Tanger au reste de la méditerranée, Green Peace s’empresse de révéler l’impact de celles-ci sur les cétacés méditerranéens.
Considérée comme zone essentielle à la survie des mammifères aquatiques, le rapport de la fondation juge préjudiciable le développement de l’industrie portuaire dans celle-ci, un jugement que s’est empressé de relayer le département espagnol de la marine marchande dans les colonnes du journal El Pais considérant à ce sujet que « la nouvelle route n’est pas nécessaire ».
L’effet boule de neige est assuré dès lors que plusieurs artistes et associations se saisirent du dossier ajoutant leur contributions. La tribune de l’artiste andalou Pérez Villalta sur El Mundo, le soutien de l’association suisse Firmm comme l’intervention du parlementaire espagnol Raül Romeva i Rueda au parlement européen se posent en soutien.
Toutefois ces attaques ont été au final d’une portée réduite, la direction de Tanger Med ayant bien anticipé ces dernières en demandant, dès 2005, l’évaluation de l’impact environnemental. Cette étude, commanditée à un bureau indépendant (Idom), d’autant plus espagnol, a en effet minimisé cet impact établissant toute une série de mesures sur lesquels la direction s’est engagée.
Soucieux de l’image de leurs partenaires lesquels craignent évidement d’associer leur nom à un pollueur, TMPA, s’est doté de nouveau d’un plan de gestion environnementale dans le cadre des travaux d’extension du complexe portuaire, une initiative largement médiatisée par la presse et dans les cercles scientifiques.