Mi-mars 2015 l’Organisation Mondiale de la Santé a classé 5 pesticides comme « cancérigènes probable » dont le glyphosate. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), branche de l’OMS basée à Lyon, est à l’origine de l’étude qui a fortement déplu au principal fabricant d’herbicide mondial Monsanto avec sa marque Roundup.
Confusion européenne, qui dit vrai ?
Le glyphosate est le pesticide le plus utilisé au monde et la clé de voûte de toute la stratégie de conquête du marché des biotechnologies végétales. La pédagogie faite sur les OGM pour un usage intensif - voire exclusif - du glyphosate est appuyée par la puissante organisation professionnelle UIPP (« Union des Industries de la Protection des Plantes »). L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), censée être objective, a délégué à l’Institut fédéral allemand d’évaluation du risque (BfR) l’étude pour la ré- autorisation du glyphosate pendant 10 ans en Europe. Cette étude s’est révélé plus que positive pour l’emploi de la substance. Deux résultats de deux entités européennes distinctes s’opposent donc : d’un côté le BfR avec plusieurs études non publiées faites par des industriels et de l’autre le CIRC qui se base sur des données publiques déjà revues par des scientifiques (« peer review »).
Pour Jean-Claude Bévillard, vice-président de France Nature Environnement, « une classification par l’OMS n’implique pas automatiquement une classification par la réglementation européenne. Une classification CMR 1b (cancérogène probable) au niveau européen permettrait le retrait des produits contenant du glyphosate ». L’EFSA va publier un rapport clé le 12 novembre prochain sur les risques du glyphosate qui permettra à la Commission Européenne de rendre son avis sur son interdiction ou non. Le 29 octobre, un appel a été lancé par des scientifiques, des syndicats, des ONG et des docteurs pour un abandon total du glyphosate auprès de la commissaire à la santé Andriukaitis. La commission européenne va-t-elle courber l’échine devant les agrochimistes?
Vers un monde sans glyphosate ?
La ministre de l’écologie Ségolène Royal a annoncé le 14 juin dernier l’interdiction du Roundup de Monsanto dans les jardineries françaises, un simple effet d’annonce selon l’ONG Générations Futures car aucune mesure concrète n’a été prise depuis. La firme Monsanto s’est fait entendre par un communiqué attaquant la ministre, en mettant en avant les prérogatives européennes. Dans la continuité, le ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll a lancé le 26 octobre le plan Ecophyto II qui durcit l’emploi des produits phytopharmaceutiques.
Le rapport du docteur Charles Benbrook pour Greenpeace montre une fuite en avant de l’utilisation du glyphosate par des concentrations de plus en plus importantes et toxiques pour l’être humain. D’après Yves Dessaux chercheur au CNRS, « les firmes agrochimiques répondent en empilant des caractères de résistance à d’autres herbicides ». En revanche, l’Association française des biotechnologies végétales estime que le Roundup est bon marché et qu’il « facilite les techniques d’implantation des cultures sans labour ». Pour appuyer les propos du chercheur, l’INRA étudie les résultats des alternatives aux herbicides (rotation des cultures, couverture ou labour du sol, optimisation de la dureté et des volumes d’eau).
Le CIRC a ouvert une brèche dans l’hégémonie mondiale du glyphosate en espérant qu’il permettra un regard plus objectif sur ce sujet dans les prochaines années.
Confusion européenne, qui dit vrai ?
Le glyphosate est le pesticide le plus utilisé au monde et la clé de voûte de toute la stratégie de conquête du marché des biotechnologies végétales. La pédagogie faite sur les OGM pour un usage intensif - voire exclusif - du glyphosate est appuyée par la puissante organisation professionnelle UIPP (« Union des Industries de la Protection des Plantes »). L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), censée être objective, a délégué à l’Institut fédéral allemand d’évaluation du risque (BfR) l’étude pour la ré- autorisation du glyphosate pendant 10 ans en Europe. Cette étude s’est révélé plus que positive pour l’emploi de la substance. Deux résultats de deux entités européennes distinctes s’opposent donc : d’un côté le BfR avec plusieurs études non publiées faites par des industriels et de l’autre le CIRC qui se base sur des données publiques déjà revues par des scientifiques (« peer review »).
Pour Jean-Claude Bévillard, vice-président de France Nature Environnement, « une classification par l’OMS n’implique pas automatiquement une classification par la réglementation européenne. Une classification CMR 1b (cancérogène probable) au niveau européen permettrait le retrait des produits contenant du glyphosate ». L’EFSA va publier un rapport clé le 12 novembre prochain sur les risques du glyphosate qui permettra à la Commission Européenne de rendre son avis sur son interdiction ou non. Le 29 octobre, un appel a été lancé par des scientifiques, des syndicats, des ONG et des docteurs pour un abandon total du glyphosate auprès de la commissaire à la santé Andriukaitis. La commission européenne va-t-elle courber l’échine devant les agrochimistes?
Vers un monde sans glyphosate ?
La ministre de l’écologie Ségolène Royal a annoncé le 14 juin dernier l’interdiction du Roundup de Monsanto dans les jardineries françaises, un simple effet d’annonce selon l’ONG Générations Futures car aucune mesure concrète n’a été prise depuis. La firme Monsanto s’est fait entendre par un communiqué attaquant la ministre, en mettant en avant les prérogatives européennes. Dans la continuité, le ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll a lancé le 26 octobre le plan Ecophyto II qui durcit l’emploi des produits phytopharmaceutiques.
Le rapport du docteur Charles Benbrook pour Greenpeace montre une fuite en avant de l’utilisation du glyphosate par des concentrations de plus en plus importantes et toxiques pour l’être humain. D’après Yves Dessaux chercheur au CNRS, « les firmes agrochimiques répondent en empilant des caractères de résistance à d’autres herbicides ». En revanche, l’Association française des biotechnologies végétales estime que le Roundup est bon marché et qu’il « facilite les techniques d’implantation des cultures sans labour ». Pour appuyer les propos du chercheur, l’INRA étudie les résultats des alternatives aux herbicides (rotation des cultures, couverture ou labour du sol, optimisation de la dureté et des volumes d’eau).
Le CIRC a ouvert une brèche dans l’hégémonie mondiale du glyphosate en espérant qu’il permettra un regard plus objectif sur ce sujet dans les prochaines années.