BNP Paribas a été condamnée par les États-Unis à verser une amende de 9 milliards de dollars pour violation des embargos économiques, entre 2002 et 2009, en Iran, à Cuba et au Soudan. Comment se traduit le french bashing dans la presse américaine et sur les blogs spécialisés américains ? La presse américaine nationale et spécialisée ainsi que les sites d’informations sur internet, font ressortir les principales figures des préjugés et clichés sur les Français :
Posture défensive : une manière habile de limiter la portée de l’intrusion américaine
Le site d’information économique, Dealbreaker [1], dans une tribune du 2 juin 2014, compare l’amende de BNP Paribas à la défaite de la France en 1940. L’article est titré « BNP Paribas Fine Worst Humiliation For France Since 1940 ».
ProPublica [2], dans l’article paru le 18 juin 2014 « The justice Department’s foreign aggression », Jesse Eisinger, journaliste d’investigation en finance, revient sur le fait que les États-Unis ne sont pas les gendarmes du monde (Moyen-Orient, Ukraine), mais le sont dans l’application du droit pour les entreprises. Lors de sa participation à la conférence anti-corruption organisée par l’Organisation de Coopération et de Développement Économique à Rome, il demande à François Badie, chef du service central de prévention de la corruption en France, ce qu’il pense des poursuites de BNP Paribas. Selon François Badie, les États-Unis poussent ses propres intérêts et abusent du pouvoir.
Pour le magazine Forbes, Frances Coppola, journaliste américaine spécialiste des systèmes bancaires, pointe dans un article du 31 mai 2014 « BNP Paribas : Sanctions, fines and politics », le sentiment d’une « vendetta » à l’encontre des banques européennes. Le quotidien explique qu’il ne s’agit pas forcément d’un délit dans le pays d’origine des banques. Le magazine concède que la solution diplomatique serait de donner l’impression d’inspecter aussi sévèrement les banques américaines que Française. Elle conclut son article en disant que les régulateurs américains sont en train de rendre service à tout le monde en inspectant les banques européennes.
Posture offensive : une dénonciation de l’interventionnisme français
Le site internet Bloomberg, l’auteur de l’article du 2 juin 2014 « BNP Fine stirs French anger, pressuring Hollande to act », fait le florilège des verbatim dans la presse française et des politiques français qui accusent les États-Unis d’hégémonie dans la loi et le commerce.
Financial Times, dans un article du 5 juin 2015 « America prosecutes its interests and persecutes BNP », l’auteur se moque que François Hollande aborde ce sujet avec Barack Obama au sommet du G7.
The News York Times, sur son blog Dealbook, rapportait, dans l’article du 2 juin 2014 « French officials twist U.S. arms in bank inquiry », l’immixtion de l’Élysée dans l’affaire BNP. L’article explique qu’il s’agit d’une affaire judiciaire et que l’intervention française bafoue l’indépendance de la justice américaine.
Dans un article du Financial Times du 3 juin 2015 « Paris trade threat over US BNP fine », l’auteur expose notamment les lignes défensives du gouvernement français.
The Wall Street Journal dans l’article du 30 juin 2014 « BNP Paribas draws record fine for ‘tour de fraud’’ », met l’accent sur la façon dont les sanctions à l’encontre du Soudan auraient été contournées de manière systématique. En contournant les règles d’embargo américaines, BNP Paribas a défié la politique étrangère américaine, notamment au Moyen-Orient.
Notes
[1] Dealbreaker est un site d’information spécialisée qui couvre l’industrie financière sous l’angle du divertissement. Le site est publié par Breaking Media qui publie également AboveTheLaw.com et Fashionista.com. Environ 450.000 visiteurs uniques par mois.
[2] ProPubica est un pure player sans but lucratif spécialisé en journalisme d’enquête d’intérêt public. Il compte une cinquantaine de partenaires, dont le New York Times, Washington Post, Politico.
Posture défensive : une manière habile de limiter la portée de l’intrusion américaine
Le site d’information économique, Dealbreaker [1], dans une tribune du 2 juin 2014, compare l’amende de BNP Paribas à la défaite de la France en 1940. L’article est titré « BNP Paribas Fine Worst Humiliation For France Since 1940 ».
ProPublica [2], dans l’article paru le 18 juin 2014 « The justice Department’s foreign aggression », Jesse Eisinger, journaliste d’investigation en finance, revient sur le fait que les États-Unis ne sont pas les gendarmes du monde (Moyen-Orient, Ukraine), mais le sont dans l’application du droit pour les entreprises. Lors de sa participation à la conférence anti-corruption organisée par l’Organisation de Coopération et de Développement Économique à Rome, il demande à François Badie, chef du service central de prévention de la corruption en France, ce qu’il pense des poursuites de BNP Paribas. Selon François Badie, les États-Unis poussent ses propres intérêts et abusent du pouvoir.
Pour le magazine Forbes, Frances Coppola, journaliste américaine spécialiste des systèmes bancaires, pointe dans un article du 31 mai 2014 « BNP Paribas : Sanctions, fines and politics », le sentiment d’une « vendetta » à l’encontre des banques européennes. Le quotidien explique qu’il ne s’agit pas forcément d’un délit dans le pays d’origine des banques. Le magazine concède que la solution diplomatique serait de donner l’impression d’inspecter aussi sévèrement les banques américaines que Française. Elle conclut son article en disant que les régulateurs américains sont en train de rendre service à tout le monde en inspectant les banques européennes.
Posture offensive : une dénonciation de l’interventionnisme français
Le site internet Bloomberg, l’auteur de l’article du 2 juin 2014 « BNP Fine stirs French anger, pressuring Hollande to act », fait le florilège des verbatim dans la presse française et des politiques français qui accusent les États-Unis d’hégémonie dans la loi et le commerce.
Financial Times, dans un article du 5 juin 2015 « America prosecutes its interests and persecutes BNP », l’auteur se moque que François Hollande aborde ce sujet avec Barack Obama au sommet du G7.
The News York Times, sur son blog Dealbook, rapportait, dans l’article du 2 juin 2014 « French officials twist U.S. arms in bank inquiry », l’immixtion de l’Élysée dans l’affaire BNP. L’article explique qu’il s’agit d’une affaire judiciaire et que l’intervention française bafoue l’indépendance de la justice américaine.
Dans un article du Financial Times du 3 juin 2015 « Paris trade threat over US BNP fine », l’auteur expose notamment les lignes défensives du gouvernement français.
The Wall Street Journal dans l’article du 30 juin 2014 « BNP Paribas draws record fine for ‘tour de fraud’’ », met l’accent sur la façon dont les sanctions à l’encontre du Soudan auraient été contournées de manière systématique. En contournant les règles d’embargo américaines, BNP Paribas a défié la politique étrangère américaine, notamment au Moyen-Orient.
Notes
[1] Dealbreaker est un site d’information spécialisée qui couvre l’industrie financière sous l’angle du divertissement. Le site est publié par Breaking Media qui publie également AboveTheLaw.com et Fashionista.com. Environ 450.000 visiteurs uniques par mois.
[2] ProPubica est un pure player sans but lucratif spécialisé en journalisme d’enquête d’intérêt public. Il compte une cinquantaine de partenaires, dont le New York Times, Washington Post, Politico.