Le front allemand anti TTIP-TAFTA en mouvement

La montée de la colère est en train de prendre une dimension inédite. La Bavière et le Bad Würtemberg (les deux Länder les plus riches d’Allemagne) subissent une crise très grave, en particulier à cause de l’afflux des réfugiés. Les mouvements populistes sont forte progression forte. Et ce constat sera vérifiable lors des prochaines élections de mars 2016 dans le Land du Bade Würtemberg. Ce test aura des conséquences très importantes pour l’avenir de ce pays.
Samedi grosse manifestation à Berlin avec comme slogan « Stop TTIP et CETA ! Pour un commerce mondial juste ». Ce type de protestation montre que les Allemands sont chefs de fil de la contestation de l'hégémonie nord-américaine sur les marchés. Cent mille selon la police allemande. Quant aux Français, leur passivité en déconcerte plus d’un de l’autre côté du Rhin. Ils semblent privilégier leurs petits intérêts mesquins au lieu de chercher à s'allier efficacement avec les Allemands dans ce combat à mort comme l'avait qualifié Mitterrand. La survie de nos industries notamment automobile en dépend. Parmi les dizaines de sites d'influence prônant l’utilité des négociations entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, citons le cas d’école de "l'Alliance pour le Commerce Responsable" qui a un site qui prétend expliquer les "avantages" du TTIP et combattre les "mythes" entretenus par ses opposants en Europe... mais qui encourage les Internautes à soutenir sur les réseaux sociaux la signature du TTIP-TAFTA... Une rapide analyse des commanditaires de ce site permet de comprendre les intérêts de quelle partie ils défendent.
Dans les effets collatéraux de l’affaire Volkswagen (VAG), notons l’attitude de Ford qui, après avoir lancé la construction de 5 usines en Chine en avril 2012 pour rattraper son retard des ventes sur VAG et GM à l'horizon 2015, profite de l'affaiblissement de VAG pour en réinvestissant 1,6 milliards de dollars sur 5 ans sur le marché chinois... Alors ceux qui croient encore que l'Europe n'est pas dans une guerre économique avec nos "pacifiques amis et sauveurs américains".