Thomas Gomart et Camille Grand sont-ils des porteurs « sains » de la pensée anglo-saxonne ?
C’est la question qu’on aimerait poser à ces directeurs de think tank français à la suite de l’intervention de Dominique Merchet, du blog Secret défense. Ce dernier s’insurge contre des analyses de députés français ayant tenté de dialoguer avec les autorités russes. Ce journaliste qui nous renvoie aux propos de Thomas Gomart, directeur de l'institut français des relations internationales (IFRI), ainsi que Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), afin d’avoir une approche plus « équilibrée » du sujet. Lors d’un récent débat à la commission de Défense de l’Assemblée Nationale. Le point commun de ces deux intervenants est leur passage dans des structures anglo-saxonnes :
- pour Thomas Gomart : Visiting Fellow à l’Institut d'études de sécurité de l'Union européenne (Paris) et Marie Curie Fellow au Department of War Studies (King's College de Londres).
- Pour Camille Grand : sa proximité durable avec certains cercles de l’Otan (qu’il légitimera bien entendu dans le cadre de sa fonction) est intéressante à souligner. Sa rhétorique est assez intéressante quand il déclare que certains pays européennes reprochent aux États-Unis ne soient pas assez impliqués dans le dossier ukrainien.
Il existe depuis de nombreuses années une polémique sur le fait que l'IFRI comme la FRS apparaissent pour un certain nombre de personnes sensibilisées aux questions géopolitiques comme des vitrines pro-atlantistes. Cette tendance n’est pas contredite par le fait qu’il existe au sein ces deux think tank des chercheurs qui ont une capacité d’analyse critique dans ces deux organismes. Il n’en demeure pas moins vrai qu’un décompte des publications et une analyse approfondie de l’orientation éditoriale de ces deux organismes fait clairement pencher la balance en faveur d’une posture globale pro-atlantiste.
Les démarches souterraines des États-Unis ne sont jamais analysées par l’IFRI et la FRS. Il en va différemment pour ce qui concerne la Russie. Cette position de principe qui consiste à ne jamais prendre de recul sur les stratégies d’influence américaine sous prétexte que les États-Unis sont notre principal allié, est la grande faiblesse intellectuelle de ces deux organismes français de réflexion.
Plus qu’un parti pris idéologique de la part de leurs dirigeants, il s’agit davantage d’une manière policée de s’aligner sans le dire sur la doctrine de soft power de la principale puissance du monde. Les États-Unis comme la Grande Bretagne ont tiré de nombreuses leçons des polémiques de la guerre froide. Les éléments de langage utilisés par les personnalités proches de l’intérêt des États-Unis en Europe est simple :
- à l’Ouest, nous sommes entre démocraties amies avec des marges de manœuvre parfois différentes,
- à l’Est, nous sommes en discussion souvent tendue avec des pays non démocratiques en recherche de puissance menacent la paix comme c’est le cas dans le dossier ukrainien.
En prenant un peu de recul, on constate que cette grille de lecture n’apporte pas d’aide fondamentale pour nous éclairer de manière autonome sur la réalité des rapports de force entre puissances. Il existe des cas d’école très actuels qui en démontrent pourtant la nécessité. La déstabilisation de la Libye et de la Syrie sont des cas d’école parfaitement didactiques que résume très bien Roland Hureaux dans une interview donnée au site Atlantico :
« La vérité est que la priorité des Américains est la confrontation avec la Russie, la priorité des Israéliens est la confrontation avec l'Iran. Comme la Russie et l'Iran soutiennent le régime syrien et que le régime syrien est aujourd'hui un ennemi de Daesh, leur position est pour le moins complexe. Disons le clairement: il est douteux que la lutte contre le fondamentalisme islamique soit pour eux, à ce jour, la priorité des priorités. »
Heureusement, qu’il y a des vols d’avions russes à proximité de notre espace aérien, provocations russes dont on a du mal à percevoir la légitimité et encore moins la résonance stratégique, pour donner à la tonalité des discours lénifiants de Thomas Gomart et Camille Grand un zest de goût de lanceur d’alerte.
- pour Thomas Gomart : Visiting Fellow à l’Institut d'études de sécurité de l'Union européenne (Paris) et Marie Curie Fellow au Department of War Studies (King's College de Londres).
- Pour Camille Grand : sa proximité durable avec certains cercles de l’Otan (qu’il légitimera bien entendu dans le cadre de sa fonction) est intéressante à souligner. Sa rhétorique est assez intéressante quand il déclare que certains pays européennes reprochent aux États-Unis ne soient pas assez impliqués dans le dossier ukrainien.
Il existe depuis de nombreuses années une polémique sur le fait que l'IFRI comme la FRS apparaissent pour un certain nombre de personnes sensibilisées aux questions géopolitiques comme des vitrines pro-atlantistes. Cette tendance n’est pas contredite par le fait qu’il existe au sein ces deux think tank des chercheurs qui ont une capacité d’analyse critique dans ces deux organismes. Il n’en demeure pas moins vrai qu’un décompte des publications et une analyse approfondie de l’orientation éditoriale de ces deux organismes fait clairement pencher la balance en faveur d’une posture globale pro-atlantiste.
Les démarches souterraines des États-Unis ne sont jamais analysées par l’IFRI et la FRS. Il en va différemment pour ce qui concerne la Russie. Cette position de principe qui consiste à ne jamais prendre de recul sur les stratégies d’influence américaine sous prétexte que les États-Unis sont notre principal allié, est la grande faiblesse intellectuelle de ces deux organismes français de réflexion.
Plus qu’un parti pris idéologique de la part de leurs dirigeants, il s’agit davantage d’une manière policée de s’aligner sans le dire sur la doctrine de soft power de la principale puissance du monde. Les États-Unis comme la Grande Bretagne ont tiré de nombreuses leçons des polémiques de la guerre froide. Les éléments de langage utilisés par les personnalités proches de l’intérêt des États-Unis en Europe est simple :
- à l’Ouest, nous sommes entre démocraties amies avec des marges de manœuvre parfois différentes,
- à l’Est, nous sommes en discussion souvent tendue avec des pays non démocratiques en recherche de puissance menacent la paix comme c’est le cas dans le dossier ukrainien.
En prenant un peu de recul, on constate que cette grille de lecture n’apporte pas d’aide fondamentale pour nous éclairer de manière autonome sur la réalité des rapports de force entre puissances. Il existe des cas d’école très actuels qui en démontrent pourtant la nécessité. La déstabilisation de la Libye et de la Syrie sont des cas d’école parfaitement didactiques que résume très bien Roland Hureaux dans une interview donnée au site Atlantico :
« La vérité est que la priorité des Américains est la confrontation avec la Russie, la priorité des Israéliens est la confrontation avec l'Iran. Comme la Russie et l'Iran soutiennent le régime syrien et que le régime syrien est aujourd'hui un ennemi de Daesh, leur position est pour le moins complexe. Disons le clairement: il est douteux que la lutte contre le fondamentalisme islamique soit pour eux, à ce jour, la priorité des priorités. »
Heureusement, qu’il y a des vols d’avions russes à proximité de notre espace aérien, provocations russes dont on a du mal à percevoir la légitimité et encore moins la résonance stratégique, pour donner à la tonalité des discours lénifiants de Thomas Gomart et Camille Grand un zest de goût de lanceur d’alerte.