Le Qatar dans la tourmente relationnelle avec la France

Les accusations réitérées ou proférées par deux anciens de la DST (Yves Bonnet, ancien directeur de la DST et Louis Caprioli qui a dirigé la sous direction antiterroriste du même organisme) dans les médias français relancent le débat sur le rôle du Qatar dans le financement du terrorisme islamique. Le site de l’Obs avait déjà souligné en janvier dernier les écarts de langage du Ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius.
L’incitation faite à Nicolas Sarkozy de rompre ses liens avec le Qatar par le politologue Thomas Guénolé, enseignant à HEC, s’ajoute à la polémique croissante sur ce sujet sensible. Les autorités françaises naviguent à vue dans ce dossier comme le confirment les actions pour le moins contradictoires du Président de la République. Le fait que François Hollande décore vendredi dernier en toute discrétion le PDG de Qatar Airways de la Légion d'honneur n’arrange pas les choses. Les médias notent à ce propos qu’en épinglant Akbar al-Baker, le patron de Qatar Airways, le chef de l'État a rappelé l'excellence des relations entre la France et l'émirat. Et pour faire bonne figure, François Hollande tente de faire bonne figure en contenant la pression commerciale de beIN Sports qui menace l’équilibre financier de Canal + en lui surenchérissant sur les droits de retransmission télévisée dans le domaine du sport.
La judiciarisation du débat ne va pas apaiser un débat qui gronde dans les coulisses de la vue politique française. La plainte déposée par le Qatar contre un dirigeant politique français, Florian Philippot membre du bureau politique du Front National, ne fait que miner un peu plus le contexte relationnel entre les deux pays.