La Décision a été prise depuis un an, en Avril 2014 concernant la fusion des deux géants du ciment Lafarge le français et Holcim le suisse, la transaction doit aboutir en juillet prochain.
Des points en communs les mettent en entente pour une fusion.
Ces dernières années, face à la demande atone de ciment en Europe, les deux géants ont donné la priorité à la réduction des coûts.
La présence significative dans leur tour de table d'entrepreneurs et de grandes familles plutôt que d'institutionnels : Chez Lafarge, le Belge Albert Frère est le plus gros actionnaire (20,9 %) devant la famille égyptienne Sawiris (13,9 %). Chez Holcim, Thomas Schmidheiny, descendant du fondateur, possède 20,1 % des parts, le milliardaire russe Filaret Galchev est le deuxième actionnaire, avec 10,8 % des parts.
Les deux groupes possèdent une complémentarité géographique, ils réalisent plus de 70 % de leurs ventes hors d'Europe : Holcim est implanté en Asie, en Amérique latine, en Russie, Malaisie, Chine et Indonésie, tandis que Lafarge domine au Moyen-Orient et en Afrique.
Des synergies de 1,4 milliard d'euros attendues de la fusion grâce aux réductions de coût et aux produits innovants.
Le rapport de force informationnel prend forme sur Internet
Le Mardi 7 Avril 2014, des opposants au projet de fusion ont mis en ligne un site Internet spécifique pour critiquer ce rapprochement industriel, l’un des plus importants tentés ces dernières années en Europe, Appelé Holcimshareholders.ch, ce site incite les actionnaires d’Holcim à voter contre la fusion lors de l’assemblée générale du groupe suisse qui doit se prononcer sur le projet. Les investisseurs mécontents se contentaient d’alimenter la presse suisse en remarques acerbes, sous le couvert de l’anonymat. Cette fois-ci, ils déploient toute une batterie d’arguments, assortis de chiffres, pour démontrer qu’Holcim a tout à gagner à rester indépendant. Ce qui revient à tirer à vue sur Lafarge. Selon ce site, le groupe français est clairement un mauvais partenaire pour Holcim. Il est présenté comme endetté, trop peu rentable, trop présent dans des zones à risque. Qui est à l’origine de ces accusations ? « Divers actionnaires » qui souhaitent rester anonymes, indique sobrement l’agence de communication suisse Dynamics Group AG, seule à apparaître.
Des discussions houleuses
Le groupe zurichois a posé deux conditions pour que ce mariage soit effectivement célébré, Holcim ne veut plus de Bruno Lafont, PDG de Lafarge, pour diriger le nouvel ensemble ; Filaret Galtchev un des dix plus gros actionnaires de Holcim souhaiterait une plus grande représentation au sein du conseil d'administration de la nouvelle entité donc fini l'échange d'une action Lafarge contre un titre Holcim, le suisse demanderait désormais à échanger une action Lafarge contre 0,9 titre Holcim. Conséquence directe, Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, est contraint de se choisir un remplaçant à la tête du futur géant européen du ciment LafargeHolcim, avec ses 115.000 salariés et ses 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Il s’est retiré du poste le 20 mars dernier sous la pression des actionnaires de Holcim. Holcim a connu une évolution plus favorable que Lafarge au niveau de l’EBE (Excédent brut d’exploitation) : divergences entre les performances des deux sociétés. Le futur groupe doit encore trancher plusieurs questions comme le choix de la devise de ses comptes.
La position des contestataires
Filaret Galtchev, propriétaire de la holding Eurocement, deuxième actionnaire du cimentier suisse avec 10,8 % du capital, souhaiterait un ratio d'échange entre les titres Holcim et Lafarge encore plus favorable aux actionnaires de Holcim. Il sème le doute sur ses intentions et tente de rallier d'autres à sa cause. Cet homme d'affaires, qui n'a pas de représentant au conseil d'administration du cimentier suisse, ne s'était pas exprimé sur le sujet (Lafarge et Holcim sont propriétaires de quatre cimenteries en Russie, valorisées 1,5 milliard d'euros environ). Aussi du côté Holcim, certains trouvent que les concessions faites par Lafarge sont insuffisantes. La parité d'échange revue en faveur des actionnaires de Holcim et la mise à l'écart de Bruno Lafont ne vont pas assez loin, selon eux. Thomas Schmidheiny, qui est le principal actionnaire de Holcim avec 20,1 % du capital, souhaiterait également que sa participation soit mieux valorisée dans cette opération. L'actionnaire Ethos, fondation suisse qui représente 200 fonds de pension, serait sur la même ligne. Elle est très sceptique sur le principe même de cette fusion. Or les fonds helvétiques qu'elle conseille ont 4 à 5 % du capital de Holcim.
Dans ce camp se range également Harris Associates. Le fonds américain, qui a porté sa participation dans le groupe suisse à 6,38%, ce qui en fait le troisième actionnaire, réserve son jugement tant qu'il ne connaîtra pas le nom du futur DG.
Les négociations se poursuivent
La logique de cette organisation est claire: le groupe aurait son siège en Suisse et son patron serait issu de Lafarge. Les conditions posées par Holcim ressemblent plus à une prise de contrôle qu'à une fusion entre égaux. La Commission a approuvé le cimentier irlandais CRH comme acquéreur des 6,5 milliards d'euros d'actifs devant être cédés par Lafarge et Holcim dans l'Union européenne pour ne pas être en situation de monopole sur plusieurs marchés. Ces cessions restent conditionnées à la finalisation du projet de fusion des deux groupes, or il est encore soumis à l'approbation des assemblées générales de Lafarge et d'Holcim (prévues respectivement les 7 et 8 mai).
Avec ses 10,8 %, Filaret Galtchev a peu de chances de bloquer la fusion… sauf s'il arrive à fédérer tous les mécontents. Pour Holcim, l’enjeu est clair: le groupe doit convaincre les deux tiers de ses actionnaires d’approuver, lors de l’assemblée générale prévue le 8 mai, l’augmentation de capital destinée à financer la fusion.
La fusion s’apprête à voir le jour
Deux solutions conviendraient aux actionnaires de Holcim: soit on leur verse un dividende exceptionnel; soit on revoit la parité de l'opération pour qu'une action Holcim soit mieux valorisée qu'un titre Lafarge. Le conseil d'administration de Lafarge est prêt à explorer la possibilité d'une révision de la parité en ligne avec les conditions de marché récentes : Le groupe français est prêt à proposer un échange de 0,9 action Holcim contre une action Lafarge pour résoudre ce problème de valorisation. Sur ce plan, les points de vue du suisse et du français semblent donc réconciliables.
Eric Olsen (DGA du groupe Lafarge), un franco-américain au profil consensuel, pur produit du cimentier français, prendra la direction générale du futur groupe. Une opération qui reste soumise au vote des actionnaires le 8 mai pour procéder à une augmentation de capital nécessaire au financement du projet de fusion. Il sera encadré par deux co-présidents non- exécutifs du conseil, Bruno Lafont (DG Lafarge) et Wolfgang Reitzle (DG Holcim). Beat hess sera lui vice-président du conseil. Eric Olsen a enfin mis d'accord les conseils d'administration électriques de Lafarge et Holcim sur son nom.
Des points en communs les mettent en entente pour une fusion.
Ces dernières années, face à la demande atone de ciment en Europe, les deux géants ont donné la priorité à la réduction des coûts.
La présence significative dans leur tour de table d'entrepreneurs et de grandes familles plutôt que d'institutionnels : Chez Lafarge, le Belge Albert Frère est le plus gros actionnaire (20,9 %) devant la famille égyptienne Sawiris (13,9 %). Chez Holcim, Thomas Schmidheiny, descendant du fondateur, possède 20,1 % des parts, le milliardaire russe Filaret Galchev est le deuxième actionnaire, avec 10,8 % des parts.
Les deux groupes possèdent une complémentarité géographique, ils réalisent plus de 70 % de leurs ventes hors d'Europe : Holcim est implanté en Asie, en Amérique latine, en Russie, Malaisie, Chine et Indonésie, tandis que Lafarge domine au Moyen-Orient et en Afrique.
Des synergies de 1,4 milliard d'euros attendues de la fusion grâce aux réductions de coût et aux produits innovants.
Le rapport de force informationnel prend forme sur Internet
Le Mardi 7 Avril 2014, des opposants au projet de fusion ont mis en ligne un site Internet spécifique pour critiquer ce rapprochement industriel, l’un des plus importants tentés ces dernières années en Europe, Appelé Holcimshareholders.ch, ce site incite les actionnaires d’Holcim à voter contre la fusion lors de l’assemblée générale du groupe suisse qui doit se prononcer sur le projet. Les investisseurs mécontents se contentaient d’alimenter la presse suisse en remarques acerbes, sous le couvert de l’anonymat. Cette fois-ci, ils déploient toute une batterie d’arguments, assortis de chiffres, pour démontrer qu’Holcim a tout à gagner à rester indépendant. Ce qui revient à tirer à vue sur Lafarge. Selon ce site, le groupe français est clairement un mauvais partenaire pour Holcim. Il est présenté comme endetté, trop peu rentable, trop présent dans des zones à risque. Qui est à l’origine de ces accusations ? « Divers actionnaires » qui souhaitent rester anonymes, indique sobrement l’agence de communication suisse Dynamics Group AG, seule à apparaître.
Des discussions houleuses
Le groupe zurichois a posé deux conditions pour que ce mariage soit effectivement célébré, Holcim ne veut plus de Bruno Lafont, PDG de Lafarge, pour diriger le nouvel ensemble ; Filaret Galtchev un des dix plus gros actionnaires de Holcim souhaiterait une plus grande représentation au sein du conseil d'administration de la nouvelle entité donc fini l'échange d'une action Lafarge contre un titre Holcim, le suisse demanderait désormais à échanger une action Lafarge contre 0,9 titre Holcim. Conséquence directe, Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, est contraint de se choisir un remplaçant à la tête du futur géant européen du ciment LafargeHolcim, avec ses 115.000 salariés et ses 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Il s’est retiré du poste le 20 mars dernier sous la pression des actionnaires de Holcim. Holcim a connu une évolution plus favorable que Lafarge au niveau de l’EBE (Excédent brut d’exploitation) : divergences entre les performances des deux sociétés. Le futur groupe doit encore trancher plusieurs questions comme le choix de la devise de ses comptes.
La position des contestataires
Filaret Galtchev, propriétaire de la holding Eurocement, deuxième actionnaire du cimentier suisse avec 10,8 % du capital, souhaiterait un ratio d'échange entre les titres Holcim et Lafarge encore plus favorable aux actionnaires de Holcim. Il sème le doute sur ses intentions et tente de rallier d'autres à sa cause. Cet homme d'affaires, qui n'a pas de représentant au conseil d'administration du cimentier suisse, ne s'était pas exprimé sur le sujet (Lafarge et Holcim sont propriétaires de quatre cimenteries en Russie, valorisées 1,5 milliard d'euros environ). Aussi du côté Holcim, certains trouvent que les concessions faites par Lafarge sont insuffisantes. La parité d'échange revue en faveur des actionnaires de Holcim et la mise à l'écart de Bruno Lafont ne vont pas assez loin, selon eux. Thomas Schmidheiny, qui est le principal actionnaire de Holcim avec 20,1 % du capital, souhaiterait également que sa participation soit mieux valorisée dans cette opération. L'actionnaire Ethos, fondation suisse qui représente 200 fonds de pension, serait sur la même ligne. Elle est très sceptique sur le principe même de cette fusion. Or les fonds helvétiques qu'elle conseille ont 4 à 5 % du capital de Holcim.
Dans ce camp se range également Harris Associates. Le fonds américain, qui a porté sa participation dans le groupe suisse à 6,38%, ce qui en fait le troisième actionnaire, réserve son jugement tant qu'il ne connaîtra pas le nom du futur DG.
Les négociations se poursuivent
La logique de cette organisation est claire: le groupe aurait son siège en Suisse et son patron serait issu de Lafarge. Les conditions posées par Holcim ressemblent plus à une prise de contrôle qu'à une fusion entre égaux. La Commission a approuvé le cimentier irlandais CRH comme acquéreur des 6,5 milliards d'euros d'actifs devant être cédés par Lafarge et Holcim dans l'Union européenne pour ne pas être en situation de monopole sur plusieurs marchés. Ces cessions restent conditionnées à la finalisation du projet de fusion des deux groupes, or il est encore soumis à l'approbation des assemblées générales de Lafarge et d'Holcim (prévues respectivement les 7 et 8 mai).
Avec ses 10,8 %, Filaret Galtchev a peu de chances de bloquer la fusion… sauf s'il arrive à fédérer tous les mécontents. Pour Holcim, l’enjeu est clair: le groupe doit convaincre les deux tiers de ses actionnaires d’approuver, lors de l’assemblée générale prévue le 8 mai, l’augmentation de capital destinée à financer la fusion.
La fusion s’apprête à voir le jour
Deux solutions conviendraient aux actionnaires de Holcim: soit on leur verse un dividende exceptionnel; soit on revoit la parité de l'opération pour qu'une action Holcim soit mieux valorisée qu'un titre Lafarge. Le conseil d'administration de Lafarge est prêt à explorer la possibilité d'une révision de la parité en ligne avec les conditions de marché récentes : Le groupe français est prêt à proposer un échange de 0,9 action Holcim contre une action Lafarge pour résoudre ce problème de valorisation. Sur ce plan, les points de vue du suisse et du français semblent donc réconciliables.
Eric Olsen (DGA du groupe Lafarge), un franco-américain au profil consensuel, pur produit du cimentier français, prendra la direction générale du futur groupe. Une opération qui reste soumise au vote des actionnaires le 8 mai pour procéder à une augmentation de capital nécessaire au financement du projet de fusion. Il sera encadré par deux co-présidents non- exécutifs du conseil, Bruno Lafont (DG Lafarge) et Wolfgang Reitzle (DG Holcim). Beat hess sera lui vice-président du conseil. Eric Olsen a enfin mis d'accord les conseils d'administration électriques de Lafarge et Holcim sur son nom.