On assiste depuis quelques mois, à une véritable controverse nourrie par la volonté des autorités algériennes de procéder à l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays, option à laquelle s’opposent de manière pacifique les populations de la région, compte tenu de l’impact de la fracturation hydraulique sur l’environnement et la santé.
L’implication des médias publics
Dés lors, c’est à une véritable guerre médiatique à laquelle on assiste, l’Etat mettant en œuvre toute une batterie de moyens colossaux pour imposer ses vues, allant de l’influence traditionnelle par les relais locaux (notables, chefs de tribus, chefs religieux, élus locaux, préfets,…), aux médias publics et privés (TV, radios, presse écrite..).
Cette offensive a été complétée par des missionnaires du pouvoir ( ministres, chef de la police, de l’armée, et autres corps constitués,..), pour porter le discours d’apaisement, minimiser les impacts de la fracturation sur l’environnement et la santé en général, le tout couplé de promesses de retombées économiques pour les régions du sud et le pays dans son ensemble.
Cette démarche d’information/influence a vu par ailleurs l’utilisation d’experts pour la plupart d’anciens fonctionnaires du secteur de l’énergie, venus conforter les thèses du pouvoir, ainsi que par des officiels US, en visite en Algérie et qui n’ont pas hésité à vanter les bienfaits du schiste sur l’économie, relevé les énormes potentialités de l’Algérie dans le domaine, et marqué leur disponibilité à fournir expertise et appui technologique.
Néanmoins, cette mobilisation tout azimut, engagée de manière pas toujours coordonnée, et montrant parfois des signes de maladresses et des contradictions dans les discours des officiels, ne semblent pas avoir atteint les objectifs escomptés, puisque le conflit s’est installé dans la durée.
Les ripostes sur Internet
En effet, l’intrusion d’internet dans le débat a permis aux populations du sud de disposer, en dépit de leur isolement spatial et de leur dénuement, d’une plateforme virtuelle d’information « gratuite », qui leur permet de s’informer sur le schiste et ses effets, mais bien plus d’animer blogs et réseaux sociaux, et de porter partout ailleurs, par la parole, les écrits et les images leurs revendications, contribuant à lutter efficacement contre le rouleau compresseur et les gros moyens mobilisés par l’Etat algérien.
Cette mobilisation, a permis à ces populations de s’attirer des sympathie dans de nombreuses régions du pays et même au delà, admiratives de cet élan émanant de populations considérées par le passé comme étant compréhensives, voire passives, et a bien plus, constitué pour la société civile et les partis d’opposition, un point d’accroche, leur permettant de rebondir sur des questions écologiques, et au-delà à pointer du doigt la problématique de la gouvernance économique du pays.
Ainsi, au même titre que l’Etat algérien, qui a « technicisé » le dossier, les populations du sud, ont de manière extraordinaire recouru à des avis d’experts et autres universitaires, pour porter leur revendication, et réclamer un moratoire sur l’exploitation du schiste, y compris lors du forum social mondial 2015 de Tunis, internationalisant un peu plus la question.
Le constat d’échec consommé de la démarche habituelle du pouvoir politique, est reflété par la déclaration de l’exécutif qui n’a pas hésité à faire appel au sentiment religieux des populations du sud pour évoquer des considérations divines « le gaz de schiste est un don de Dieu », argumentaire repris en boucle, y compris lors du forum social mondial de Tunis, par les représentants de l’Etat algérien « l’Islam préconise la zakat et non la thésaurisation et incite à l’exploitation de l’existant ».
Etrangement, aucune des parties en conflit n’évoque le volet des énergies renouvelables, pourtant potentiellement considérables dans le pays, et ayant fait dans un passé récent l’objet de réflexions et d’initiative multilatérales.
Une résonance purement locale
Au plan international, et mis à part quelques ONG, qui commencent à frémir sur le sujet, il y a eu très peu de réactions de la part des gouvernements européens, d’habitude prompts à la détente, pour tout ce qui touche aux questions écologiques, restés curieusement silencieux.
Ceci traduit une espèce de communion d’intérêts avec les grands groupes pétroliers, les pays occidentaux intéressés par l’expérimentation par ailleurs de la fracturation, interdites sur leurs propres territoires
Ce problème de gaz de schiste, qui a vu des populations isolées s’élever contre le pouvoir central, non pas pour réclamer légitimement leur part de « redistribution » de la rente pétrolière, mais la protection de l’environnement et de l’eau, ressource représentant une symbolique ancestrale forte dans le Sahara, constitue un précédent historique dans la prise de conscience des populations, dans ce qu’elles considèrent comme essentiel, pour la survie des générations futures.
Cet acte qui voit des populations démunies s’élever, se battre pour des causes immatérielles, et faire face jusque là avec succès à une machine aux moyens illimités, constitue un aveu d’impuissance du pouvoir, et montre que la guerre des médias, loin du seul matraquage habituel, repose aussi dans la crédibilité du message, c’est-à-dire de son contenu et de l’impact du vecteur utilisé.
Quelles que soient les motivations qui ont permis de cimenter les populations du sud, en dehors de la préoccupation écologique affichée ( développement, emplois, isolement,…), à l’évidence, cette revendication portée par les réseaux sociaux, grâce aux NTIC, a permis à ces populations de s’éveiller et de prendre conscience, par leur capacité de résilience, à participer aux grande décisions et choix stratégiques les concernant.
L’implication des médias publics
Dés lors, c’est à une véritable guerre médiatique à laquelle on assiste, l’Etat mettant en œuvre toute une batterie de moyens colossaux pour imposer ses vues, allant de l’influence traditionnelle par les relais locaux (notables, chefs de tribus, chefs religieux, élus locaux, préfets,…), aux médias publics et privés (TV, radios, presse écrite..).
Cette offensive a été complétée par des missionnaires du pouvoir ( ministres, chef de la police, de l’armée, et autres corps constitués,..), pour porter le discours d’apaisement, minimiser les impacts de la fracturation sur l’environnement et la santé en général, le tout couplé de promesses de retombées économiques pour les régions du sud et le pays dans son ensemble.
Cette démarche d’information/influence a vu par ailleurs l’utilisation d’experts pour la plupart d’anciens fonctionnaires du secteur de l’énergie, venus conforter les thèses du pouvoir, ainsi que par des officiels US, en visite en Algérie et qui n’ont pas hésité à vanter les bienfaits du schiste sur l’économie, relevé les énormes potentialités de l’Algérie dans le domaine, et marqué leur disponibilité à fournir expertise et appui technologique.
Néanmoins, cette mobilisation tout azimut, engagée de manière pas toujours coordonnée, et montrant parfois des signes de maladresses et des contradictions dans les discours des officiels, ne semblent pas avoir atteint les objectifs escomptés, puisque le conflit s’est installé dans la durée.
Les ripostes sur Internet
En effet, l’intrusion d’internet dans le débat a permis aux populations du sud de disposer, en dépit de leur isolement spatial et de leur dénuement, d’une plateforme virtuelle d’information « gratuite », qui leur permet de s’informer sur le schiste et ses effets, mais bien plus d’animer blogs et réseaux sociaux, et de porter partout ailleurs, par la parole, les écrits et les images leurs revendications, contribuant à lutter efficacement contre le rouleau compresseur et les gros moyens mobilisés par l’Etat algérien.
Cette mobilisation, a permis à ces populations de s’attirer des sympathie dans de nombreuses régions du pays et même au delà, admiratives de cet élan émanant de populations considérées par le passé comme étant compréhensives, voire passives, et a bien plus, constitué pour la société civile et les partis d’opposition, un point d’accroche, leur permettant de rebondir sur des questions écologiques, et au-delà à pointer du doigt la problématique de la gouvernance économique du pays.
Ainsi, au même titre que l’Etat algérien, qui a « technicisé » le dossier, les populations du sud, ont de manière extraordinaire recouru à des avis d’experts et autres universitaires, pour porter leur revendication, et réclamer un moratoire sur l’exploitation du schiste, y compris lors du forum social mondial 2015 de Tunis, internationalisant un peu plus la question.
Le constat d’échec consommé de la démarche habituelle du pouvoir politique, est reflété par la déclaration de l’exécutif qui n’a pas hésité à faire appel au sentiment religieux des populations du sud pour évoquer des considérations divines « le gaz de schiste est un don de Dieu », argumentaire repris en boucle, y compris lors du forum social mondial de Tunis, par les représentants de l’Etat algérien « l’Islam préconise la zakat et non la thésaurisation et incite à l’exploitation de l’existant ».
Etrangement, aucune des parties en conflit n’évoque le volet des énergies renouvelables, pourtant potentiellement considérables dans le pays, et ayant fait dans un passé récent l’objet de réflexions et d’initiative multilatérales.
Une résonance purement locale
Au plan international, et mis à part quelques ONG, qui commencent à frémir sur le sujet, il y a eu très peu de réactions de la part des gouvernements européens, d’habitude prompts à la détente, pour tout ce qui touche aux questions écologiques, restés curieusement silencieux.
Ceci traduit une espèce de communion d’intérêts avec les grands groupes pétroliers, les pays occidentaux intéressés par l’expérimentation par ailleurs de la fracturation, interdites sur leurs propres territoires
Ce problème de gaz de schiste, qui a vu des populations isolées s’élever contre le pouvoir central, non pas pour réclamer légitimement leur part de « redistribution » de la rente pétrolière, mais la protection de l’environnement et de l’eau, ressource représentant une symbolique ancestrale forte dans le Sahara, constitue un précédent historique dans la prise de conscience des populations, dans ce qu’elles considèrent comme essentiel, pour la survie des générations futures.
Cet acte qui voit des populations démunies s’élever, se battre pour des causes immatérielles, et faire face jusque là avec succès à une machine aux moyens illimités, constitue un aveu d’impuissance du pouvoir, et montre que la guerre des médias, loin du seul matraquage habituel, repose aussi dans la crédibilité du message, c’est-à-dire de son contenu et de l’impact du vecteur utilisé.
Quelles que soient les motivations qui ont permis de cimenter les populations du sud, en dehors de la préoccupation écologique affichée ( développement, emplois, isolement,…), à l’évidence, cette revendication portée par les réseaux sociaux, grâce aux NTIC, a permis à ces populations de s’éveiller et de prendre conscience, par leur capacité de résilience, à participer aux grande décisions et choix stratégiques les concernant.