Le point sur les publications américaines dans le domaine de la recherche neuronale
Les institutions de sécurité nationale aux Etats-Unis ont développé des liens étroits avec la recherche scientifique. Ce lien permet d'obtenir des avantages tactiques en counter-intelligence et militaire, nécessaires pour maintenir une domination géopolitique. C’est ce que confirme cet article de 2012 par des auteurs de la Wake Forest University et de l’University of Pennsylvania: Tennison MN, Moreno JD (2012) Neuroscience, Ethics, and National Security: The State of the Art. PLoS Biol 10(3): e1001289. doi:10.1371/journal.pbio.1001289.
La recherche neuronale a développé une place centrale. Cela est révélé par les rapports du National Research Council et du Département de la Défense. Elle reçoit annuellement des centaines de millions de dollars du Département de Défense américain.
L’agence scientifique du Pentagone, le Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a été créditée en 2011 de 240 millions de dollars, pour la recherche neuronale cognitive, avec la répartition suivante : US Army 55 millions, US Navy 34 millions et US Air Force 24 millions car il est très difficile d’évaluer le volume exact de financement affecté à ce type de recherche.
Une partie de la recherche se concentre sur les interfaces entre le cerveau et l‘ordinateur, notamment utilisées par la DARPA pour tenter d’améliorer la communication entre le soldat et son équipement. Un autre champ est celui de la « Neuroscientific Deception Detection and Interrogation » : amélioration des méthodes d’interrogation et détection de la « deception » avec l’utilisation de substances telles que l’oxytocine (l’ancêtre serait le polygraphe).
La DARPA a révélé en 2013 qu'elle allait investir 70 millions de dollars pendant 5 ans consacrés à la stimulation cérébrale, notamment par des implants. Le premier objectif affiché est d'aider les vétérans souffrants.
L'investissement s'inscrit dans le cadre d'une initiative de l'administration Obama, intitulée Brain et d’un montant de 100 millions en 2014 pour la recherche neuronale notamment contre Alzheimer.
Un rapport de la Royal Society de 2011, rédigé par M. E Kosal et J. Y Huang, s’interroge sur l’instrumentalisation de l’effet de certaines substances chimiques, ou de l’énergie électromagnétique, sur le cerveau adverse afin de rendre l’adversaire impuissant (cf. note 1.). Ses auteurs soulignent que les effets sont difficilement maîtrisables notamment au niveau des dommages causés qui dépendant des caractéristiques subjectives variables (poids, âge...). Ceci est très discutable du point de vue du droit humanitaire et de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.
Notons aussi cet écrit d'un professeur allemand enseignant dans une université de Caroline du Nord. L'article est intitulé Des PSYOPS à la guerre neuronales: quels sont les dangers? (traduction libre du titre anglais). Il défend l'idée de futures avancées dans le domaine neuronal qui permettront de faire de l'esprit le "6ème champ de bataille" (le 5ème étant le cyber): contrôle du comportement, émission de voix directement dans le cerveau adverse, stimulation magnétique transcranienne. L'article concerne un futur probable et non un présent actuel.
Notes
La recherche neuronale a développé une place centrale. Cela est révélé par les rapports du National Research Council et du Département de la Défense. Elle reçoit annuellement des centaines de millions de dollars du Département de Défense américain.
L’agence scientifique du Pentagone, le Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a été créditée en 2011 de 240 millions de dollars, pour la recherche neuronale cognitive, avec la répartition suivante : US Army 55 millions, US Navy 34 millions et US Air Force 24 millions car il est très difficile d’évaluer le volume exact de financement affecté à ce type de recherche.
Une partie de la recherche se concentre sur les interfaces entre le cerveau et l‘ordinateur, notamment utilisées par la DARPA pour tenter d’améliorer la communication entre le soldat et son équipement. Un autre champ est celui de la « Neuroscientific Deception Detection and Interrogation » : amélioration des méthodes d’interrogation et détection de la « deception » avec l’utilisation de substances telles que l’oxytocine (l’ancêtre serait le polygraphe).
La DARPA a révélé en 2013 qu'elle allait investir 70 millions de dollars pendant 5 ans consacrés à la stimulation cérébrale, notamment par des implants. Le premier objectif affiché est d'aider les vétérans souffrants.
L'investissement s'inscrit dans le cadre d'une initiative de l'administration Obama, intitulée Brain et d’un montant de 100 millions en 2014 pour la recherche neuronale notamment contre Alzheimer.
Un rapport de la Royal Society de 2011, rédigé par M. E Kosal et J. Y Huang, s’interroge sur l’instrumentalisation de l’effet de certaines substances chimiques, ou de l’énergie électromagnétique, sur le cerveau adverse afin de rendre l’adversaire impuissant (cf. note 1.). Ses auteurs soulignent que les effets sont difficilement maîtrisables notamment au niveau des dommages causés qui dépendant des caractéristiques subjectives variables (poids, âge...). Ceci est très discutable du point de vue du droit humanitaire et de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.
Notons aussi cet écrit d'un professeur allemand enseignant dans une université de Caroline du Nord. L'article est intitulé Des PSYOPS à la guerre neuronales: quels sont les dangers? (traduction libre du titre anglais). Il défend l'idée de futures avancées dans le domaine neuronal qui permettront de faire de l'esprit le "6ème champ de bataille" (le 5ème étant le cyber): contrôle du comportement, émission de voix directement dans le cerveau adverse, stimulation magnétique transcranienne. L'article concerne un futur probable et non un présent actuel.
Notes
- M. E Kosal et J. Y Huang, Security implications of cognitive neuroscience research: Results from an ethnographic survey of researchers. Brain Waves Module 3: Neuroscience, conflict and security. London: The Royal Society.