L’ouverture rapide et radicale de la Russie après la chute de l’empire soviétique, également appelée « thérapie de choc », a eu des effets catastrophiques sur l’économie. Parmi les raison de ces difficultés post guerre-froide figure l’oubli ou du moins la sous-estimation de l’importance des institutions pour encadrer la nouvelle économie et les processus de privatisation. Le cadre institutionnel a manqué aux entreprises à cette époque, et pourtant la puissance économique du pays était bien au centre des préoccupations de l’Etat. L’historique de Rosatom montre que le gouvernement avait conscience de l’importance de l’économie et des secteurs stratégiques dans l’accroissement de la puissance de la Russie sur la scène internationale.
La stratégie de Rosatom est assez clairement affichée puisqu’elle a été publiée dès 2009 dans « la Stratégie énergétique de la Russie pour 2030 ». Cependant, la Russie masque le degré d’intervention de l’Etat.
Le mode de dissimulation est double : d’une part, la Russie prône sa volonté de s’intégrer dans l’économie mondiale et de proscrire les pratiques protectionnistes discriminatoires. Afin de pouvoir intégrer l’OMC en 2012, la Russie revendique le respect des règles multilatérales et s’engage à libéraliser certains secteurs de son économie. Cependant, les engagements pris avant son intégration n’ont pas été respectés : la Russie n’a mis en œuvre que 26 des 66 mesures figurant dans le plan d’action post-adhésion. L’objectif de la Russie est donc de conserver un Etat fort et impliqué dans l’économie, et notamment dans le nucléaire, mais le gouvernement dissimule son intervention en faisant des promesses de privatisation non tenues.
D’autre part, Rosatom a recours au soft power afin de dissimuler le caractère offensif de sa stratégie : depuis 2008, la Corporation implante des centres d’information sur l’énergie nucléaire dans les régions qui l’accueillent afin d’éduquer la population au nucléaire. Un autre exemple de dissimulation de la stratégie offensive que mènent Rosatom et l’Etat russe main dans la main est la création de la Banque internationale de combustible nucléaire, en partenariat avec l’AIEA, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Le projet est financé par Rosatom et son but est de fournir les pays en rupture d’approvisionnement. C’est une bien belle initiative de la part de Rosatom, mais ne serait-ce pas le gouvernement russe qui se cacherait derrière la Banque internationale de combustible nucléaire ? Bien qu’officiellement, l’AIEA soit l’instance décisionnaire des bénéficiaires, Rosatom est libre de continuer à financer le projet ou non.
Le résultat le plus facilement quantifiable est celui des contrats remportés par Rosatom à travers le monde : le partenariat avec Toshiba au Japon, celui avec Gamma Tech en Inde, mais également en Iran, en Finlande malgré les pressions européennes, en Turquie et plus récemment en Afrique du Sud pour ne citer que les plus importants.
Mais le résultat n’est pas seulement économique, il est également diplomatique comme le souligne l’accord passé avec les Etats-Unis en 2010 : Hillary Clinton souligne le « redémarrage diplomatique » que symbolise cet accord, qui a permis d’apaiser les relations entre les deux Etats. Enfin, l’intérêt de valoriser le secteur du nucléaire dans sa stratégie d’accroissement de puissance permet à le Russie de limiter sa dépendance au gaz et de prouver que sa puissance n’est pas seulement fondée sur les matières premières mais également sur ses connaissances technologiques.
La stratégie de Rosatom est assez clairement affichée puisqu’elle a été publiée dès 2009 dans « la Stratégie énergétique de la Russie pour 2030 ». Cependant, la Russie masque le degré d’intervention de l’Etat.
Le mode de dissimulation est double : d’une part, la Russie prône sa volonté de s’intégrer dans l’économie mondiale et de proscrire les pratiques protectionnistes discriminatoires. Afin de pouvoir intégrer l’OMC en 2012, la Russie revendique le respect des règles multilatérales et s’engage à libéraliser certains secteurs de son économie. Cependant, les engagements pris avant son intégration n’ont pas été respectés : la Russie n’a mis en œuvre que 26 des 66 mesures figurant dans le plan d’action post-adhésion. L’objectif de la Russie est donc de conserver un Etat fort et impliqué dans l’économie, et notamment dans le nucléaire, mais le gouvernement dissimule son intervention en faisant des promesses de privatisation non tenues.
D’autre part, Rosatom a recours au soft power afin de dissimuler le caractère offensif de sa stratégie : depuis 2008, la Corporation implante des centres d’information sur l’énergie nucléaire dans les régions qui l’accueillent afin d’éduquer la population au nucléaire. Un autre exemple de dissimulation de la stratégie offensive que mènent Rosatom et l’Etat russe main dans la main est la création de la Banque internationale de combustible nucléaire, en partenariat avec l’AIEA, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Le projet est financé par Rosatom et son but est de fournir les pays en rupture d’approvisionnement. C’est une bien belle initiative de la part de Rosatom, mais ne serait-ce pas le gouvernement russe qui se cacherait derrière la Banque internationale de combustible nucléaire ? Bien qu’officiellement, l’AIEA soit l’instance décisionnaire des bénéficiaires, Rosatom est libre de continuer à financer le projet ou non.
Le résultat le plus facilement quantifiable est celui des contrats remportés par Rosatom à travers le monde : le partenariat avec Toshiba au Japon, celui avec Gamma Tech en Inde, mais également en Iran, en Finlande malgré les pressions européennes, en Turquie et plus récemment en Afrique du Sud pour ne citer que les plus importants.
Mais le résultat n’est pas seulement économique, il est également diplomatique comme le souligne l’accord passé avec les Etats-Unis en 2010 : Hillary Clinton souligne le « redémarrage diplomatique » que symbolise cet accord, qui a permis d’apaiser les relations entre les deux Etats. Enfin, l’intérêt de valoriser le secteur du nucléaire dans sa stratégie d’accroissement de puissance permet à le Russie de limiter sa dépendance au gaz et de prouver que sa puissance n’est pas seulement fondée sur les matières premières mais également sur ses connaissances technologiques.