La stratégie de conquête de Google par les ballons émetteurs

Google est devenu le moteur de recherche incontournable sur le net. Avec 3,3 milliards de requêtes par jour il possède 90,35 % de parts sur le marché des moteurs de recherche dans le monde devant Bing et Yahoo avec respectivement 3,7% et 2,9% de parts de marché. Malgré être le leader dans ce milieu et avoir une croissance plus rapide que celle du web, Google sait que rien n’est acquis et que pour continuer sur cette lancé il faut préparer l’avenir dès maintenant. Certains sites comme Amazon ou encore Facebook, identifiés comme fiables et sécurisés, font de l’ombre à Google par le fait qu’ils possèdent leur propre moteur de recherche et qu'ils prennent des parts de marché publicitaires. En réponse à ces nouveaux enjeux, Google doit donc innover et se lancer à la recherche de nouveaux marchés, quitte à écraser ses intermédiaires que sont les fournisseurs d’accès,  notamment via son laboratoire Google X.
Pour maintenir sa croissance à deux chiffres Google doit accroitre son marché. Or il n’y a plus beaucoup de parts de marché à prendre. Une solution existe : étendre le réseau internet en y envoyant des ballons dans la stratosphère munis d’un émetteur 4G, c’est le projet Loon sorti tout droit de Google X en partenariat avec le CNES pour la partie technologique. Le ballon jouera alors le rôle d’émetteur et un récepteur sera installé au sol. Google pourra ainsi donner accès à internet à des gens habitant dans des régions sans infrastructure numérique et où l’installation d’une ligne conventionnelle serait coûteux voire impossible.
En installant lui-même le nouveau réseau internet, Google en prend le contrôle total et coupe l'herbe sous le pied de Facebook qui a le même projet à moyen terme. Cela voudra dire que Google pourra filtrer à sa guise les informations transmises aux utilisateurs, mettre en avant ses produits et autres innovations, imposer le moteur de recherche Google et choisir ses publicitaires. Google deviendra (si ce n’est déjà) la vitrine du monde, capable en un clin d’œil de présenter une publicité d'un produit ou service à des milliards d’individus, ce qui représente une puissance commerciale colossale. Cette stratégie rejoint la but global de Google : avoir le monopole dans les domaines du numérique (internet, intelligence artificielle, robotique, voiture sans chauffeur, imprimante 3D, etc.).
Mais ce n’est pas tout, Google voit beaucoup plus loin que ses déclarations officielles. L’entreprise possède encore un levier financier après la publicité : la mise à mort des fournisseurs d’accès à internet (FAI) dans le monde entier, nous sommes bien face à une guerre économique sans merci. En supprimant les intermédiaires la multinationale pourrait ainsi mettre la main sur un marché mondial potentiel de plusieurs dizaines de milliards d’euros mensuels en fournissant elle-même les abonnements web.
L’énorme avantage que possède Google est sa capacité à autofinancer ses recherches dans les secteurs du numérique ou de la santé. La recherche mis en place pour le projet « Loon », la conception des ballons et leur technologie sont gérées par Google aidé du CNES, néanmoins une fois lancés seul Google en aura la gestion.
Dans ce projet le géant américain se présente comme un bienfaiteur qui va offrir Internet gratuitement, ou presque, aux personnes n’y ayant pas encore accès. Google doit se donner une bonne image face à la montés des contestations selon lesquelles, notamment, Google espionnerait  notre vie privée. Internet est pour Google une vitrine, une source de revenus et un outil d’analyse des internautes extrêmement précis qui permet de cibler au mieux les clients potentiels de ses publicitaires.
D’une manière plus générale Google dissimule sa politique agressive et permissive derrière son soft-power d’entreprise « cool » où il fait bon vivre avec un logo qui paraitrait presque enfantin. Google est un adversaire dangereux, véritable rouleau compresseur espion conduit par les américains. Les premières études de ce projet ont commencé en 2011. Le premier test grandeur nature a été effectué en 2013 au-dessus de la Nouvelle-Zélande. Les premiers ballons émetteurs devraient être envoyés dans les airs entre 2015 et 2016.
Impossible de parler de résultats pour le moment du fait que le réseau de ballons
Contrairement à ce que le grand public pourrait penser la firme américaine ne souhaite pas se limiter à internet mais se développe dans tous les projets novateurs liés de près ou de loin au numérique. En rachetant une à une les entreprises à la pointe de la recherche telles que Boston Dynamics (robotique) ou encore DeepMind (IA), en finançant une technologie capable de connecter le monde entier tout en conservant une croissance à 15%, Google représente un accroissement de puissance fulgurant comme jamais vu auparavant dans notre ère économique, et ce n’est que le début.

Sources
Le Figaro – « Google veut envoyer des satellites dans l’espace » A2
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/06/02/01007-20140602ARTFIG00266-pourquoi-google-veut-envoyer-des-satellites-dans-l-espace.php
Princeton University – “Flying Hope: Balloon bring Internet to everywhere” A1
https://pucase.princeton.edu/files/2013/10/Case-Description.pdf
Nicolas Barnabé - « Google : innover pour résister ?» B2
http://www.fichier-pdf.fr/2013/06/18/google-loon-1806/google-loon-1806.pdf
Pr. Raj Jain - « A Survey of Balloon Networking Applications and Technologies » http://www.cse.wustl.edu/~jain/cse570-13/ftp/balloonn.pdf B2
Google – « Loon for all » http://www.google.com/loon/ A2
Le JDD – « La stratégie secrète de Google apparaît… » B1
http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Laurent-Alexandre-La-strategie-secrete-de-Google-apparait-652106
Livosphère - « La croissance de Google par ses objets connectés » B1
http://www.livosphere.com/2014/06/18/google-r%C3%A9sout-sa-croissance-avec-les-objets-connect%C3%A9s-les-robots-ia-et-l-homme-augment%C3%A9/