Dans le monde très lointain de la finance, un événement se distingue par sa cruauté : les crises alimentaires générées par une instabilité des prix dans le monde entier, entre 2008 et 2012. Suite à la crise de 2008, les matières premières alimentaires ont trouvé un regain d’intérêt aux yeux des investisseurs, en raison notamment de la stabilité du secteur. Entre les mains des financiers, les volumes de matières premières alimentaires ont donné lieu à une décorrélation totale avec les volumes réellement produits. Les conséquences ont été rapidement visibles : dans les pays du Sud où la population consacre 50% à 90% de son revenu à l’alimentation, contre 10% à 20% dans les pays développés, les émeutes n’ont pas tardé à naître.
Spéculation et volatilité des prix
Premiers incriminés, les acteurs financiers, dont le nombre n’a cessé de croître devant le potentiel du marché. Si les banques ont été particulièrement visées, les fonds de pension, compagnies d’assurance et hedge funds n’ont pas tardé à entrer dans la danse, suivis de près par des fonds indiciels créés ad hoc. Dans le même temps, la libéralisation des marchés, identifiable par la construction de produits dérivés ou le rétablissement du négoce direct avec le client, a favorisé la perte de contrôle sur la nature des échanges et laissé libre cours à l’imagination délirante des banques. Goldman Sachs s’est ainsi illustrée par la création d’un indice financier composé des cours de vingt-quatre matières premières alimentaires, dont la logique de rentabilité n’avait plus rien à voir avec le mécanisme d’achat-vente nécessaire au maintien du marché. Ces dérégulations sont encore amplifiées par la pratique du trading de haute fréquence, où l’envoi massif d’ordres contribue à déconnecter les volumes des matières « tradées » des volumes réellement produits. Le seul profil des acteurs suscite encore l’interrogation, puisque, selon la CNUCED et l’Oxfam, 65% des intervenants sur les marchés des matières premières sont de purs spéculateurs, ne tenant pas compte de l’impact de la variation des cours sur la réalité quotidienne de la population.
Les ONG ont-elles une approche réaliste de la situation ?
En Europe, où la Suisse joue un rôle phare dans les montants des matières premières tradées, une seule ONG s’est réellement fait entendre dans le débat. En 2012, les demandes de fermeture par Oxfam des fonds spéculatifs dans les matières alimentaires ont été entendues par quatre banques suisses et deux banques françaises, qui ont obtempéré pendant près…d’un an, avant de reprendre leurs activités. Aux Etats-Unis, le lobby financier américain, très puissant, a réduit à néant les efforts demandés par le gouvernement via le Dodd-Franck Act, qui visait à réguler les échanges sur les principales Bourses, comme le groupe CME. Face à la difficulté de réguler les marchés financiers, l’ONU tient un discours plus réaliste afin de sécuriser le droit à l’alimentation, accentuant la nécessité de renforcer l’agriculture locale et les moratoires sur les agrocarburants.
Principales sources :
Gayraud, Jean-François « Le Nouveau Capitalisme criminel », Odile Jacob, 2014
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Bresil/BresilDoc4.htm
http://m.slate.fr/story/39483/goldman-sachs-provoque-crise-alimentaire
http://www.painpourleprochain.ch/index.php?id=actuelle
http://www.oxfam.org/fr/qui-sommes-nous
Spéculation et volatilité des prix
Premiers incriminés, les acteurs financiers, dont le nombre n’a cessé de croître devant le potentiel du marché. Si les banques ont été particulièrement visées, les fonds de pension, compagnies d’assurance et hedge funds n’ont pas tardé à entrer dans la danse, suivis de près par des fonds indiciels créés ad hoc. Dans le même temps, la libéralisation des marchés, identifiable par la construction de produits dérivés ou le rétablissement du négoce direct avec le client, a favorisé la perte de contrôle sur la nature des échanges et laissé libre cours à l’imagination délirante des banques. Goldman Sachs s’est ainsi illustrée par la création d’un indice financier composé des cours de vingt-quatre matières premières alimentaires, dont la logique de rentabilité n’avait plus rien à voir avec le mécanisme d’achat-vente nécessaire au maintien du marché. Ces dérégulations sont encore amplifiées par la pratique du trading de haute fréquence, où l’envoi massif d’ordres contribue à déconnecter les volumes des matières « tradées » des volumes réellement produits. Le seul profil des acteurs suscite encore l’interrogation, puisque, selon la CNUCED et l’Oxfam, 65% des intervenants sur les marchés des matières premières sont de purs spéculateurs, ne tenant pas compte de l’impact de la variation des cours sur la réalité quotidienne de la population.
Les ONG ont-elles une approche réaliste de la situation ?
En Europe, où la Suisse joue un rôle phare dans les montants des matières premières tradées, une seule ONG s’est réellement fait entendre dans le débat. En 2012, les demandes de fermeture par Oxfam des fonds spéculatifs dans les matières alimentaires ont été entendues par quatre banques suisses et deux banques françaises, qui ont obtempéré pendant près…d’un an, avant de reprendre leurs activités. Aux Etats-Unis, le lobby financier américain, très puissant, a réduit à néant les efforts demandés par le gouvernement via le Dodd-Franck Act, qui visait à réguler les échanges sur les principales Bourses, comme le groupe CME. Face à la difficulté de réguler les marchés financiers, l’ONU tient un discours plus réaliste afin de sécuriser le droit à l’alimentation, accentuant la nécessité de renforcer l’agriculture locale et les moratoires sur les agrocarburants.
Principales sources :
Gayraud, Jean-François « Le Nouveau Capitalisme criminel », Odile Jacob, 2014
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Bresil/BresilDoc4.htm
http://m.slate.fr/story/39483/goldman-sachs-provoque-crise-alimentaire
http://www.painpourleprochain.ch/index.php?id=actuelle
http://www.oxfam.org/fr/qui-sommes-nous