Avec plus de 70 000 morts par an, vingt fois plus que les accidents de la route, le tabac tue bien plus que l’automobile. Mais les mesures prises par les pouvoirs publics sont disproportionnées lorsqu’on compare la lutte contre la délinquance routière et la lutte contre la consommation du tabac. Véritable fléau, le tabagisme est la première cause de mortalité mondiale. Selon le world cancer report 2014, rapport publié par le centre international de la recherche sur le cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé, le tabac a causé la mort de cent millions de personnes au siècle dernier. Si cette tendance se maintient, les experts estiment que ce chiffre pourrait être multiplié par dix au XXI° siècle et atteindre le milliard de décès !
Des mesures insuffisantes en matière de santé
Bien conscients de l’importance du sujet, les pouvoirs politiques successifs ont mis en place depuis un demi-siècle d’innombrables mesures, lois ou réglementations anti-tabac : interdiction de la publicité pour le tabac, bannissement des lieux publics, instauration d’images choc sur les emballages, interdiction de vente aux mineurs, demain peut-être mise en place des paquets génériques… Sans compter les hausses régulières de prix qui ont en 10 ans plus que doublé le coût du paquet de cigarettes !
Pourtant, malgré cet arsenal législatif, force est de constater l’insuffisance de ces politiques. Mandatée en 2012 par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) la Cour des comptes souligne que « les résultats des politiques de lutte contre le tabagisme ne sont pas à la hauteur d’un tel enjeu de santé public ». De fait, on dénombre encore 15 millions de fumeurs et la France ne parvient pas à réduire signifiativement leur proportion dans la population : le tabagisme des jeunes ne recule pas, le commerce illicite progresse, les ventes dans les pays frontaliers explosent et voilà que le marché de la cigarette électronique se développe à grande vitesse.
Le tabac rapporte de l’argent à l’Etat
Pourquoi un tel constat ? Pression des lobbies pro-tabac ? Mobilisation des restaurateurs et gérants d’établissement nocturnes ? Surpuissance de la confédération des buralistes ? Assurément, mais pas seulement.
Car de plus en plus de voix s’élèvent pour mettre en cause la volonté réelle de nos parlementaires. C’est en tout cas la démonstration très argumentée que fait le journaliste du JDD Matthieu Pechberty dans son dernier ouvrage « l’Etat accro au tabac ». C’est également en filigrane la thèse défendue par les enquêteurs de Cash investigation, l’émission de France 2 diffusée le 7 octobre, qui n’hésitent pas à parler de « grande manipulation ». C’est enfin le message envoyé par la commission des affaires sociales en rejetant l’amendement du gouvernement proposant une hausse significative du prix du tabac et son
« Tout le monde croit qu’on n’agit pas contre le tabac parce que ça rapporte plus que cela coûte au pays, du fait de la fiscalité. Faisons la preuve du contraire », proclame devant les députés Michèle Delaunay, ancienne ministre et cancérologue.
Des mesures insuffisantes en matière de santé
Bien conscients de l’importance du sujet, les pouvoirs politiques successifs ont mis en place depuis un demi-siècle d’innombrables mesures, lois ou réglementations anti-tabac : interdiction de la publicité pour le tabac, bannissement des lieux publics, instauration d’images choc sur les emballages, interdiction de vente aux mineurs, demain peut-être mise en place des paquets génériques… Sans compter les hausses régulières de prix qui ont en 10 ans plus que doublé le coût du paquet de cigarettes !
Pourtant, malgré cet arsenal législatif, force est de constater l’insuffisance de ces politiques. Mandatée en 2012 par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) la Cour des comptes souligne que « les résultats des politiques de lutte contre le tabagisme ne sont pas à la hauteur d’un tel enjeu de santé public ». De fait, on dénombre encore 15 millions de fumeurs et la France ne parvient pas à réduire signifiativement leur proportion dans la population : le tabagisme des jeunes ne recule pas, le commerce illicite progresse, les ventes dans les pays frontaliers explosent et voilà que le marché de la cigarette électronique se développe à grande vitesse.
Le tabac rapporte de l’argent à l’Etat
Pourquoi un tel constat ? Pression des lobbies pro-tabac ? Mobilisation des restaurateurs et gérants d’établissement nocturnes ? Surpuissance de la confédération des buralistes ? Assurément, mais pas seulement.
Car de plus en plus de voix s’élèvent pour mettre en cause la volonté réelle de nos parlementaires. C’est en tout cas la démonstration très argumentée que fait le journaliste du JDD Matthieu Pechberty dans son dernier ouvrage « l’Etat accro au tabac ». C’est également en filigrane la thèse défendue par les enquêteurs de Cash investigation, l’émission de France 2 diffusée le 7 octobre, qui n’hésitent pas à parler de « grande manipulation ». C’est enfin le message envoyé par la commission des affaires sociales en rejetant l’amendement du gouvernement proposant une hausse significative du prix du tabac et son
« Tout le monde croit qu’on n’agit pas contre le tabac parce que ça rapporte plus que cela coûte au pays, du fait de la fiscalité. Faisons la preuve du contraire », proclame devant les députés Michèle Delaunay, ancienne ministre et cancérologue.