L’offensive chinoise sur les mythes de la société de consommation

On se rappelle des frictions commerciales de 2013 entre la Chine et l’Europe. Suite à la décision Européenne de taxer les panneaux photovoltaïques en provenance de la Chine, cette dernière avait eu comme réaction d’accuser l’UE de subventionner certains vins et ouvert une enquête anti-dumping. Il semble cette fois que Xi Jinping ait décidé d’être encore plus offensif et particulièrement vis-à-vis de la France…
Selon une étude de la société WealthInsight, la Chine compte 1,4 millions de millionnaires en 2014. Une étude commandée par KPMG révèle que près de 50% des Chinois achètent des produits de luxe simplement pour afficher leur statut social. Cette clientèle est évidemment choyée par nos locomotives du Luxe français tel LVMH, Rothschild et certaines maisons de grands crus classés français. Le grand « parti » voit cette fuite de capitaux d’un très mauvais œil et aimerait que les fabricants Chinois puissent enfin rivaliser avec les concurrents étrangers sur cette cible.
Xi Jinping a promis lors de sa nomination de faire de la lutte anti-criminalité une priorité. Dans cet objectif, le parti prône fermement le retour à la morale et à la frugalité des dirigeants chinois. Le leader chinois est d’ailleurs vite passé de la théorie à la pratique lors de la mise en application d’un « exemple » au détriment d’un de ses plus fervents compétiteurs Bo Xilai ancien patron de la ville de Chongqing promis aux plus hautes fonctions gouvernementales. Cette preuve par l’exemple est de plus couplée à de nombreuses communications sur le respect des traditions, déconseillant les signes extérieurs de richesse et les extravagances. S’en est fini des cadeaux d’entreprise et des banquets somptueux où nos grands vins français tenaient une place prépondérante.
Résultat, nos exportations de produits de luxe en Chine ont subi un coup de frein sévère. A titre d’exemple, Louis Fabrice Latour (président de la FEVS) nous révèle que les exportations de spiritueux en Chine ont baissé de 21,5% en 2013 les vins eux ont perdu près de 15% en valeur, le tiers de la baisse du CA enregistré en Chine serait directement lié à la nouvelle loi chinoise. L’impact le plus fort est pour le bordeaux qui subit un revers de près de 28%. Selon les prévisionnistes, du fait de la communication insistante du parti, cette baisse ne devrait que s’accroitre.
En parallèle de cette nouvelle politique la Chine prévoie de devenir le premier vignoble du monde avec la mise en place de 500.000 hectares de vignes d’ici à 2020. Notons que les Chinois possèdent à ce jour plus de 70 châteaux en France. Les producteurs français sont aujourd’hui contraints de procéder au transfert de compétences vers les viticulteurs chinois, ceci en échange de quelques droits de passages douaniers. Pour parfaire le tableau, des « maisons de Luxe » made in China sont en train de pousser un peu partout sur le territoire, ces produits étant bien mieux cotés par le parti. Le succès de cette politique offensive est déjà visible. L’étude réalisée par KPMG relève que les premières marques chinoises de luxe émergentes sont bien issues du secteur des vins et spiritueux (suivis des secteurs de la restauration et des produits de beauté). A ce jour aucune opération de représailles de la France et de l’Europe n’est prévue.