Les méthodes d’influence américaines appliquées à la Chine

Les mouvements de protestation à Hong Kong donnent lieu en ce moment à des affrontements entre policiers et manifestants. Ce durcissement du rapport de force entre le pouvoir communiste mérite une lecture un peu plus poussée que les habituels commentaires des médias occidentaux sur le vent de liberté qui souffle sur cette ancienne colonie britannique « passée sous tutelle chinoise » (l’expression est du magazine Le Point). Rappelons pour mémoire que ce territoire chinois avait été conquis lors de la seconde guerre de l’opium (1856 à 1860) menées par la Grande Bretagne contre la Chine pour pouvoir disposer d’un lieu stratégique où entreposer les stocks d’opium afin de l’écouler ensuite sur le « marché chinois ». Ce conflit résulta du renforcement des lois anti-opium du gouvernement Qing, alors que les Britanniques tentaient d'exporter l'opium de l'Inde Britannique en Chine. 300 sociétés commerciales britanniques firent pression sur leur gouvernement pour que la Grande Bretagne  impose sa volonté aux autorités chinoises. Cet épisode calamiteux de l’amplification du commerce de la drogue imposé à un Etat souverain asiatique par des puissances occidentales bellicistes n’est pas rappelé dans les articles qui traitent de la situation actuelle à Hong Kong. C’est notamment le cas du journal Le Monde établit une comparaison entre les manifestations étudiantes à Hong Kong et le souvenir des deux mois de mobilisation de 1989 sur la place Tiananmen à Pékin, il oublie de rappeler le contexte historique.
Certains observateurs notent de très fortes analogies entre les stratégies d’influence étrangères qui ont eu un impact significatif lors des révolutions colorées et certaines révolutions arabes. C’est le cas du site algérien Cameleo. Un autre internaute du monde arabe,  Ahmedbensaada.com développe une analyse similaire. Il pointe du doigt les déclarations du sénateur Mac Cain et revient sur les similitudes entre différents révoltes qui portent la même marque de fabrique. IL remarque notamment que : « McCain est le plus haut responsable de l’International Republican Institute (IRI) qui, avec le National Democratic Institute (NDI), est un des quatre organismes satellites de la National Endowment for Democracy (NED). Rappelons que la NED est financée par un budget voté par le Congrès et que ses fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des Etats-Unis et le syndicat American Federation of Labor-Congress of Industrial Organization (AFL-CIO). La NED, via ses organismes (en particulier l’IRI et le NDI), forme, réseaute, supporte et finance les activistes pro-démocratie (et surtout pro-occidentaux) à travers le monde, dans des pays ciblés par l’administration américaine ».