On serait tenté de dire : pour lui-même ! Mais la réponse serait un peu courte au regard de l’influence que cherche à prendre ce jeune journaliste sur cette chaîne de radio privée qu’est Europe 1. La matinale d’Europe n°1 se veut à la pointe de l’information libre et réalisée dans un esprit de défense de la démocratie. Le 2 septembre, Thomas Sotto réalise l’interview d’un maire de l’opposition d’une petite commune française qui s’oppose à la réforme des rythmes scolaires. Mais s’agit-il d’une interview ? Le journaliste prend partie contre cet homme qui lui explique qu’il n’a pas les moyens de financer l’application de cette réforme dans sa commune même si l’Etat lui verse une aide la première année. Sotto explique au maire qu’il est hors la loi et que sa mesure dérangera certains de ses administrés. Ce style inquisitoire qui se veut moderne et à l’écoute des problèmes des gens, est très éloigné des principes du journalisme qui rend compte de l’actualité sans chercher à la fabriquer à la mesure de ses croyances ou de ses fantasmes.
Le style de Sotto rappelle celui de Nicolas Demorand qui, avant de subir un cuisant échec à la tête du quotidien Libération, animait une tranche d’informations en début de matinée sur France Inter. Sur ce terrain glissant et quelque peu manipulatoire, Thomas Sotto est en phase avec un de ses chroniqueurs vedettes, Daniel Cohn Bendit (l’ex député vert) qui chaque matin « se lâche » sur des sujets de toute nature. La complicité entre les deux hommes n’est pas qu’une mise en scène voulue par la direction de la chaîne de radio. On assiste chaque matin à un happening de démocratie directe. Sotto est très représentatif de ce journalisme en apparence critique mais qui est en fait très suiviste par rapport au pouvoir en place. Derrière ses côtés soi-disant rebelles, Cohn Bendit joue le même jeu. La pseudo- morale démocratique que ces deux personnages de radio distillent sur les ondes est bordée par des attendus auquels l’auditeur n’a pas accès. Sotto interviewera-t-il un jour Nicolas Sarkozy en lui rappelant l’échec de sa politique économique. Cohn Bendit se fâchera-t-il sur les côtés pour le moins critiquables de l’ancien Président en matière de respect de la condition présidentielle. Le « casses-toi, pauvre con » n’émeut-il pas ce fervent défenseur de la parole des citoyens ?
Dans le même ordre d’idées, les manipulations américaines en Ukraine sont un sujet aussi tabou dans la matinale de Sotto que la montée de l’atlantisme au sein de l’Union Européenne. En revanche, la diabolisation de la politique de Poutine est un thème récurrent qui entre parfaitement dans la grille de lecture désormais à la mode de la plupart des médias parisiens.. Le prêt à penser de Sotto et Cohn Bendit a ses limites sonores. Un exemple parmi d’autres : leurs commentaires sont peu démonstratifs dès qu’il s’agit de donner une lecture cohérente des hésitations d’Obama à faire bombarder les bases jihadites en Syrie, Assad étant désormais un ennemi moins dangereux (presqu’un allié) que l’Etat islamique qui s’est institué sur une partie du territoire irakien et syrien. Il est vrai qu’il est plus simple pour nos deux compères de conclure que Poutine est un dictateur, Obama un démocrate et Assad un boucher.
Le style de Sotto rappelle celui de Nicolas Demorand qui, avant de subir un cuisant échec à la tête du quotidien Libération, animait une tranche d’informations en début de matinée sur France Inter. Sur ce terrain glissant et quelque peu manipulatoire, Thomas Sotto est en phase avec un de ses chroniqueurs vedettes, Daniel Cohn Bendit (l’ex député vert) qui chaque matin « se lâche » sur des sujets de toute nature. La complicité entre les deux hommes n’est pas qu’une mise en scène voulue par la direction de la chaîne de radio. On assiste chaque matin à un happening de démocratie directe. Sotto est très représentatif de ce journalisme en apparence critique mais qui est en fait très suiviste par rapport au pouvoir en place. Derrière ses côtés soi-disant rebelles, Cohn Bendit joue le même jeu. La pseudo- morale démocratique que ces deux personnages de radio distillent sur les ondes est bordée par des attendus auquels l’auditeur n’a pas accès. Sotto interviewera-t-il un jour Nicolas Sarkozy en lui rappelant l’échec de sa politique économique. Cohn Bendit se fâchera-t-il sur les côtés pour le moins critiquables de l’ancien Président en matière de respect de la condition présidentielle. Le « casses-toi, pauvre con » n’émeut-il pas ce fervent défenseur de la parole des citoyens ?
Dans le même ordre d’idées, les manipulations américaines en Ukraine sont un sujet aussi tabou dans la matinale de Sotto que la montée de l’atlantisme au sein de l’Union Européenne. En revanche, la diabolisation de la politique de Poutine est un thème récurrent qui entre parfaitement dans la grille de lecture désormais à la mode de la plupart des médias parisiens.. Le prêt à penser de Sotto et Cohn Bendit a ses limites sonores. Un exemple parmi d’autres : leurs commentaires sont peu démonstratifs dès qu’il s’agit de donner une lecture cohérente des hésitations d’Obama à faire bombarder les bases jihadites en Syrie, Assad étant désormais un ennemi moins dangereux (presqu’un allié) que l’Etat islamique qui s’est institué sur une partie du territoire irakien et syrien. Il est vrai qu’il est plus simple pour nos deux compères de conclure que Poutine est un dictateur, Obama un démocrate et Assad un boucher.