Les maladresses de la guerre de l’information chinoise

L’Agence France Presse a révélé le 22 juillet une opération ratée de guerre de l’information menée par des milieux proches du régime chinois. L’agitation informationnelle déclenchée par l’émission de faux comptes Twitter, qui ont propagé des messages en faveur de la Chine sur la question du Tibet. Les éléments de langage inclus dans ces messages de propagande étaient très stéréotypés et ont été construits sur le thème : « convaincre le monde que le Tibet est une région chinoise où règne la sécurité et dont les habitants baignent dans la félicité ». Les méthodes de camouflage pour faire croire que les comptes twitter étaient vrais, frisaient le ridicule. Une centaine de comptes aux titulaires fictifs ont été identifiés à cause des photos de leur profil qui avait été copiées à partir de sites de mannequins sur Internet, comme le précise Free Tibet, cette ONG londonienne un peu spéciale citée par l’AFP. Les auteurs chinois de cette opération travaillaient au premier degré : attirer l’attention par le physique afin de faire lire le message sans se rendre compte que ce type de manip est facilement détectable en Occident surtout lorsque la grossièreté de la manœuvre atteint un niveau caricatural avec le détournement de photos de personnalités, comme celle de Syd Barrett, un des membres fondateurs des Pink Floyd. Un message hostile au Dalaï Lama, le chef spirituel des Tibétains qui est la bête noire de Pékin, a été retweeté plus de 6.000 fois par ce réseau, selon Free Tibet. Il est étonnant de constater que les spécialistes de la guerre de l’information chinoise commettent de telles bévues.