Nouvelle polémique autour du vaccin H1N1

Une nouvelle illustration du rapport complexe des Français vis-à-vis des vaccins
Une nouvelle polémique autour du vaccin H1N1 contre la grippe a surgi courant avril 2014. Elle a été déclenchée au Royaume-Uni par une nouvelle étude de la « Cochrane Collaboration", un think-tank indépendant qui dénonce le gaspillage consenti par les autorités sanitaires britanniques lors de l'épidémie de grippe H1N1.
Au total, 571 millions d'euros auraient été dépensés pour l'acquisition de milliers de doses de l'antiviral Tamiflu, commercialisé par les laboratoires Roche, estime le document repris par la BBC. Une somme astronomique déboursée inutilement selon l'association. Elle considère que le Tamiflu avait une efficacité comparable au paracétamol, valable uniquement pour alléger les symptômes de la maladie. L'association assure que le Tamiflu n'a pas empêché la contamination. Pire, non seulement le Tamiflu aurait été inefficace  contre la grippe H1N1 mais il aurait de surcroît occasionné des effets indésirables tels que des nausées, des migraines, des problèmes rénaux...
En réponse à cette étude, le laboratoire Roche, qui commercialise le Tamiflu, a rejeté en bloc ces accusations mettant en doute la validité d'une étude qu'ils jugent pleines d'imperfections. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui classe le Tamiflu comme un antiviral important, a fini par jouer les arbitres en demandant une "nouvelle analyse rigoureuse" avant d'en tirer des conclusions. Le débat est non tranché. En France, la vaccination contre la grippe H1N1 en 2009-2010 avait connu un vrai échec, nourrissant la polémique autour de l'argent dépensé inutilement. Pour 94 millions de doses de vaccin commandées, le ministère de la Santé avait dépensé 660 millions d'euros. Seuls 5 millions de doses avaient été utilisées (Pandemrix ou le Panenza). En plus de cette addition salée, l’État doit désormais faire face à des demandes d'indemnisation liées aux effets secondaires du vaccin contre ce virus grippal.

Les effets controversés du vaccin

En effet, une étude Publiée fin juillet 2013 dans la revue spécialisée Brain et menée par une équipe de chercheurs français, dont Pr Yves Dauvilliers, neurologue et directeur du laboratoire de sommeil au CHU de Montpellier, a révélé que le vaccin contre la grippe H1N1 a entraîné des cas de narcolepsie (maladie qui se caractérise par des endormissements intempestifs) chez une soixantaine de patients.
Le Parisien a révélé, en décembre 2013, que les pouvoirs publics, à travers l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux), ont déjà dédommagé six personnes ayant souffert de narcolepsie, après avoir été vaccinés. Avec la totalité des 21 dossiers examinés, le coût global des indemnisations serait compris entre 1 et 2 millions d'euros, toujours selon Le Parisien. En achetant des millions de doses de vaccins à l'industrie en 2009, la France a signé une clause: en cas d'effets indésirables, c'est l'État qui prendra en charge les indemnisations des éventuelles victimes et non les laboratoires !
La France est devenue l’un des pays au monde dans lesquels l’image du vaccin est la plus dégradée. Le nombre d’articles polémiques autour de la vaccination dans la presse en témoigne. Cette relation conflictuelle intrigue, le deuxième "Jeudi de la santé" organisé, le 10 avril à paris, par Libération, la Mutualité Française et l'Inserm a eu lieu sous le Thème : "Vaccine or not vaccine ? Pourquoi une telle défiance ? Que s'est-il donc passé ? " La méfiance des français vis-à-vis des vaccins trouve son origine dans la polémique sur des cas de sclérose en plaques éventuellement induits par le vaccin contre l’hépatite B lancé en 1994. Mauvaises cibles de vaccination, défaut d'information voire "mensonges" : des facteurs d'explication peuvent être identifiés. Reste à savoir si le phénomène est réversible avant que les conséquences sanitaires de cette désaffection ne se fassent trop durement sentir. Selon l'enquête annuelle réalisée par les Entreprises du médicament (Leem), les Français ne sont plus que 75% à avoir confiance dans les médicaments. Il y a un an, ils étaient 87%. Ce qui les inquiète : les effets-secondaires, suivis par les contre-indications des médicaments. Cet indice de confiance qui n'avait cessé de progresser au fil des années, a connu une baisse qui a doublé entre 2013 (13%) et cette année (25%).