La France, les Etats-Unis et l’Allemagne face aux investissements étrangers

​Les années 1980 ont vu la naissance d’une convergence des Etats considérant qu’au regard de la croissance et de l’innovation, le libéralisme est à privilégier par rapport au protectionnisme.
L’article de Williamson, « consensus de Washington » édicte les principes libéraux qui dominent aujourd’hui dans la politique économique internationale, notamment concernant les investissements étrangers. Ce consensus promeut l’investissement international, pour générer la libre circulation des capitaux afin d’engendrer un climat favorable aux affaires et à la croissance.

 

Cependant, ce consensus auto déclaré n’est généralement pas suivi d’un principe obligatoire de la part des états, ces derniers restants souverains dans les décisions qui concernent les investissements sur leur territoire et leur espace économique.
Dans les faits, beaucoup d’états ont encore une politique protectionniste. En 2008, un rapport du « Government accountability office » montrait que sur neuf partenaires commerciaux des Etats-Unis, au moins huit avaient des mesures pour surveiller les investissements étrangers sur leur territoire. Le rapport stipule même que ces pays ont durci leur politique entre 1999 et 2008, à un moment où l’ouverture des marchés battait son plein. Dans la majorité des cas, les pays avancent des raisons de sécurité nationale afin de justifier ces mesures, même si dans le faits, les limites ne s’arrêtent pas au secteur de la défense et permettent de se prémunir plus largement des entreprises étrangères ou des fonds souverains.

 

Les prises de participations d’intérêts étrangers se font soit par le biais de fonds souverain, soit par le biais d’une Offre publique d’achat (OPA). Les OPA visent en général à étendre le pouvoir des acteurs dominants ou encore à maintenir une position acceptable dans un marché de plus en plus en plus consolidé.  La consolidation d’un secteur et la taille des entreprises qui la domine auront un impact sur les emplois, et augmentera le pouvoir de négociation sur les fournisseurs et les clients. Ainsi l’accroissement de la taille d’un acteur d’un marché est-il de plus en plus stratégique pour les intérêts des nations et les états ont tout intérêt à ce que certains secteurs stratégiques ou économiquement fort restent dans le giron de leur pays. Les entreprises doivent leur survie à une marche forcée sur le segment des fusions-acquisitions, sur le principe de « grossir pour ne pas être mangé » et rester un acteur qui compte dans le secteur d’activité auquel elles appartiennent.  Il est donc vital pour un pays d’essayer d’héberger un des champions mondiaux du secteur dit, afin de ne pas perdre un secteur industriel. Des coûts de recherche élevés (pharmacie)  ou encore la nécessité d’accroitre des volumes de productions pour rester dans la course (automobile) obligent les entreprises à atteindre une taille minimale. Ce constat explique la course aux investissements étrangers, dans un monde globalisé où les frontières n’ont plus lieu d’être. Nous allons voir à travers les exemples de la France, des Etats-Unis et de l’Allemagne comment ils se défendent et quelle est leur appréhension des capitaux étrangers sur leur territoire.

La France, les Etats-Unis et l’Allemagne face aux investissements étrangers