Les failles informationnelles du transport aérien low cost

Le symbole de la réussite du modèle low cost est incontestablement Ryan Air. Pour arriver à ce modèle de coûts compressés, la compagnie Ryan Air ne lésine pas sur les moyens humains et éthiques ainsi que sur les aspects touchant directement à la sécurité. Lorsque le facteur humain est responsable de quatre accidents sur cinq, on se demande dans quelles conditions travaillent les salariés du groupe. En matière de ressources humaines, les constats sont accablants : seulement 28% des pilotes de RyanAir sont salariés de la compagnie, les autres sont intérimaires et sont payés à l’heure de vol. Si le pilote intérimaire est en congés ou en arrêt maladie, il ne touche pas de rémunérations. De plus il doit prendre à sa charge les frais de formation, son uniforme et même son badge. Il se verra prélever 4 euros cinquante par heure de vol pour financer ses séances annuelles de simulateur. Le personnel navigant est sous le contrat «zéro heure». Il n’est donc payé qu’en fonction des heures de vol effectuées. Aucune rémunération n’est perçu au sol même pendant que le personnel navigant technique prépare le plan de vol et que le personnel de cabine nettoie l’avion, selon le livre "RyanAir, Low Cost mais à quel prix". Cet ouvrage choc de révélations a été écrit par un commandant de bord de la compagnie sous le pseudonyme Christian Fletcher. En Décembre 2013, 43 pilotes basés au Portugal accusent la compagnie britannique Easyjet de ne pas respecter les engagements pris ni le code du travail portugais en matière de changements de vacation et de durée maximale du temps de travail normal selon le site 20minutes.fr.
En terme de sécurité, il y a de quoi s’affoler, RyanAir calcule la quantité de Kérosène embarquée très juste pour des raisons d’économies. Plusieurs incidents ont été enregistrés. A Valence, trois vols avaient été obligés de se dérouter la même journée pour cause de réserve de fuel insuffisante. Les conditions d'atterrissage sont dangereuses sur des pistes courtes, le freinage est volontairement brutal pour libérer la piste au plus vite et minimiser le temps de roulage. RyanAir publie même un classement mensuel des commandants de bord ayant consommé le moins de fuel. Une série de contrôles inopinés a révélé que tous les avions de Ryanair étaient plus lourds que ce qu’ils déclaraient, parfois jusqu’à 8 tonnes de plus (selon Les Echos.fr). La chaîne britannique Channel 4 a diffusé les résultats d'un sondage réalisé auprès des pilotes de RyanAir qui révèle que 89 % des sondés penseraient que leur employeur n'a pas une "culture de la sécurité ouverte et transparente". Pire, 94 % des pilotes questionnés souhaiteraient une enquête indépendante pour évaluer l'impact des conditions de travail imposées dans cette entreprise.