Le passé colonial français : nouveau levier informationnel de déstabilisation des entreprises françaises ?
L’assignation en justice de deux entreprises françaises SPIE Batignolles et SPIE pour « crime contre l’humanité » par le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) fait émerger un nouvel angle d’attaque informationnelle contre les entreprises françaises.
Le 28 février, le CRAN a déposé plainte pour « crime contre l’humanité » auprès du TGI de Pontoise contre l’Etat, SPIE, SPIE-Batignolles et Clayax Acquisition Holding de SPIE pour leur rôle dans la construction de la ligne de chemin de fer Congo-Océan (CFCO). Le chemin de fer Congo-Océan a été construit entre 1921 et 1934 par la Société des Batignolles, dont sont issues SPIE Batignolles et SPIE, afin de relier Brazzaville au port de Pointe-Noire. Le CRAN accuse ces sociétés d’avoir eu recours au travail forcé et causé la mort de plus de 17 000 indigènes. Cette plainte s’appuie sur la base de la loi Taubira de 2001 qui, en qualifiant l’esclavage de crime contre l’humanité, l’a rendu imprescriptible.
Cette assignation s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne du CRAN pour obtenir réparations « des crimes d’esclavage ». Le 10 mai 2013, le CRAN a assigné la Caisse des Dépôts et Consignations pour « avoir profité de l’esclavage » et s’être enrichie grâce à la traite négrière en Haïti. Derrière les objectifs affichés d’obtention de réparations, il convient de s’attarder sur les réelles motivations et conséquences pour les entreprises françaises de cette campagne. En effet, le CRAN revendique ouvertement ses liens avec les Etats-Unis et l’influence américaine dans ses campagnes et revendications. L’assignation de SPIE et SPIE Batignolles s’inspire directement de la class action lancée au début des années 2000 aux Etats-Unis par un groupement de descendants d’esclaves contre la Banque JP Morgan accusée d’avoir utilisée des esclaves pour construire des lignes de chemin de fer. Par ailleurs, le CRAN est majoritairement financé par des intérêts privés et américains, parmi eux la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et la Fondation Ford. Cette dernière créée en 1936 s’est rapidement positionnée comme un instrument du soft power américain par le soutien financier à des projets de défense de la Démocratie ou promotion de la bonne entente entre les peuples. Sa stratégie principale, dite du «cadeau empoisonné » consiste à intervenir dans les rapports de forces internes de leur opposants afin d’alimenter des conflits et des rivalités internes. Les divisions suscitées par ces conflits et rivalités constituent un facteur d’affaiblissement de cet opposant.
La campagne du CRAN apparaît de nature à déstabiliser les entreprises françaises visées dans leur développement à l’international et particulièrement en Afrique. Les accusations de « crime contre l’humanité » constituent une attaque directe à la réputation de l’entreprise et ce quel que soit le verdict en devenir. Cette accusation peut être un obstacle ou un motif d’exclusion dans le cadre d’appels d’offres internationaux. Des mouvements de boycotts et campagnes contre les entreprises accusées sont également à anticiper de la part de la société civile. En effet, le CRAN a récemment indiqué vouloir associer la société civile et les Etats des pays concernés à sa campagne de réparation des « crimes de l’esclavage ».
Le 28 février, le CRAN a déposé plainte pour « crime contre l’humanité » auprès du TGI de Pontoise contre l’Etat, SPIE, SPIE-Batignolles et Clayax Acquisition Holding de SPIE pour leur rôle dans la construction de la ligne de chemin de fer Congo-Océan (CFCO). Le chemin de fer Congo-Océan a été construit entre 1921 et 1934 par la Société des Batignolles, dont sont issues SPIE Batignolles et SPIE, afin de relier Brazzaville au port de Pointe-Noire. Le CRAN accuse ces sociétés d’avoir eu recours au travail forcé et causé la mort de plus de 17 000 indigènes. Cette plainte s’appuie sur la base de la loi Taubira de 2001 qui, en qualifiant l’esclavage de crime contre l’humanité, l’a rendu imprescriptible.
Cette assignation s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne du CRAN pour obtenir réparations « des crimes d’esclavage ». Le 10 mai 2013, le CRAN a assigné la Caisse des Dépôts et Consignations pour « avoir profité de l’esclavage » et s’être enrichie grâce à la traite négrière en Haïti. Derrière les objectifs affichés d’obtention de réparations, il convient de s’attarder sur les réelles motivations et conséquences pour les entreprises françaises de cette campagne. En effet, le CRAN revendique ouvertement ses liens avec les Etats-Unis et l’influence américaine dans ses campagnes et revendications. L’assignation de SPIE et SPIE Batignolles s’inspire directement de la class action lancée au début des années 2000 aux Etats-Unis par un groupement de descendants d’esclaves contre la Banque JP Morgan accusée d’avoir utilisée des esclaves pour construire des lignes de chemin de fer. Par ailleurs, le CRAN est majoritairement financé par des intérêts privés et américains, parmi eux la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et la Fondation Ford. Cette dernière créée en 1936 s’est rapidement positionnée comme un instrument du soft power américain par le soutien financier à des projets de défense de la Démocratie ou promotion de la bonne entente entre les peuples. Sa stratégie principale, dite du «cadeau empoisonné » consiste à intervenir dans les rapports de forces internes de leur opposants afin d’alimenter des conflits et des rivalités internes. Les divisions suscitées par ces conflits et rivalités constituent un facteur d’affaiblissement de cet opposant.
La campagne du CRAN apparaît de nature à déstabiliser les entreprises françaises visées dans leur développement à l’international et particulièrement en Afrique. Les accusations de « crime contre l’humanité » constituent une attaque directe à la réputation de l’entreprise et ce quel que soit le verdict en devenir. Cette accusation peut être un obstacle ou un motif d’exclusion dans le cadre d’appels d’offres internationaux. Des mouvements de boycotts et campagnes contre les entreprises accusées sont également à anticiper de la part de la société civile. En effet, le CRAN a récemment indiqué vouloir associer la société civile et les Etats des pays concernés à sa campagne de réparation des « crimes de l’esclavage ».