Les étranges menées informationnelles des ONG américaines en Algérie

Les Etats-Unis ont une diplomatie parallèle qui s’exprime notamment par l’intermédiaire des ONG. Le National Endowment for Democracy (NED) en est un exemple marquant. Fondée en 1983, cette fondation privée à but non lucratif est largement financée par le Département d'Etat américain. Son objectif est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde. En Algérie, le NED a subventioné la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme) en 2002, 2003, 2005, 2006 et 2010. Notons à ce propos que Kamel-Eddine Fakhar qui est l'un des principaux instigateurs des troubles de Ghardaia, est un ancien militant de la LADDH). Le NED a aussi financé le Collectif des familles de disparus en Algérie sans interruption de 2005 à 2011.
Le Solidarity Center est une autre ONG américaine qui s’intéresse à l’Algérie. Cette ONG est rattachée au syndicat américain AFL CIO. Sa mission du Centre de solidarité est d'aider à construire un mouvement syndical mondial par le renforcement du pouvoir économique et politique des travailleurs à travers le monde par le biais des syndicats efficaces, indépendantes et démocratiques. Solidarity Center finance le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), dirigé par M.Rachid Malaou. Ce syndicat mène en ce moment des mouvements revendicatifs.
De son côté, l’ONG Freedom House a recruté plus de 200 jeunes blogueurs algériens et les fait activer sur des sites de réseaux sociaux ou organiser des forums dénonçant un rétrécissement des libertés dans le pays. Cette ONG américaine existe depuis 1941 et est connue pour mener des actions d’influence pour promouvoir la démocratie dans un certain nombre de pays comme la Russie. En Algérie, elle met en œuvre un programme baptisé "nouvelle génération de militants pour la démocratie en Algérie". Ce programme est supervisé par l'ex-ministre tunisien des droits de l’homme et cadre au mouvement de la Renaissance, Samir Dilo du parti Ennahd. Freedom House organise régulièrement des sessions régulières de formation à la désobéissance civile. Or, la branche de cette organisation en Algérie est dirigée par Abdul Razzaq, le vice-président du Mouvement de la société pour la paix, un mouvement qui est la représentation algérienne des Frères musulmans. Plusieurs activistes algériens auraient suivi des formations chez Canvas en Serbie. Une page Facebook a été ouverte et montre des jeunes munis de Tshirt, pancartes, avec des messages bien calibrés du type (No, You Can’t...). Ces jeunes se donnent rendez vous chaque semaine pour des sit-in afin de protester contre un quatrième mandat du Président algérien. La chef du parti des travailleurs algérien (PT), Louisa Hanoune dénonce régulièrement dans ses rassemblements ou ses interviews, “l'activisme des ONG américaines dans le recrutement des jeunes algériens pour les utiliser dans le prochain épisode du printemps arabe prévu bientôt en Algérie. Dans sa dernière la communication datée du 18 février 2014, le Président Bouteflika met très clairement en garde ses concitoyens contre les tentatives de déstabilisation du pays par des puissances étrangères.
Ces derniers mois, on note la publication d’un surcroit d’études américaines sur l’Algérie. La dernière en date a été publiée le 26 février 2014 par le Combating Terrorism Center de l’Académie militaire américaine de West Point. Elle souligne le risque que représentent les revendications sociales dans le sud algérien pourraient devenir de sources de terrorisme. « Les militants extrémistes peuvent se nourrir de désespoir lorsque leurs moyens de lutte pacifique sont réprimés ou ne sont pas écoutés », écrit l’auteur à partir d’une analyse de la prise d'otages dans le site gazier d'In Amenas, dans laquelle sont pointées des complicités internes. « La radicalisation dans le Sud algérien peut être attribuée au contexte économique et social induit par la marginalisation des populations. Selon l’auteur de cette étude, cette agitation va de pair avec les mouvements sociaux qui ont eu lieu à Ouargla, Laghouat et Ghardaïa, les trois villes les plus importantes qui bordent les zones d’extraction de Hassi R’mel et Hassi Messaoud ».