Le journal Le Monde s’enlise dans les débats sur le genre

Un quotidien comme Le monde peut-il se transformer en journal militant ? C’est la question qu’on peut se poser en comptabilisant les articles que ses journalistes publient depuis la polémique sur la théorie du genre. Sa ligne éditoriale est simple : dénigrer systématiquement les prises de position qui dénoncent une instrumentalisation de l’école dans le rapport à la sexualité. Il est inutile d’attendre de ce journal la moindre remarque sur les propos de Najat Vallaud-Belkacem lorsque cette dernière affirme en tant que porte parole du gouvernement que la théorie du genre n’existe pas alors qu’elle disait exactement le contraire au quotidien 20 minutes en août 2011. Le dernier article en date du lundi 10 janvier posté sur le blog du Monde est un cas d’école. La réaction de Jean-François Coppé à la publication d’un ouvrage intitulé « Tous à poil » a pour objectif de dédouaner le gouvernement de toute responsabilité dans la diffusion de ce type de littérature dans les écoles ; Après voir lourdement insisté sur le fait que cet ouvrage était bien noté, l’auteur de l’article Samuel Laurent expose avec un art inimitable de la rhétorique la trajectoire compliquée de cet ouvrage dans le paysage de l’Education nationale : « Comme l’explique une librairie participante, "cette bibliographie est unique en son genre par sa méthodologie, puisqu'elle a été établie par les familles qui ont plébiscité leurs titres préférés, en ont défini l'organisation par chapitres (identité ; des mamans et des papas ; la claque aux clichés…) et en ont rédigé les notices". La liste ne vient donc pas de pédagogues militants, mais de parents d’élèves.A partir de septembre 2009, cette liste a été diffusée nationalement, via les délégations aux droits des femmes. Mais elle n’a aucun caractère officiel. Il s’agit d’un "outil d’aide aux choix de lecture", qui a bénéficié d’une aide des préfectures de la Drôme et de l’Ardèche. Tous à poil y a été ajouté en 2012. ». Autrement dit, le Ministère de l’Education Nationale n’est dans cette affaire ni responsable et encore moins coupable de la résonance « positive » d’un tel ouvrage destiné à la jeunesse dont la qualité fut saluée par le Figaro et le Nouvel Obs